Certificats de naissance et droits des femmes en RDC

Droits des femmes en République démocratique du Congo
Dans le monde entier, les gouvernements enregistrent l'identité et la nationalité de 73% des personnes à la naissance. En République démocratique du Congo, 75% des enfants sont sans certificat de naissance. Cela signifie qu'il n'existe aucun dossier prouvant l'identité de trois enfants congolais sur quatre. Les troubles politiques en RDC ont permis au manque de documentation de rester largement sans réponse, mais la persistance de ce problème aggrave les injustices auxquelles les filles et les femmes sont principalement confrontées. Voici quelques informations sur les certificats de naissance et les droits des femmes en RDC.

Le mariage des enfants en RDC

Trente-sept pour cent des filles en République démocratique du Congo sont soumises au mariage des enfants. L'une des raisons de la survie de cette pratique est l'incapacité de prouver qu'elle s'est produite. Il n'y a pas de preuve d'âge pour une fille sans certificat de naissance, ce qui augmente le risque qu'elle puisse se marier avant l'âge de 15 ans, l'âge légal pour qu'une fille se marie en RDC. Les mariages d'enfants sont particulièrement préjudiciables aux femmes, car la violence sexuelle est répandue en RDC. En fait, 52% des femmes ont déclaré avoir été victimes de violence domestique. Le Code de la famille de la RDC, promulgué en 1998, détaille les protections des femmes contre la violence domestique, mais de nombreuses femmes ignorent le code et ne demandent pas justice en cas d'abus. Au lieu de cela, ils justifient souvent le fait de battre une femme. Documenter chaque enfant né en RDC est un petit pas qui pourrait réduire les mariages d'enfants.

Les avantages des certificats de naissance en RDC

Les certificats de naissance en République démocratique du Congo donnent accès à un large éventail de services. Par exemple, l'éducation et les soins de santé ne sont pas disponibles sans aucune preuve d'identité. L'écart entre les sexes limite déjà la possibilité pour les femmes de recevoir une éducation avec un taux de scolarisation primaire de 54%, et le manque de certificats de naissance amplifie cette injustice. Les certificats de naissance fournissent également la preuve de l'ascendance, qui est nécessaire pour réclamer un héritage. Cette faille dans le système de la RDC renforce la disparité entre les hommes et les femmes et la fragilité des droits des femmes.

Le coût et l'accessibilité sont deux facteurs qui ont contribué au manque de certificats de naissance en République démocratique du Congo. L'enregistrement est signalé comme gratuit dans les 90 jours suivant la naissance, mais l'état politique et économique du pays a compliqué la fourniture de ce service et il y a des frais d'enregistrement tardif. La corruption n'est pas rare lorsqu'il s'agit d'obtenir un certificat de naissance. Les centres d'enregistrement sont rares et de nombreuses familles congolaises ont du mal à se déplacer des régions rurales vers les centres urbains où elles peuvent obtenir des certificats de naissance, certaines femmes vivant à 10 km du centre le plus proche. Pendant ce temps, s'il n'y a pas d'obstacles financiers ou géographiques à un certificat de naissance, une femme peut se trouver incapable d'enregistrer son enfant parce qu'elle est victime de viol et que l'identité du père est inconnue.

Recommandations de World Vision

En 2009, World Vision a fait trois recommandations à la RDC pour guider le pays dans la lutte contre le manque de certificats de naissance délivrés: supprimer tous les frais administratifs d'enregistrement et avoir une tolérance zéro pour la corruption, mettre en œuvre des services d'enregistrement mobile et faire campagne pour sensibiliser à l'importance de enregistrement. De telles améliorations pourraient alléger le fardeau de l’obtention d’un certificat de naissance pour un enfant congolais et, en même temps, progresser dans la lutte pour les droits des femmes en RDC. Les gens peuvent être plus susceptibles de défendre les droits des femmes en RDC si les filles sont reconnues par le gouvernement dès leur naissance.

– Payton Unger
Photo: Flickr

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