
Les Fidji, une nation insulaire du Pacifique célèbre pour ses magnifiques paysages volcaniques et ses plages idylliques, présentent un contraste saisissant entre sa beauté naturelle et une sombre réalité sociale. L’un des problèmes les plus urgents qui assombrissent son image paradisiaque est la pratique du mariage d'enfants aux Fidjioù les mineurs sont mariés avant de développer la capacité de comprendre l'engagement. Ce fardeau pèse de manière disproportionnée sur les filles, que les familles fidjiennes considèrent souvent comme une marchandise à marier le plus tôt possible pour alléger leur fardeau. Une interaction complexe de facteurs sociaux, culturels et politiques a fortement influencé la persistance de cette pratique.
Les moteurs qui perpétuent cette pratique : la société patriarcale
Pendant des années, le cadre juridique lui-même a permis cette crise. Jusqu'en 2009, la loi sur le mariage des Fidji fixait l'âge légal du consentement au mariage à 16 ans pour les filles et à 18 ans pour les garçons. La distinction entre l’âge légal du consentement entre les filles et les garçons témoigne de la nature patriarcale de la société fidjienne. La société largement dominée par les hommes a entraîné un taux alarmant de filles qui contractent des mariages d'enfants, qui est d'environ 12 %. De plus, c’est aussi une société profondément culturelle et religieuse qui valorise le concept de mariage arrangé. Dans ces unions arrangées, les couples peuvent avoir peu ou pas de connaissances préalables, se rencontrant souvent pour la première fois le jour de leur mariage. Les coutumes traditionnelles comme bulubulu aggrave encore cette pratique. C'est un rituel d'excuses formel, qui peut conduire des filles enceintes mineures à cohabiter en tant qu'épouses de fait avec les pères de leurs enfants.
Exploitation
Une forme d'exploitation particulièrement alarmante consiste à épouser des jeunes filles avec des hommes en dehors des Fidji sous prétexte de leur fournir du travail ou une vie meilleure. Ces arrangements transnationaux les rendent souvent vulnérables aux abus et à la servitude. Malheureusement, pour ceux qui parviennent à échapper à ces mariages frauduleux et à rentrer chez eux, la réintégration est semée d’embûches. Ils sont souvent confrontés à une profonde ostracisation sociale et à une stigmatisation au sein de leurs communautés traditionnelles, ce qui les rend doublement victimes.
Pauvreté
L’un des principaux moteurs du mariage des enfants est la lutte incessante contre la pauvreté dans le monde. En effet, ce lien est tragiquement évident aux Fidji, où de nombreuses familles économiquement difficiles considèrent le mariage d'une fille comme une stratégie nécessaire pour réduire leur fardeau financier. Dans certains cas, ces unions deviennent transactionnelles, apportant un bénéfice immédiat, quoique souvent modeste, à la famille. Cette décision, née du désespoir économique, a un coût dévastateur pour l'avenir de l'enfant, la forçant à une vie pour laquelle elle n'est absolument pas préparée. Les données soulignent ce lien économique : aux Fidji, 4,4 % des filles vivant dans les foyers les plus pauvres se sont mariées avant 18 ans, contre 3,9 % dans les foyers les plus riches.
L'impact tout au long de la vie sur les enfants et la société
Les conséquences de mariage d'enfants aux Fidji créer un effet d’entraînement dévastateur à travers la société et pour l’individu. L’une des principales conséquences est la grossesse non désirée chez les adolescentes, où les filles, sous la pression de prouver leur fertilité peu après le mariage, sont confrontées au scénario dangereux pour la santé d’un enfant qui donne naissance à un enfant. Ces jeunes mariées, poussées prématurément à l’âge adulte, sont confrontées à des risques accrus de violence sexuelle et de complications potentiellement mortelles pendant la grossesse et l’accouchement. En outre, cette pratique force presque universellement les enfants à abandonner leurs études, ce qui limite considérablement leurs opportunités économiques futures et perpétue le cycle même de la pauvreté qui pousse souvent les enfants à abandonner leurs études. mariage d'enfants aux Fidji. Cela crée une population marquée par une vulnérabilité profonde et persistante.
Le bon côté
Le gouvernement fidjien s'est engagé à éliminer mariage d'enfants aux Fidji d’ici 2030, en s’alignant sur les objectifs mondiaux de développement durable (ODD). Les Fidji ont modifié la loi sur le mariage mentionnée précédemment et ont fixé à 18 ans l'âge légal du mariage pour les garçons et les filles. L'amendement a également supprimé la disposition autorisant les mineurs à se marier avec le consentement de leurs parents. Pour soutenir cet engagement national, le programme régional Pacifique de l'Initiative Spotlight a débuté en octobre 2020. Il travaille avec 16 pays insulaires du Pacifique pour lutter contre le mariage précoce, le harcèlement sexuel et la violence domestique et conjugale. L'initiative est coordonnée par le biais d'un modèle de collaboration, géré par le bureau du coordonnateur résident des Nations Unies aux Fidji, et en partenariat avec des agences des Nations Unies telles que ONU Femmes, l'UNICEF, l'OIM, le FNUAP et le PNUD.
Conclusion
La sombre réalité du mariage des enfants a brisé la façade idyllique des Fidji. Bien que le gouvernement ait interdit cette pratique, sa persistance, alimentée par la pauvreté et les normes patriarcales, continue de priver les enfants de leur avenir. Combler le fossé entre la loi et les coutumes locales constitue le défi majeur. L’avenir de la nation dépend de la transformation de ces traditions profondément enracinées pour garantir que chaque enfant fidjien puisse véritablement s’épanouir.
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