Investir dans les femmes pour éradiquer la pauvreté liée au genre

Pauvreté liée au genreLa pauvreté ne touche pas tout le monde de la même manière, quel que soit le sexe. Si les choses continuent ainsi, plus de 340 millions de femmes et de filles vivront encore dans l’extrême pauvreté d’ici 2030. La pauvreté liée au genre, comme le souligne ONU Femmes, reste un obstacle important à la réalisation de l’égalité des sexes et du développement durable à l’échelle mondiale.

Éducation et participation économique

La pauvreté liée au genre se manifeste sous diverses formes et touche de manière disproportionnée les femmes et les filles du monde entier. Des millions de filles ne peuvent pas aller à l'école, en particulier dans les zones touchées par le conflit comme l'Afghanistan. À l’échelle mondiale, en 2023, jusqu’à 129 millions de filles et de jeunes femmes auraient pu ne pas être scolarisées, et on estime que 110 millions le resteront d’ici 2030, rapporte ONU Femmes. Le fait que 32,1 % des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans n’étaient ni scolarisées, ni employées, ni formées (NEET) dans le monde en 2022 conclut que les femmes sont confrontées à une exploitation et à une oppression systémiques, ce qui a un impact sur leur accès à l’éducation et aux opportunités.

Travail non rémunéré et écart salarial

Par exemple, dans un pays en développement comme l'Inde, la disparité en matière de travail non rémunéré est flagrante, les femmes consacrant en moyenne 352 minutes par jour aux tâches domestiques, contre 51,8 minutes pour les hommes. Même si cela semble insignifiant aux yeux des observateurs occasionnels, le fait que près de la moitié de la population féminine, au sein d’un pays de 1,3 milliard d’habitants, ne soit pas prise en compte dans le PIB annuel suscite de vives inquiétudes.

Réduire l’écart salarial entre hommes et femmes n’est pas seulement une question d’équité ; c'est également une étape cruciale vers la réduction de la pauvreté parmi les femmes qui travaillent, en particulier les mères célibataires. Les études démontrent systématiquement que combler cet écart entraînerait une baisse des taux de pauvreté des femmes dans tous les États et contribuerait à une plus grande sécurité économique pour les femmes et leurs familles. Garantir un salaire égal pour un travail égal favorise l’égalité des sexes et améliore les communautés, favorisant ainsi la résilience économique.

Impact par l’action

Malgré le besoin pressant, seulement 4 % de l'aide bilatérale est consacrée à l'égalité des sexes et à l'autonomisation des femmes. Combler le fossé pour parvenir à l’égalité des sexes d’ici 2030 nécessite un investissement annuel estimé à 360 milliards de dollars, selon ONU Femmes.

Les initiatives internationales génèrent des changements tangibles dans les communautés du monde entier, amplifiant les voix des femmes et des filles et éliminant les obstacles à leur autonomisation. Grâce à des programmes et des projets ciblés, ils travaillent activement en fournissant des ressources financières, en améliorant l'accès aux opportunités économiques et en favorisant un environnement propice à leur participation aux processus décisionnels.

Combattre la pauvreté liée au genre

La commissaire aux droits de l'enfant du Kazakhstan, Dinara Zakiyeva, a souligné l'impératif des efforts législatifs pour protéger les droits des enfants, y compris des projets de loi visant à lutter contre la violence domestique et le harcèlement. En offrant des options de garde d'enfants accessibles et abordables, le projet autonomise également les femmes sur le plan économique.

En 2023, le Kazakhstan a étendu les subventions à la garde d'enfants pour les mères employées et chômeuses de 1 à 1,5 ans et a augmenté les prestations sociales pour les personnes handicapées de 14,5 %. Ce dispositif d'accompagnement renforcé a bénéficié à près de 700 000 parents tout au long de l'année.

Au Sénégal, au Mali et au Niger, les femmes remettent en question les stéréotypes et émergent comme des entrepreneurs à succès dans le secteur des énergies renouvelables avec le soutien de Plan International. Le projet Développement économique et social des femmes grâce aux énergies renouvelables au Sahel (DESFERS) permet à plus de 21 000 femmes d’exploiter les opportunités dans le domaine des énergies renouvelables, en particulier l’énergie solaire, pour créer diverses petites entreprises. En s'attaquant aux inégalités sociales, économiques et culturelles qui entravent la participation économique des femmes, DESFERS vise à créer des voies pour l'autonomisation économique des femmes.

Dans le cadre de ce mouvement, le groupe Stepping Stone Grassroots Women, affilié à la Commission Huairou, lutte activement contre la pauvreté liée au genre en autonomisant les commerçantes et en plaidant pour des changements visant à protéger les droits et la dignité des femmes, rapporte ONU Femmes. Grâce à leur projet, 16 commerçantes ont été soutenues dans la création d'étangs piscicoles réservés aux femmes, remettant en question les dynamiques de pouvoir traditionnelles et renforçant l'indépendance économique des femmes. Le groupe cherche à amplifier la voix des femmes, à lutter contre la violence sexiste et à promouvoir l'égalité des sexes dans toutes les sphères de la vie.

Malaikah est basée à Mumbai, en Inde et se concentre sur la santé mondiale et l'actualité mondiale pour le projet Borgen.

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