En 2018, dans près de 50 % des États de l’Union européenne, les enfants présentaient « le risque le plus élevé de pauvreté ou d’exclusion sociale ». Plus précisément, la Bulgarie a le taux de pauvreté infantile le plus élevé d’Europe, avec plus de la moitié des enfants vivant dans la pauvreté ou « à risque de pauvreté », selon SOS Villages d’Enfants. De nombreux facteurs contribuent à la pauvreté des enfants en Bulgarie, notamment la malnutrition et les carences, le manque d’éducation et la discrimination envers les enfants.
Malnutrition
La malnutrition affecte négativement les capacités mentales et physiologiques des enfants. Cela peut entraîner de faibles niveaux de productivité, ce qui peut augmenter le risque de pauvreté généralisée dans un pays. En 2019, 144 millions d’enfants de moins de cinq ans ont souffert d’un retard de croissance dû à une nutrition inadéquate dans le monde. Les enfants en Bulgarie sont particulièrement à risque. Deux enfants bulgares sur cinq n’ont pas accès à des repas quotidiens riches en protéines comme de la viande, du poulet ou du poisson, ce qui équivaut à un type de privation matérielle. En 2017, environ 42 % de ces enfants sont devenus menacés de pauvreté.
Les carences en vitamines alimentaires contribuent également à la pauvreté des enfants en Bulgarie. En raison de leurs faibles revenus, de nombreuses familles de statut socio-économique défavorisé se retrouvent à la recherche d’aliments riches en énergie et souvent pauvres en nutriments. Certains de ces nutriments peuvent inclure des vitamines B et C ainsi que du calcium et du fer.
Selon une étude de recherche de 2013, dans la population bulgare, 21,3% des individus sont déficients en vitamine D, une vitamine que le corps utilise pour construire et maintenir les os. Dans une étude sur les carences en vitamine D menée par la McCarrison Society en 2015, « les enfants adoptés d’Éthiopie, du Pérou, d’Inde, de Bulgarie et de Lituanie présentaient un risque significativement plus élevé » d’avoir une carence en vitamine D que les enfants d’autres pays. Sans niveaux adéquats de vitamines, les enfants peuvent ne pas être physiquement capables d’échapper à la pauvreté car ils peuvent manquer d’énergie et de vitalité pour aller à l’école ou travailler.
Manque d’éducation
Les écoles des municipalités bulgares à faible revenu ont du mal à maintenir une bonne qualité d’enseignement. Même si le gouvernement bulgare rend obligatoire la fourniture d’un enseignement préprimaire gratuit, de nombreuses régions n’ont pas les ressources nécessaires pour fournir cet enseignement gratuitement. De plus, les municipalités bulgares aux finances limitées ne sont pas en mesure de garantir un chauffage suffisant dans toutes les pièces pendant l’hiver. Sans la garantie d’une éducation de qualité dans un environnement propice à l’apprentissage, il est difficile pour les enfants d’échapper à la pauvreté générationnelle.
L’éducation des parents et des membres de la famille est également un facteur important de la pauvreté des enfants en Bulgarie, car l’enseignement supérieur peut aider les individus à obtenir des opportunités d’emploi qualifié et mieux rémunéré. L’Agence d’assistance sociale a signalé l’abandon par les parents de plus de 1 000 enfants bulgares en 2018 et un facteur majeur dans bon nombre de ces cas est le faible revenu, entre autres facteurs.
En 2017, les parents de 80 % des enfants bulgares menacés de pauvreté n’avaient aucune éducation ou n’avaient qu’un enseignement primaire. En outre, les enfants bulgares dont les parents n’ont pas fait d’études supérieures sont cinq fois plus susceptibles de souffrir de la pauvreté.
La discrimination
De nombreux jeunes enfants ayant besoin d’une protection et d’une éducation préscolaire (EPPE) sont exclus du système, en particulier les enfants roms défavorisés. Sofia, la capitale de la Bulgarie, a des écoles séparées pour les enfants roms « où le taux de réussite est faible et le taux d’abandon élevé ».
Les enfants bulgares handicapés sont également exposés à un risque élevé de discrimination dans leur vie personnelle et scolaire. Ils sont plus susceptibles d’être confrontés à la séparation familiale, de « vivre en institution » ou d’être exclus des écoles ordinaires. En 2018, 90 % des enfants âgés de 0 à 3 ans dans les foyers pour nourrissons bulgares avaient un handicap. Par ailleurs, « un sondage réalisé en septembre et octobre 2009 auprès de 2 000 parents et enseignants du primaire » en Bulgarie montre que près de 40 % des parents pensent que la présence d’un élève handicapé dans la classe de leur enfant a un impact négatif sur l’éducation de leur enfant.
SOS Villages d’Enfants Bulgarie
SOS Villages d’Enfants reconnaît le niveau élevé de pauvreté des enfants en Bulgarie et a fourni un soutien aux enfants et aux familles bulgares vulnérables dès 1990. L’organisation travaille pour aider les enfants à accéder aux soins médicaux tout en aidant les parents à trouver des emplois pour subvenir aux besoins de leurs familles.
L’organisation apporte un soutien aux jeunes bulgares en les aidant à développer des compétences leur permettant d’accéder à l’indépendance pendant qu’ils suivent une « éducation ou une formation complémentaire ». SOS Villages d’Enfants autonomise également les enfants réfugiés et migrants non accompagnés en les aidant à obtenir une éducation.
Aujourd’hui, SOS Villages d’Enfants Bulgarie travaille avec des agences sur trois sites et fait une différence dans la vie des enfants à travers le pays. Rien qu’en 2017, SOS Villages d’Enfants Bulgarie a pu venir en aide à 200 enfants pris en charge en milieu familial.
La pauvreté des enfants est un problème grave dans toute la Bulgarie avec de nombreuses causes. La malnutrition, le manque d’éducation et la discrimination envers les enfants ne sont que quelques-uns des facteurs qui alimentent la boucle de la pauvreté des enfants dans le pays. Cependant, des organisations comme SOS Villages d’Enfants s’efforcent de mettre fin aux niveaux élevés de pauvreté infantile en Bulgarie.
–Katelyn Rogers
Photo : Flickr
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