Le 23 septembre, les fortes pluies du cyclone Daniel ont fait effondrer deux barrages dans la ville portuaire libyenne de Derna. Bilan : une inondation dévastatrice, 70 bâtiments décimés, des infrastructures détruites et au moins 11 000 morts. Bien que la Libye ait reçu une aide des Émirats arabes unis, de la Turquie et de l’Égypte après la tempête, une aide bien plus importante était nécessaire.
En réponse, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a fourni 1 million de dollars d’aide humanitaire ainsi qu’une équipe d’intervention en cas de catastrophe. Cette équipe a mené des analyses des besoins et s’est mise en relation avec les autorités libyennes et les partenaires internationaux pour remédier aux ravages sur le terrain.
Les programmes de l’USAID ont une longue histoire en Libye. Avant le cyclone Daniel, l’USAID avait consacré plus de 178 millions de dollars à cinq programmes destinés à améliorer la démocratie, la gouvernance et la croissance économique.
Plus de 2 millions de Libyens vivent actuellement dans la pauvreté et environ 125 000 personnes sont toujours déplacées à l’intérieur du pays. Le Les programmes de l’USAID en Libye visent à réduire la pauvreté en augmentant la capacité de l’État à répondre aux besoins de la population, en stimulant la main-d’œuvre et en réduisant les risques de violence.
Programmes de l’USAID en Libye
- Élections en Libye et activité de renforcement du pouvoir législatif (LESLA) : 2018-2024. Depuis la chute de Kadhafi, l’instabilité et la violence ont empêché la formation d’une Libye unifiée et ont exacerbé la pauvreté dans le pays. L’USAID travaille avec la Haute Commission électorale nationale (HNEC) et les organisations de la société civile (OSC) pour adapter un cadre juridique gérable pour les processus électoraux. Grâce à ce partenariat, le programme vise à établir des organes électoraux chargés de maintenir un contrôle politique honnête. LESLA vise également à établir une approche civique globale en travaillant avec les partis politiques pour reconnaître l’importance de la protection des minorités. Enfin, LESLA lutte contre les discours de haine et la désinformation en encourageant le journalisme citoyen et en mettant en place une vérification des faits par la société civile.
- Gouvernance Locale et Société Civile (LGCS) – Taqarib : 2019-2025. Taqarib est une question de proximité. En fait, c’est un mot arabe signifiant « se réunir ». Pendant toute la durée de ce programme, LGCS travaillera dans 31 municipalités libyennes pour décentraliser les services publics. La décentralisation fait référence à la création de bureaux et d’autorités locales supplémentaires, facilitant à terme le processus d’approbation des projets publics. Taqarib travaille dans la sphère publique en organisant des événements entre pairs et en encourageant la participation des citoyens pour déterminer les meilleurs projets de prestation de services pour leurs municipalités.
- Promouvoir le leadership et l’activisme des jeunes (PLAY) pour la paix en Libye. Façonner la jeunesse, c’est façonner l’avenir. PLAY rassemble des jeunes de cinq communautés voisines qui partagent une histoire de violence et de division. Cela offre une chance de réconcilier les différences et permet aux communautés divisées de créer des liens dans le cadre de ce que l’on espère devenir une paix durable entre elles. En enseignant une communication constructive, en impliquant les jeunes dans les conseils municipaux et en augmentant la tolérance à l’égard de la non-discrimination, ce programme de l’USAID en Libye façonnera les dirigeants libyens de demain.
- Programme d’accélération économique de la Libye (LEAP). LEAP entend accroître la stabilité de l’État grâce à la sécurité économique. Au cours des vingt dernières années, le taux de chômage en Libye a oscillé autour de 20 %. Ce programme de l’USAID vise à remédier à cette stagnation en développant les compétences entrepreneuriales pour le développement des entreprises, en particulier pour les micro, petites et moyennes entreprises (MPME). LEAP ne s’adresse pas seulement à la gestion d’entreprise et à la productivité, mais s’adresse également à la main-d’œuvre. Les partenaires de l’USAID offriront aux demandeurs d’emploi une formation technique et professionnelle (EFTP) pour garantir qu’ils répondent aux besoins du marché du travail.
- Gestion des finances publiques de la Libye (LPFM) : 2019-2024. LPFM travaille avec les institutions économiques libyennes pour fournir de meilleurs services publics grâce à des interventions au niveau national. L’USAID travaillera avec la Banque centrale de Libye (CBL) sur la politique monétaire pour garantir une inflation maîtrisée et respecter les normes de l’accord de Bâle II. Les principaux principes de Bâle II incluent le maintien d’un niveau minimum de capitaux liquides au sein de la banque centrale tout en respectant les exigences réglementaires et la gestion des risques afin de réduire la volatilité des marchés. Le LPFM travaille également aux côtés du Bureau d’audit libyen pour former les auditeurs, mettre à jour les stratégies numériques et, à terme, renouveler l’institution grâce au développement de méthodes de fonctionnement transparentes et au rétablissement de la confiance de la population.
Regarder vers l’avant
La situation en Libye est compliquée. Après la chute de Kadhafi, la Libye s’est divisée en deux gouvernements rivaux : la démocratie de Tripoli soutenue par l’ONU et l’Armée nationale libyenne (LNA). La LNA a fermé plusieurs ports destinés aux exportations de pétrole, étouffant l’économie libyenne. En conséquence, les programmes de l’USAID axés sur la réforme économique et le développement des affaires sont devenus d’une importance cruciale en Libye. Avec l’aide de l’USAID et la mise en œuvre de ses programmes anti-corruption, de ses initiatives de transparence et de ses réformes juridiques, la Libye peut se reconstruire en un gouvernement unifié.
-Anthony Coletta
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