Le Ghana, un pays connu pour sa culture dynamique et sa riche histoire, est confronté à un défi urgent à l’intersection de la santé et de la pauvreté : les maladies tropicales négligées (MTN). Affectant les 10 régions de ce que l’on appelle la « Porte d’entrée vers l’Afrique », environ 25 millions de Ghanéens risquent de contracter une ou plusieurs MTN. La lutte contre les MTN est donc liée à la réduction de la pauvreté et à la protection des plus vulnérables, car les populations pauvres manquent d’assainissement adéquat et de ressources en eau pour se protéger. Voici comment le Ghana combat les MTN afin de préserver la santé de ses citoyens.
Que sont les MTN ?
Les MTN sont un groupe de maladies infectieuses parasitaires et bactériennes. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) rapporte que les maladies tropicales négligées font chaque année 170 000 morts et touchent plus de 1,58 milliard de personnes dans le monde. Ces maladies, notamment le paludisme, la dengue, la maladie de Chagas et la schistosomiase, posent d’importants défis à la santé et au bien-être à l’échelle mondiale. Souvent négligées et sous-financées, les MTN prospèrent dans les communautés pauvres et marginalisées. Cela exacerbe le cycle de la pauvreté et entrave le développement socio-économique.
Selon l’OMS, les MTN les plus répandues au Ghana comprennent la filariose lymphatique (FL), l’onchocercose (Oncho), le trachome, la schistosomiase (SCH), les géohelminthiases (STH), l’ulcère de Buruli, le pian, la lèpre, le ver de Guinée et la trypanosomiase humaine africaine. (THA), la leishmaniose cutanée et la rage.
Comment les MTN affectent-elles la pauvreté au Ghana ?
Selon la Banque mondiale, le taux de pauvreté au Ghana atteindra probablement 34 % d’ici 2025. Les MTN au Ghana contribuent à la pauvreté en réduisant la productivité et le potentiel économique en raison de leurs impacts sur la santé. Cela impose un fardeau financier en termes de dépenses de santé et limite les perspectives à long terme. De plus, l’ONG ghanéenne Ghana Health Service observe que les MTN réduisent la productivité agricole et les opportunités de revenus. Cela enferme les communautés dans un cycle de pauvreté en raison du manque de ressources et d’accès aux soins de santé, à l’eau potable, à l’assainissement et à l’éducation.
Les moyens par lesquels le Ghana combat les MTN
En adoptant une approche holistique combinant politique, partenariats et engagement communautaire, le Ghana a fait des progrès significatifs dans la réduction du fardeau des MTN sur sa population, luttant ainsi contre la pauvreté.
Politique et engagement nationaux
Au fil des années, les efforts du gouvernement du Ghana ont réussi à éliminer plusieurs MTN spécifiques, dont le trachome, grâce à diverses stratégies. En 2000, le ministère de la Santé et les services de santé du Ghana ont lancé pour la première fois un programme national d’élimination du trachome. Cette initiative a utilisé avec succès la stratégie d’élimination approuvée par l’OMS et connue sous le nom de SAFE. Cela comprend la chirurgie du trichiasis, les antibiotiques pour l’élimination des infections, la promotion de la propreté du visage et l’amélioration de l’environnement pour réduire la transmission.
En outre, les personnes affectées ont bénéficié d’une opération chirurgicale du trichiasis sans frais, ce qui souligne la reconnaissance par les services de santé du Ghana des difficultés économiques auxquelles sont confrontées les personnes atteintes du trichiasis et de leur impact sur leurs revenus futurs. Les engagements sous forme d’engagement communautaire, de programmes scolaires, de messages radiophoniques et d’améliorations environnementales ont joué un rôle déterminant dans la promotion de la propreté du visage et dans la promotion d’un changement durable.
Partenariats collaboratifs
Un exemple significatif de partenariats au Ghana pour lutter contre les MTN est la collaboration entre le Service de santé du Ghana (GHS) et les ONG et entités internationales. Le GHS travaille en étroite collaboration avec des organisations comme le Carter Center, l’OMS et l’USAID. De plus, depuis 2013, ces partenariats constituent un pilier de l’administration massive des médicaments. Ces collaborations ont fourni une expertise technique, un soutien financier et des ressources. Ils aident le GHS à mettre en œuvre des programmes de contrôle et d’élimination des MTN. Par exemple, dans la lutte contre l’onchocercose en 2013, le GHS a collaboré avec le Programme africain de lutte contre l’onchocercose pour mettre en œuvre un traitement sous directives communautaires à l’ivermectine.
Cette approche a permis aux membres de la communauté locale de distribuer l’ivermectine au sein de leurs communautés, garantissant ainsi la durabilité du traitement. Les partenariats de collaboration entre les services de santé gouvernementaux, les ONG et les organisations internationales exploitent les ressources, l’expertise et la coordination pour améliorer l’impact des interventions et contribuer aux progrès dans la lutte contre les MTN au Ghana.
Engagement communautaire et autonomisation
Le Ghana combat les MTN grâce à l’engagement et à l’autonomisation des communautés. Ceci est illustré par la création de réseaux de distributeurs communautaires de médicaments (CDD) établis dans le premier plan stratégique du ministère de la Santé pour lutter contre les MTN en 2013. Le ministère de la Santé a renouvelé ce plan en 2021.
Ces réseaux CDD forment les membres de la communauté à distribuer des médicaments et à dispenser une éducation sanitaire. Les CDD sont des personnes de confiance de la communauté locale qui jouent un rôle essentiel dans la distribution de traitements préventifs et la sensibilisation aux MTN. Cette approche améliore l’accès aux zones reculées, augmente l’observance du traitement et favorise des pratiques durables de contrôle des maladies. En impliquant activement les membres de la communauté, cela renforce la confiance, l’appropriation et un sentiment d’autonomie. L’engagement et l’autonomisation des communautés à travers les réseaux CDD au Ghana contribuent efficacement à la lutte contre les MTN et à la sensibilisation au niveau local.
Avoir hâte de
La réponse multiforme du Ghana a réalisé des progrès significatifs, éliminant les MTN telles que le trachome et le ver de Guinée à partir de 2018. Cela montre en fin de compte que les initiatives de lutte contre les MTN au Ghana vont dans une direction prometteuse.
Néanmoins, la filariose lymphatique, la schistosomiase, l’onchocercose et les géohelminthiases menacent la santé des Ghanéens ainsi que leur sécurité financière et nécessitent une attention continue.
– Miriam Schuller
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