Enfants soldats en République démocratique du Congo

Enfants soldats en République démocratique du Congo
Belgique a colonisé la République Démocratique du Congo (RDC) pendant 80 ans jusqu’à ce que le pays puisse obtenir son indépendance légitime en 1960. La domination belge a permis le recours à la torture, en particulier contre les opposants politiques, provoquant une instabilité de fond qui est restée dans le pays même lorsqu’il est devenu une nation démocratique. L’histoire a montré combien il est difficile pour les pays de prospérer une fois colonisés et le Congo n’est malheureusement pas différent. Les luttes internes pour le pouvoir et les conflits extérieurs entravent le pays depuis des décennies, et le groupe le plus vulnérable en souffre le plus : les enfants. Les enfants soldats en République démocratique du Congo ne sont pas une nouveauté, mais le pays s’efforce activement de changer cette situation. L’un des plus grands obstacles à ce problème est le niveau extrême de pauvreté dans le pays, où près de 80 % des citoyens survivent avec moins de 2 dollars par jour.

Politique congolaise

La RDC a connu de nombreux cas de violence politique, mais les années 1990 ont constitué un tournant. Après avoir pris le pouvoir en 1965, Le président Mobutu a pris le contrôle et a gouverné jusqu’à son renversement en 1997. L’ancien président Laurent Kabila a pris le contrôle et suspendu le processus démocratique avant d’être lui-même assassiné quelques années plus tard. Ce n’est qu’en 2006 que les politiques démocratiques ont été rétablies, mais les conflits internes du passé perdurent aujourd’hui, notamment le nationalisme ethnique et le tribalisme dans toute la région. La RDC est l’un des pays les plus pauvres du monde. Cette pauvreté et les conflits internes constants pour le pouvoir laissent de nombreuses personnes déplacées, ouvrant la porte au recrutement et à l’exploitation d’enfants soldats. Avec une instabilité constante, ce sont souvent les groupes les plus à risque qui ressentent le plus le poids de la tension.

Enfants soldats

Des enfants dès l’âge de 6 ans se retrouvent régulièrement recrutés pour rejoindre des milices, bien que les âges les plus courants soient compris entre 8 et 16 ans. Ils sont obligés d’occuper différents postes, notamment ceux d’espions et de messagers. D’autres enfants soldats en RDC se retrouvent en première ligne pour combattre aux côtés de différents chefs de guerre.

L’ONU a constaté que les milices opérant en RDC ont un « un nombre incroyablement élevé de violations contre les enfants ». Ils s’attaquent aux enfants en utilisant le patriotisme comme motivation ou en profitant du niveau extrême de pauvreté du pays. Les forces gouvernementales, qui ont également engagé des enfants soldats, doivent endosser une part de responsabilité, car les attaques contre les écoles et les hôpitaux se sont également multipliées.

Le Le Département d’État américain fournit un rapport expliquer et comprendre comment les enfants soldats sont mis en œuvre en RDC tout en montrant la meilleure estimation du nombre d’enfants soldats. Le rapport sur la traite des personnes (TIP) classe la RDC comme un pays de niveau 2 sur un système à 3 niveaux. Les pays de niveau 2 sont ceux qui n’ont pas éliminé le trafic mais qui font des « efforts importants » pour y parvenir.

Solutions et progrès

Les États-Unis ont adopté une loi en 2008 qui permet de suspendre l’aide militaire aux gouvernements qui utilisent des enfants dans leurs forces armées, appelée loi sur la prévention des enfants soldats. À l’époque, le gouvernement congolais utilisait encore des enfants soldats, mais cette loi a directement changé la donne. Après son décès, la RDC a signé un plan d’action de l’ONU qui prévoyait certaines garanties conduisant à la fin du recrutement et de l’utilisation d’enfants soldats. Des sanctions supplémentaires découlent du TIP si un pays figure au niveau 3, ce qui ouvre la porte à des sanctions américaines.

Le gouvernement de la RDC a pris de nouvelles mesures contre les milices toujours impliquées en montrant une augmentation des enquêtes et des poursuites pour trafic une fois arrêtées. Ils ont également retiré les enfants de ces groupes armés tout en s’accordant avec les commandants des milices pour mettre fin au recrutement d’enfants, amenant même certains à renoncer complètement à cette pratique. C’est une véritable amélioration dans un pays où cela se produit depuis des décennies.

Des ONG opèrent dans le pays, notamment Mercy Corps, qui trouve des moyens d’aider le gouvernement économiquement et, à son tour, d’aider les citoyens de la RDC. Mercy Corps répond aux besoins fondamentaux en acheminant de l’eau potable et en construisant des stations de lavage. Il a également proposé des stratégies conçues pour lutter contre la pauvreté en rétablissant les relations économiques avec d’autres pays africains confrontés aux mêmes violences. Un autre chemin est en utilisant l’énorme quantité de ressources naturelles du Congo, les diamants et l’or et les raffiner chez eux.

En République démocratique du Congo, des milliers d’enfants soldats sont encore utilisés comme espions et messagers. Des programmes sont mis en œuvre pour apporter des changements dans ce domaine, tant par le gouvernement congolais que par des ONG extérieures. Une aide extérieure supplémentaire est fournie par des pays étrangers qui disposent de programmes d’incitation pour lutter contre l’utilisation d’enfants soldats. Le nombre d’enfants soldats est en baisse, mais sans une aide continue pour atténuer une cause majeure, l’extrême pauvreté, la menace d’être contraint de combattre dans des conflits armés demeurera.

– Benett Crim
Photo : Wikimédia Commons

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