Faire face à la crise en Haïti

Crise en Haïti
Haïti connaît un conflit politique, économique et social depuis que quelqu’un a assassiné l’ancien président, Jovenel Moïse, en juillet 2021. Le parlement haïtien est devenu inefficace alors qu’il lutte pour gouverner au milieu du récent tremblement de terre et de l’importance de la violence des gangs en Haïti. La crise en Haïti n’implique pas seulement un problème, mais plutôt plusieurs crises à la fois. Les trois crises les plus prédominantes en Haïti sont la violence des gangs, l’épidémie de choléra et les conséquences d’un tremblement de terre meurtrier en août 2022.

Violence des gangs

Le nombre de gangs en Haïti a augmenté au cours des cinq dernières années. Avec plus de 95 gangs occupant de grandes parties de la baie de Port-au-Prince, la crise en Haïti s’est accélérée dans un chaos plus profond. Le crime organisé affecte de manière disproportionnée les communautés vulnérables, en particulier les enfants. Le directeur régional de l’UNICEF pour l’Amérique latine et les Caraïbes a averti que les femmes et les enfants sont devenus la cible de gangs. Elle a déclaré que «de plus en plus d’incidents de violence de gangs ont impliqué des enfants et des femmes au cours des dernières semaines et des derniers mois», faisant référence à des enlèvements, des viols et des meurtres.

La crise en Haïti est aggravée par les gangs qui développent une assise politique et économique solide en se faisant les partenaires mercenaires des politiciens et des administrateurs. Récemment, des gangs se sont emparés du terminal pétrolier d’Haïti (sa principale source d’énergie), plongeant ainsi le pays dans une crise économique et sanitaire. De nombreuses écoles et hôpitaux n’ont plus d’électricité et de petites entreprises ont complètement fermé leurs portes. La Fondation interaméricaine (IAF) a augmenté le financement de 22 organisations de base visant à aider les Haïtiens à s’adapter aux divers effondrements politiques, économiques et environnementaux. La crise du carburant a empêché plus des trois quarts des hôpitaux de fonctionner. L’IAF a pu fournir au pays des cliniques communautaires et des ambulances pour répondre au besoin urgent de soins médicaux au milieu de l’épidémie de choléra.

En termes de répression de la violence des gangs, il existe un désaccord sur la meilleure stratégie. L’ONU a débloqué 5 millions de dollars pour aider ceux qui ont été touchés par la violence, alors que les humanitaires tentent de négocier avec les gangs. D’autres experts et Haïtiens suggèrent que l’intervention pourrait être une étape plus plausible car une grande partie de l’argent destiné à des relations plus diplomatiques a été relativement inefficace.

Préoccupations sanitaires et environnementales

Plus d’un quart de tous les cas suspects de choléra sont des enfants de moins de 9 ans. Le choléra est beaucoup plus susceptible d’infecter les enfants, selon le ministère de la Santé. Entre octobre et décembre 2022, 13 672 cas de choléra ont été signalés, dont 86 % ont été hospitalisés. De 2010 à 2019, 820 000 cas ont été signalés en Haïti. Les agences des Nations Unies et Médecins sans Frontières (MSF), ainsi que des organisations locales, ont distribué des médicaments et des traitements dans tout le pays. Ils ont également établi des centres d’eau potable exempts de choléra tout en faisant pression pour le développement de vaccins pour Haïti. Human Rights Watch estime qu’il reste encore beaucoup à faire pour résoudre la crise sanitaire en Haïti.

Il y a aussi des préoccupations environnementales pour Haïti. Un tremblement de terre de magnitude 7,2 a secoué le pays en avril 2021, laissant 620 000 personnes dans un besoin désespéré d’aide humanitaire. Le tremblement de terre a détruit 70 % des écoles. L’UNICEF continue de fournir de l’eau, de la nourriture et des abris aux populations vulnérables.

Au fur et à mesure que la violence progresse, la crise en Haïti nécessitera davantage d’aide et d’assistance pour aider à reconstruire et à développer un ordre politique et économique plus résilient. Des organisations en Haïti et dans le monde ont déjà commencé à fournir des secours, mais il faut faire davantage pour garantir la sécurité des personnes vulnérables.

–Anna Richardson
Photo : Flickr

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