Tokelau, territoire polynésien de Nouvelle-Zélande, compte trois petits atolls bordés d'eaux cristallines et de récifs coralliens vibrants. Malgré cette image idyllique, une lutte cachée pour la sécurité alimentaire persiste pour de nombreux habitants. Alors que les rapports officiels n’indiquent ni l’extrême pauvreté ni la faim dans cette nation insulaire (les données de 2014 ne montrent aucun Tokélaouan vivant en dessous du seuil de pauvreté ayant des besoins fondamentaux), un recensement de 2016 a révélé une tout autre histoire. Environ 22 % des ménages ont déclaré avoir le sentiment de disposer de revenus insuffisants. Cet écart en matière de faim aux Tokélaou met en évidence les limites des mesures traditionnelles de la pauvreté. Il souligne l'importance de Objectif de développement durable 2 (ODD 2) : Faim zéro.
La vie sur les atolls isolés
Environ 1 500 personnes vivent sur les côtes des trois atolls : Atafu, Nukunonu et Fakaofo. Les îles isolées dépendent des bateaux et des avions pour le transport et le commerce. Cela rend difficile pour eux d’obtenir de la nourriture ailleurs et limite leurs opportunités économiques. La plupart des gens dépendent de la pêche et de l’agriculture de subsistance pour survivre. Toutefois, ceux-ci sont menacés par changements climatiques et dégradation de l’environnement.
Défis nutritionnels aux Tokélaou
Les changements climatiques, une sinistre conséquence du changement climatique, remodèlent radicalement la vie insulaire autrefois prévisible des Tokélaou. L’élévation du niveau de la mer, alimentée par le réchauffement des eaux, menace les zones côtières d’érosion et d’inondations. Les sécheresses et les tempêtes, autrefois peu fréquentes, sont devenues des phénomènes indésirables, perturbant les approvisionnements en eau douce et les pratiques agricoles. L’intrusion d’eau salée, envahisseur silencieux, contamine les sources d’eau douce et les sols, mettant en péril la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance traditionnels.
Faire face à l'impact des changements climatiques sur les petits atolls des Tokélaou nécessite une approche multidimensionnelle, y compris un changement dans les mentalités et les comportements des communautés. L'île a besoin de mesures d'adaptation pour la fourniture de services essentiels et d'investissements en capital accrus pour renforcer les infrastructures face au changement climatique.
En outre, les dernières décennies ont été marquées par un changement culturel qui a contribué à aggraver la faim aux Tokélaou. L’accès accru aux aliments transformés importés a conduit à la perte progressive des connaissances et des compétences traditionnelles nécessaires à la culture et à la préparation de plats locaux. Bien que souvent moins chères et plus pratiques, ces options importées sont chargées de sucre, de graisse et de sel, et manquent de vitamines et de minéraux essentiels.
Ce changement a alimenté une augmentation des maladies liées à l’alimentation comme l’obésité, le diabète et les problèmes cardiaques, les enfants étant les plus vulnérables en raison de leur besoin crucial d’une nutrition adéquate pour leur croissance et leur développement. Un Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) L'analyse de la situation des enfants aux Tokélaou a révélé que l'obésité et les maladies non transmissibles qui y sont associées constituent des problèmes majeurs de santé publique. Données de 2010 suggère que 74 % de la population âgée de plus de 16 ans et 33 % des enfants âgés de 0 à 15 ans étaient obèses.
Initiatives pour lutter contre la faim aux Tokélaou
Malgré les défis, les Tokélaou peuvent espérer vaincre la faim et parvenir à la sécurité alimentaire. Les initiatives et programmes de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) abordent le problème sous différents angles. La FAO est partenaire des Tokélaou depuis 2011 en tant que membre associé. L'aide de l'organisation à Tekolau a contribué à préserver les ressources naturelles et la sécurité alimentaire au cours des dernières années.
La FAO adapte son aide aux Tokélaou à travers le cadre de programmation par pays 2013-2017. Ce cadre répond aux besoins régionaux de 14 pays insulaires du Pacifique, dont Tokélaou, tout en se concentrant sur cinq domaines clés :
- Renforcer les politiques et la législation
- Favoriser une agriculture durable
- Assurer la sécurité alimentaire
- Dynamiser la production et la commercialisation
- Protéger la biodiversité
Aux Tokélaou en particulier, La FAO donne la priorité au renforcement de la sécurité alimentaire et la résilience climatique à travers deux résultats. L'organisation s'efforce d'intégrer la durabilité environnementale et l'adaptation au changement climatique dans les politiques. En outre, il souhaite renforcer la durabilité et la résilience environnementales grâce à une meilleure gestion des zones côtières et à un aménagement durable de l’utilisation des terres.
Les défis de la gestion des terres aux Tokélaou et le soutien de la FAO
Les atolls de basse altitude des Tokélaou (trois à cinq mètres au-dessus du niveau de la mer) sont confrontés à des défis importants en raison de l'érosion côtière. La fertilité limitée des terres et le peu de ressources naturelles compliquent encore davantage la sécurité alimentaire et le développement durable.
Conscient de ces défis, La FAO a fourni une assistance technique pour élaborer le premier plan d'aménagement du territoire des Tokélaou. Ce plan, éclairé par des évaluations des ressources foncières et des scénarios alternatifs, décrit les pratiques de gestion durable des terres et désigne des zones spécifiques à diverses fins, notamment la plantation d'arbres, l'agriculture, les infrastructures, le logement, les réserves protégées et le développement côtier.
L'avenir des Tokélaou
La lutte des Tokélaou contre la faim illustre la nécessité mondiale d'atteindre l'ODD 2. En travaillant vers cet objectif, la communauté internationale peut aider les communautés vulnérables comme les Tokélaou à construire un avenir sans faim et sans malnutrition, garantissant ainsi un avenir sain et durable pour tous.
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