Pauvreté multidimensionnelle aux Maldives

Pauvreté multidimensionnelle aux MaldivesAux Maldives, 0,8 % de la population vit dans la pauvreté et 4,8 % est en danger. Ces statistiques pourraient suggérer que la pauvreté n’est pas un problème majeur dans le pays. Cependant, ces pourcentages se traduisent en milliers, voire en millions d’individus, modifiant considérablement l’ampleur et l’impact perçus de la pauvreté. L’indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) révèle que la pauvreté dans le pays est plus complexe et plus répandue que ne le suggèrent les mesures traditionnelles, ce qui indique que la suffisance monétaire n’est pas synonyme d’absence de souffrance. Une compréhension plus large souligne que la pauvreté multidimensionnelle aux Maldives reste une préoccupation majeure.

Élargir les mesures contre la pauvreté

Un rapport du Fonds international d'urgence des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) de 2020 a révélé que 28 % des habitants des Maldives sont considérés comme pauvres de manière multidimensionnelle, ce qui signifie que trois personnes sur dix sont touchées. Cela indique des privations importantes au-delà du simple revenu. La pauvreté multidimensionnelle englobe ceux qui dépassent le seuil de pauvreté monétaire mais n’ont pas accès aux services essentiels, ce qui a un impact sur leur qualité de vie globale. Une mesure plus large de la pauvreté prend en compte divers facteurs, tels que la santé, l'éducation et le niveau de vie. Il offre une compréhension plus complète des difficultés rencontrées par les individus pour atteindre un niveau de vie décent.

Les luttes invisibles au-delà du revenu

Des études montrent que les individus peuvent faire face à d’importants problèmes de qualité de vie sans se retrouver dans la pauvreté traditionnelle. La suffisance monétaire ne protège pas les individus des obstacles dans des domaines souvent négligés, tels que la couverture des soins de santé mentale et dentaire, l’accès à Internet et bien plus encore. Ces facteurs élargissent la compréhension de ce qui constitue la privation, au-delà des simples contraintes financières, ayant un impact sur le bien-être général d'une personne.

Le manque de visibilité publique des données de l’Indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) peut contribuer à une perception exagérée du niveau de vie, atténuant ainsi l’urgence d’une intervention politique. La reconnaissance de l'IPM d'un pays semble nécessaire, en particulier dans des régions comme les Maldives où le taux de pauvreté est potentiellement trompeur. Sans reconnaître la pauvreté multidimensionnelle, les complexités du dénuement restent ignorées, favorisant une perception erronée du bien-être. En outre, cette surveillance pourrait entraver les efforts nécessaires en faveur de solutions politiques globales, essentielles pour aborder les nuances de la pauvreté qui ne sont pas prises en compte par les mesures traditionnelles.

Faire progresser les stratégies de réduction de la pauvreté aux Maldives

Les Maldives ont fait des progrès considérables dans la lutte contre la pauvreté en adoptant des stratégies innovantes dont d’autres pays pourraient s’inspirer. Un moment charnière s’est produit en 2020 lorsque le président Ibrahim Mohamed Solih a mis en œuvre le MPI pour la formulation des politiques, marquant une rupture avec les méthodes traditionnelles d’allocation des ressources. L'engagement du gouvernement, soutenu par les enseignements de l'Oxford Poverty and Human Development Initiative (OPHI) et de l'UNICEF, a été la clé de ces progrès.

Améliorer l'accès à la santé numérique et mentale

Le besoin crucial du pays d’un accès stable à l’Internet, mis en évidence par la pandémie de COVID-19, est la preuve d’une pauvreté multidimensionnelle. Avec son vaste archipel, le maintien des connexions Internet pour les besoins de base est vital. Les efforts visant à remédier à cet aspect de la pauvreté multidimensionnelle ont été stimulés par des initiatives non gouvernementales comme Ookla for Good, qui milite en faveur d’un accès Internet mondial fiable et souligne l’importance de la connectivité numérique dans la société contemporaine.

En outre, la perception selon laquelle les soins de santé mentale sont aussi essentiels que l’accès à l’eau potable et à la nourriture n’est pas encore largement répandue aux Maldives. La pauvreté multidimensionnelle s’étend au-delà des besoins traditionnels en matière de soins de santé pour inclure la santé mentale, qui reste souvent ignorée. Pour reconnaître le stress supplémentaire que la pauvreté impose aux personnes qui ont besoin de soins supplémentaires, le ministère de la Santé des Maldives et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) mettent en œuvre des initiatives pour défendre les droits en matière de santé mentale. Son initiative en cours, le Plan central et régional de développement et de services de santé mentale, vise à être achevée d'ici 2025 et cherche à répondre aux besoins cruciaux des patients en santé mentale.

Regarder vers l'avant

Alors que les efforts visant à lutter contre la pauvreté multidimensionnelle continuent d’évoluer aux Maldives, le pays se trouve à un moment charnière, adoptant une approche holistique pour éradiquer les privations qui vont bien au-delà des simples contraintes financières. En s'attaquant aux défis nuancés de la pauvreté multidimensionnelle, depuis l'accès aux soins de santé et à l'éducation jusqu'à la connectivité numérique, les Maldives créent un précédent prometteur pour les stratégies intégrées de réduction de la pauvreté. En outre, grâce à l'engagement soutenu des secteurs gouvernemental et non gouvernemental, les Maldives sont sur le point de faire des progrès significatifs dans l'amélioration du bien-être de leurs résidents, en veillant à ce que les progrès englobent toutes les dimensions de la pauvreté.

Antonio est situé à Springfield, OR, États-Unis et se concentre sur l'actualité mondiale pour le projet Borgen.

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