Mariage d’enfants au Bangladesh – Le projet Borgen

Mariage d'enfants au Bangladesh
L’UNICEF définit le mariage d’enfants comme le mariage ou «l’union informelle» d’une fille ou d’un garçon de moins de 18 ans. Selon un rapport de l’UNICEF, le Bangladesh détient actuellement le quatrième taux de mariage d’enfants le plus élevé au monde et la prévalence la plus élevée dans la région asiatique. . Bien que les taux de mariage des enfants soient en baisse en Asie du Sud, avec une baisse de 18 % de 1985 à 2010, il est encore courant que les jeunes femmes âgées de 15 à 18 ans s’unissent. Cependant, avec l’aide de programmes dirigés par l’UNICEF, le mariage des enfants au Bangladesh est en baisse.

Mariage d’enfants au Bangladesh

Une note de 2016 de la Banque mondiale a estimé qu’au Bangladesh, six femmes sur 10 se marient encore « tôt ». Pour être précis, 59,4 % des femmes actuellement âgées de 18 à 22 ans ont contracté une union avant d’atteindre leur 18e anniversaire. Selon le mémoire, ces femmes n’avaient en moyenne que 15,8 ans au moment du mariage. De plus, 0,5 % de ces femmes se sont mariées avant l’âge de 12 ans.

Ces taux élevés de mariage d’enfants au Bangladesh sont le résultat d’une combinaison de pratiques économiques et sociales ; dans les communautés où le mariage précoce est le plus répandu, les filles et les jeunes femmes sont traitées comme subordonnées à leurs homologues masculins. L’atteinte au « droit au libre et plein consentement » d’un enfant, du fait de pratiques religieuses et/ou culturelles, voire en échange d’un impératif social ou économique, entraîne de graves conséquences.

Le mariage à un jeune âge augmente le « risque d’abus physique, sexuel, psychologique et économique » d’un enfant. Non seulement le mariage des enfants est un problème humanitaire, mais il contribue également à retarder le développement économique. Le mariage des enfants est souvent une conséquence de la pauvreté – les familles pauvres cherchant un soulagement économique en mariant leurs filles. Le mariage des enfants contribue donc également aux taux de pauvreté en éliminant le potentiel de travail.

Environ 38 millions d’enfants mariées vivent au Bangladesh, selon un rapport de l’UNICEF de 2020, et la Banque mondiale estime que les taux de pauvreté nationaux au Bangladesh ont atteint près de 40 millions en 2016, montrant une corrélation claire entre le mariage des enfants et la pauvreté.

Les jeunes mariées n’ayant pas accès aux possibilités d’éducation et à leur propre «pouvoir de décision», le Bangladesh élimine une classe ouvrière potentielle.

Action pour réduire le mariage des enfants

Avec l’intervention de programmes concrets, comme le Programme mondial d’accélération de l’action pour mettre fin au mariage des enfants de l’UNICEF, qui répond à la complexité des pratiques de mariage des enfants, les taux sont en baisse.

En 2016, l’UNICEF et le FNUAP ont lancé le Programme mondial pour accélérer l’action visant à mettre fin au mariage des enfants afin de résoudre le problème dans les pays où les taux de mariage des enfants sont les plus élevés, dont le Bangladesh.

Le programme « promeut les droits des adolescentes à éviter le mariage et la grossesse et leur permet de réaliser leurs aspirations par l’éducation et des voies alternatives », explique le site Web de l’UNICEF. Au niveau des ménages, le programme vise à changer les attitudes à l’égard du mariage des enfants et du statut des filles dans la société. À un niveau législatif plus large, le programme plaide pour une législation et des politiques qui défendent les droits fondamentaux des filles et encouragent des approches fondées sur des données pour l’élaboration de telles politiques.

En 2021, 480 enfants journalistes au Bangladesh, dont 50 % de filles dans cette équipe, ont reçu une formation et des outils de l’UNICEF pour créer des vidéos de sensibilisation sur « le mariage des enfants, l’égalité des sexes et l’autonomisation des filles ». La « toute première plate-forme d’information en ligne pour enfants » du pays a diffusé le contenu vidéo.

Une ligne d’assistance aux enfants et des transferts monétaires conditionnels

L’une des façons dont le programme de l’UNICEF intervient dans la question du mariage des enfants au Bangladesh est par le biais d’une ligne d’assistance téléphonique nationale gratuite, qu’il a établie avec le gouvernement du Bangladesh en 2015. En avril 2020, la ligne d’assistance aux enfants a reçu 450 appels liés à des cas de mariages d’enfants.

La ligne d’assistance a sauvé Yesmin, une enfant mariée, le jour de son mariage. Après avoir été harcelée par un « homme plus âgé », sa famille a arrangé son mariage pour la protéger. Après avoir reçu une information anonyme de son union arrangée par le biais de la ligne d’assistance, la police est venue sur les lieux, négociant avec son père pour annuler le mariage. Dans un rapport de l’UNICEF, Yesmin a partagé : « J’étais si heureuse quand j’ai réalisé que ça n’allait pas de l’avant. »

L’UNICEF propose également des transferts monétaires conditionnels aux ménages qui courent un risque élevé de pousser leurs enfants à des mariages précoces. L’UNICEF accorde les subventions à condition que les filles restent à l’école, ne se marient pas et ne travaillent pas. Les parents doivent également assister aux sessions éducatives de l’UNICEF axées sur les impacts négatifs du mariage des enfants.

En traitant et en soutenant les jeunes filles équitablement, le programme renforce le pouvoir de décision et l’indépendance des filles – des qualités dont le mariage des enfants prive les jeunes mariées.

En se concentrant sur l’éducation des membres de la communauté sur les conséquences des mariages d’enfants, en soutenant les fiancés dans leur enfance et en luttant contre la discrimination sexuelle, le Bangladesh est sur la bonne voie pour mettre fin efficacement au mariage des enfants. Grâce au travail de l’UNICEF, un monde d’opportunités s’ouvre pour les jeunes qui, autrement, connaîtraient une fin brutale à la suite du mariage des enfants.

–Micaella Balderrama
Photo : Flickr

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