Migration vers la Bosnie-Herzégovine

Migration vers la Bosnie-HerzégovineLa Bosnie-Herzégovine, pays des Balkans, a connu le déplacement de plus de 2,2 millions de ses citoyens pendant la guerre de Bosnie de 1992-1995. Cependant, la Bosnie-Herzégovine est aujourd'hui en première ligne d'une nouvelle crise migratoire en raison de l'augmentation des taux de pauvreté et de conflit dans le monde. Depuis 2018, plus de 110 000 migrants sont entrés dans le pays des Balkans. Les chiffres ont d'abord augmenté en 2018 après l'arrivée de 24 067 migrants et réfugiés dans le pays, contre 755 en 2017. Bien que la migration mette à rude épreuve les infrastructures de la Bosnie-Herzégovine, les obstacles sont souvent surmontés grâce à la coopération de diverses institutions et organisations caritatives internationales.

La route migratoire des Balkans occidentaux

La Bosnie-Herzégovine se situe sur la route des Balkans occidentaux, très fréquentée par les migrants qui cherchent à entrer dans les pays de l'UE. De janvier à septembre 2023, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a enregistré 128 871 arrivées de migrants, de réfugiés et de demandeurs d'asile via ce corridor. Le grand nombre et le risque d'une augmentation inattendue du nombre de migrants mettent à rude épreuve les ressources de la Bosnie-Herzégovine.

L’OIM, le HCR et l’UE apportent un soutien financier au pays pour alléger la pression de ce corridor sur des pays comme la Bosnie-Herzégovine et pour protéger les migrants. Le projet « Mesure individuelle de renforcement de la capacité de réponse à la gestion des flux migratoires en Bosnie-Herzégovine » vise à transférer la réponse migratoire aux autorités bosniaques.

Ce projet continue de bénéficier d’un financement considérable. En août 2024, l’OIM a confirmé 100 % du financement de la gestion de la protection à l’arrivée des migrants en Bosnie-Herzégovine.

Hébergement pour les migrants

L'augmentation du nombre de migrants en 2018 a mis à rude épreuve les infrastructures en Bosnie-Herzégovine. La collaboration entre le ministère de la Sécurité du pays et l'OIM a facilité la création de sept centres d'accueil temporaires (CAT) pouvant accueillir plus de 8 000 migrants.

En 2018, l’OIM a révélé que les infrastructures nationales n’étaient pas suffisantes pour accueillir l’afflux soudain de migrants en Bosnie-Herzégovine. La fermeture du centre de rétention administrative de Lipa et Bira en 2020 a réduit la capacité d’hébergement globale de 8 282 à 3 540 lits.

Malgré les difficultés liées à l’accueil des migrants, la coopération internationale a contribué à résoudre ces problèmes. En 2021, le nouveau TRC Lipa a augmenté sa capacité d’accueil à 1 500 migrants, contre 1 400 auparavant. Johann Sattler, chef de la délégation de l’UE, a commenté l’ouverture du TRC Lipa : « C’est un bon rappel pour nous tous que ces crises peuvent être résolues, et que la seule façon de résoudre les crises est le dialogue et la volonté de compromis. »

Guerre et pauvreté

En juillet 2024, le HCR a indiqué que les trois principaux pays d’origine des migrants en Bosnie-Herzégovine étaient la République arabe syrienne (35 %), l’Afghanistan (29 %) et le Maroc (8 %). Le nombre élevé de Syriens et d’Afghans en Bosnie-Herzégovine est lié aux niveaux élevés de pauvreté dans ces pays en raison de la guerre. En 2022, la pauvreté touchait 69 % des Syriens et 90 % des Afghans.

Santé mentale

Les migrants sont souvent confrontés à des voyages traumatisants qui ont des répercussions psychologiques. Adil, un migrant marocain qui réside au TRC Lipa, a expliqué à l’OIM comment la migration a eu un impact sur son bien-être mental : « Ce voyage est dur et dangereux. J’ai vu et vécu des choses dont je ne veux pas me souvenir. »

L’OIM et les autorités bosniaques déploient actuellement des efforts pour apporter un soutien en matière de santé mentale aux migrants. L’OIM continue de proposer des examens de santé mentale aux migrants à l’intérieur et à l’extérieur des centres de traitement des plaintes et vise à accroître l’accès au soutien en matière de santé mentale pour les migrants en Bosnie-Herzégovine.

Entre avril 2024 et juillet 2024, le HCR a aidé 585 migrants en leur fournissant un soutien psychosocial.

Programmes culturels pour les migrants

Parallèlement aux efforts des organisations internationales et du gouvernement bosniaque pour intégrer les migrants sur le lieu de travail et leur fournir une aide psychologique, les programmes culturels contribuent également à améliorer leur bien-être.

En 2024, l’OIM a organisé des programmes créatifs dans plusieurs centres de ressources humaines. Le centre de ressources humaines de Blažuj a organisé un atelier de peinture sur toile qui a permis aux migrants d’exprimer leur créativité. Le centre de ressources humaines de Lipa dispose d’une zone créative où des ateliers d’artisanat ont été organisés pour les migrants et les réfugiés d’Afghanistan, de Gambie, d’Iran et de Syrie.

En Bosnie-Herzégovine, les programmes culturels s’étendent au-delà des centres d’accueil et touchent la société dans son ensemble. Les migrants des centres d’accueil ont contribué à une collection de mode pour la marque The No Nation Fashion, présentée au 30e Festival du film de Sarajevo.

Coopération pour des solutions

L'afflux de migrants en Bosnie-Herzégovine à partir de 2018, en raison de la pauvreté mondiale, a posé des problèmes aux infrastructures du pays et à la sécurité des migrants. Cependant, la coopération entre l'ancien pays yougoslave, les gouvernements et les organisations internationales montre la capacité de surmonter les défis potentiels de la migration pour améliorer la qualité de vie des migrants.

Sofia est basée dans l'Oxfordshire, au Royaume-Uni, et se concentre sur les bonnes nouvelles et la politique pour le projet Borgen.

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