Nouvelle Constitution chilienne pour réduire les inégalités sociales


Les vastes manifestations de 2019 au Chili pourraient entraîner un changement radical dans ce pays d’ici 2022. Les manifestations, qui sont originaires de Santiago et se sont propagées dans tout le pays, visaient à mettre fin aux vastes inégalités sociales dans tout le Chili. Cela a conduit à la décision du gouvernement d’octobre 2020 d’organiser un référendum pour rédiger une nouvelle constitution chilienne. L’ancienne constitution était en place depuis la dictature militaire d’Augusto Pinochet. Selon les manifestants, cette constitution accordait beaucoup trop de privilèges au secteur privé chilien.

Convention constitutionnelle chilienne

Le référendum a vu un soutien écrasant pour la nouvelle constitution avec 78% du pays votant pour. Il a également demandé aux électeurs qui ils voulaient rédiger la constitution. Près de 80 % ont voté pour élire 100 % des délégués pour rédiger la nouvelle constitution chilienne. Cela a remplacé l’ancien système qui nommait 50% des délégués du Congrès.

En grande majorité, le peuple chilien a élu des candidats indépendants et de l’opposition (48 %) pour rédiger la nouvelle constitution chilienne. C’est la première convention de ce type au monde à stipuler la parité entre les membres masculins et féminins. Il réserve 17 sièges de la convention aux membres de groupes autochtones, même pas mentionnés dans la constitution originale de l’ère Pinochet.

Parmi ces délégués indigènes se trouve Elisa Loncon, une universitaire progressiste. Les délégués l’ont élue chef de la convention constitutionnelle. Son élection indique la forte possibilité que les décisions de la convention, et donc la constitution, soient de gauche. Né dans la pauvreté, Loncon a attiré l’attention dans le monde universitaire avec une maîtrise et deux doctorats.

Réformes suggérées de la nouvelle Constitution

Une autre femme élue à la convention est Carolina Vilches, une militante des droits de l’eau. Elle croit que la privatisation de l’eau doit cesser. La constitution actuelle permet aux entreprises privées d’extraire autant d’eau de la terre qu’elles en ont besoin. Cela crée une désertification qui rend l’agriculture difficile et oblige de nombreux petits agriculteurs à émigrer vers des terres plus humides. La présence de Vilches dans la convention constitutionnelle suggère que les entreprises privées peuvent perdre leurs droits de le faire.

De nombreux commentateurs se concentrent également sur le système éducatif inégal du Chili, qui comprend un grand nombre d’universités à but lucratif et leurs coûts élevés pour un baccalauréat. Il existe également des pénuries d’enseignants graves et généralisées. Les attentes ont déterminé que la convention constitutionnelle interdirait les universités à but lucratif, qui sont impopulaires depuis des années et uniquement protégées de la constitution précédente les interdisant. Malgré cela, une précédente tentative de les interdire en 2018 a entraîné une défaite serrée avec une décision de six à quatre voix.

Un avenir incertain

Le référendum sur la nouvelle constitution chilienne sera très certainement controversé. Selon un sondage, la moitié de la population en général pense qu’il existe un conflit entre les riches et les pauvres, mais seulement un quart de l’élite économique partage les mêmes opinions. Si le secteur privé tente de bloquer certaines réformes, beaucoup pensent que cela provoquera des troubles similaires à ce qui s’est produit en 2019.

L’issue de la convention est incertaine, tout comme les réponses de la population en général et du secteur privé. Quoi qu’il en soit, il n’en demeure pas moins que l’inégalité sociale au Chili a la forte possibilité de se réduire radicalement dans les années à venir avec la nouvelle constitution chilienne.

Auguste Bambridge-Sutton
Photo : Flickr

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