Organisations luttant contre la féminisation de la pauvreté en Afrique

Organisations luttant contre la féminisation de la pauvreté en AfriqueL’Afrique, deuxième plus grand continent du monde, partage ses frontières avec la mer Méditerranée, la mer Rouge, l’océan Indien et l’océan Atlantique. Elle détient le plus haut taux de pauvreté extrême au monde, avec 23 des 28 pays les plus pauvres, où le taux de pauvreté dépasse 30 %. Le seuil de pauvreté étant fixé à 1,90 dollar par jour, le taux de pauvreté en Afrique est estimé à 35,5 %. Au cours de la dernière décennie, l’écart entre les taux de pauvreté des femmes et des hommes s’est creusé, une tendance souvent décrite comme la « féminisation de la pauvreté ». Bien que le continent ait l’un des taux de participation des femmes au marché du travail les plus élevés ─ après l’Asie ─ les emplois précaires (comme le travail familial non rémunéré) restent la norme.

Femmes contre la pauvreté

Les ménages dirigés par des femmes sont confrontés à un risque de pauvreté trois fois plus élevé que les autres, un problème souvent qualifié de « féminisation de la pauvreté », qui met en évidence le nombre disproportionné de femmes et d’enfants parmi les pauvres. En réponse à ce problème, Women Against Poverty (WAP), une organisation caritative non gouvernementale fondée en Tanzanie en 2012 par Mary Gemela et Cresensia Shirima, s’efforce d’améliorer les conditions socioéconomiques des filles et des femmes en situation de vulnérabilité. L’organisation défend une transformation de l’agroforesterie dans les pays en développement. Son objectif est d’augmenter considérablement l’utilisation d’arbres productifs dans les paysages ruraux des petites exploitations, garantissant ainsi l’alimentation, la nutrition, les revenus, la santé, le logement, l’énergie et un environnement régénéré pour les femmes de ces communautés.

Fonds de développement des femmes africaines

Depuis sa création en 2001, le Fonds de développement des femmes africaines (AWDF) finance des organisations dirigées par des femmes dans toute l'Afrique. L'AWDF soutient les mouvements sociaux locaux, de base et civils qui autonomisent les femmes. La fondation utilise une approche philanthropique façonnée par ses premières difficultés financières pour soutenir les mouvements féministes. Consciente du rôle vital de la stabilité financière dans la création et le maintien des organisations, l'AWDF s'engage à fournir aux groupes féministes le financement nécessaire.

Un large éventail d'organisations qui défendent les droits des femmes africaines reçoivent des subventions de l'AWDF. Pour être éligibles, les organisations doivent être dirigées par des femmes, employer un personnel composé d'au moins 70 % de femmes, fonctionner depuis plus de trois ans et maintenir un système de gouvernance structuré dédié à l'autonomisation des femmes africaines. Les organisations éligibles peuvent recevoir un financement compris entre 2 000 et 100 000 dollars. Au cours des 22 dernières années, 1 555 organisations de défense des droits des femmes et féministes dans 47 pays africains et cinq pays du Moyen-Orient ont reçu un total de 4,7 millions de dollars de l'AWDF.

ONU Femmes Afrique

À l’échelle mondiale, pour 100 hommes âgés de 25 à 34 ans vivant dans l’extrême pauvreté, on compte 122 femmes dans la même tranche d’âge. En Afrique subsaharienne, cette disparité s’accentue, avec 127 femmes pour 100 hommes en situation d’extrême pauvreté. La fourniture de services, de ressources de production et d’un accès aux marchés de l’agriculture, de l’industrie et du commerce tenant compte des spécificités de chaque sexe peut considérablement améliorer l’autonomisation économique des femmes et des jeunes en Afrique. L’objectif de l’ONU Femmes est d’autonomiser jusqu’à 2 millions de femmes par le biais d’interventions régionales et nationales qui augmentent les revenus et créent des actifs, de la richesse et du leadership dans les entreprises. Le programme améliore l’accès des femmes aux ressources productives et aux services aux entreprises, s’attaque aux obstacles politiques et réglementaires et renforce la participation des femmes à l’industrie extractive, à l’agriculture et au commerce et les avantages qu’elles en tirent. Il met également l’accent sur le développement des compétences des femmes et des jeunes en matière d’agro-industrie et d’entrepreneuriat tout au long de la chaîne de valeur.

Regard vers l'avenir

La féminisation de la pauvreté en Afrique met en évidence que les femmes sont touchées de manière disproportionnée par les difficultés économiques. Des organisations telles que Women Against Poverty (WAP) et le Fonds de développement de la femme africaine (AWDF) s'efforcent de remédier à cette situation en fournissant aux femmes les outils et les ressources nécessaires pour améliorer leurs moyens de subsistance. En outre, ONU Femmes Afrique s'efforce de donner aux femmes les moyens d'agir en leur donnant accès aux opportunités commerciales et en s'attaquant aux obstacles politiques, en veillant à ce qu'elles puissent jouer un rôle clé dans la croissance économique et la réduction de la pauvreté. Ces efforts continus sont essentiels pour favoriser le développement à long terme et créer un avenir plus équitable.

Minji est basé à Séoul, en Corée du Sud, et se concentre sur les bonnes nouvelles pour le projet Borgen.

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