Pauvreté générationnelle au Bangladesh : le rôle de l'éducation

pauvreté générationnelle au bangladeshLa pauvreté générationnelle persiste au sein des familles du monde entier. Ce cycle de pauvreté générationnelle est perpétué par de nombreux facteurs, notamment des soins de santé inadéquats, des défis économiques et, plus important encore, l'accès à l'éducation et la qualité de l'éducation. De plus, le Centre national pour les enfants dans la pauvreté (NCCP) affirme que les personnes qui grandissent dans des familles à faible revenu sont plus susceptibles de connaître la pauvreté au début de l'âge adulte, ce qui suggère le grave impact de la pauvreté générationnelle.

Cependant, les recherches montrent que l’éducation peut briser les cycles de pauvreté et qu’elle le fait effectivement. Des recherches menées par l'UNESCO ont prouvé que 171 millions de personnes dans le monde pourraient échapper à l'extrême pauvreté en terminant leurs études secondaires. L’éducation joue un rôle essentiel dans la transformation du cycle de la pauvreté et de la faim générationnelles. L’éducation est un levier crucial pour l’amélioration économique et le changement social. Il fournit aux individus les compétences et les connaissances nécessaires pour garantir de meilleurs moyens de subsistance aux familles luttant contre la pauvreté. L’éducation de la petite enfance est l’une des meilleures options pour lutter contre la pauvreté générationnelle et à long terme. L’impact de l’apprentissage de base a un succès à long terme et brise la pauvreté dès le plus jeune âge. Le Bangladesh a enregistré une croissance significative en termes d'éducation et de développement de la petite enfance.

Pauvreté générationnelle au Bangladesh

Bien que le Bangladesh ait fait de grands progrès dans la lutte contre la pauvreté, la moitié de la population est « vulnérable à la pauvreté ». La croissance économique a contribué à la réduction de la pauvreté mais s'est ralentie ; entre 2010 et 2016, la croissance du PIB a rapidement augmenté tandis que la réduction de la pauvreté a diminué. Le changement dans la composition sectorielle de l’économie explique également les progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté au Bangladesh.

En outre, les zones urbaines n’ont enregistré que des progrès minimes en matière de réduction de la pauvreté, tandis que d’autres régions du Bangladesh ont réalisé des progrès significatifs. Dans les zones urbaines de l’ouest du Bangladesh, des progrès beaucoup plus rapides ont été réalisés en matière de réduction de la taille des familles et d’accès à l’éducation. Les zones rurales et isolées sont confrontées à une pénurie d’écoles, d’infrastructures et d’enseignants qualifiés. Les enfants de ces régions n’ont souvent pas accès à une éducation de qualité.

De nombreuses familles pauvres n’ont pas les moyens de payer les frais d’éducation, comme les frais de scolarité, les livres et le transport. Le travail des enfants, notamment parmi les jeunes garçons, reste donc une pratique courante. Les familles dépendent des revenus du travail de leurs enfants pour survivre. Selon un rapport de l'UNICEF, 51 % des femmes au Bangladesh ont été mariées avant l'âge de 18 ans et environ 18 % ont moins de 15 ans. Chez les jeunes femmes du Bangladesh, il existe un lien évident entre la scolarisation et le mariage précoce. Les filles sont fortement encouragées à poursuivre la maternité plutôt que l'éducation ; beaucoup ne peuvent pas aller à l’école en raison de pressions et de difficultés financières.

Initiatives du gouvernement et des ONG

Le gouvernement du Bangladesh offre un enseignement primaire gratuit et obligatoire pour tous. Cette initiative a permis d'augmenter considérablement les taux de scolarisation, passant de 80 % en 2000 à 98 % en 2015. Le gouvernement soutient également financièrement les familles qui se trouvent dans une extrême pauvreté. L’UNICEF déclare que « plus de filles que jamais vont à l’école et y restent ».

BRAC propose une éducation non formelle gratuite aux étudiants. Cette initiative vise à assurer la scolarisation des enfants, en particulier ceux qui ne fréquentent pas l'enseignement public ou les écoles privées. L’organisation soutient « environ 23 000 écoles dans les 64 districts et compte 700 000 élèves inscrits au Bangladesh ».

De plus, le Programme de création d’emplois pour les plus pauvres, une initiative gouvernementale soutenue par la Banque mondiale, a considérablement réduit la pauvreté et amélioré la résilience des ménages au Bangladesh. Il a également fourni des emplois vitaux à court terme aux personnes pendant les périodes critiques, en se concentrant particulièrement sur l’aide aux populations rurales vulnérables.

Conclusion

L’éducation est un outil puissant pour briser le cycle de la pauvreté générationnelle au Bangladesh. Grâce aux efforts du gouvernement et des ONG pour améliorer les conditions socio-économiques, l'éducation peut transformer les individus et des communautés entières. Toutefois, pour résoudre pleinement le problème de la pauvreté générationnelle, les défis doivent être abordés à une échelle plus profonde, par le biais d’investissements et de politiques durables.

Gufran est basé à Londres, au Royaume-Uni et se concentre sur la politique pour le projet Borgen.

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