On estime que 13,7 % des personnes vivant dans la région de l'Asie du Sud-Est souffrent de problèmes de santé mentale. En se concentrant sur l'Inde, le nombre monte à 15%ce qui montre la nécessité d'une réforme de la santé mentale en Inde. La plupart des personnes souffrant de cette maladie ne sont pas traitées dans les infrastructures de santé mentale actuelles du pays. Cela contribue aux taux de suicide élevés en Asie du Sud-Est. Lorsque les individus ne sont pas traités, les relations personnelles et interpersonnelles sont affectées négativement. En outre, il existe des conséquences documentées au niveau socio-économique de l'individu.
La santé mentale en Inde
L’Inde ne dispose pas d’infrastructures de santé unifiées, ce qui se traduit par des prix exorbitants et un accès inégal aux soins de santé mentale. Les coûts élevés des traitements ont un effet néfaste sur les populations vulnérables, poussant certaines familles dans la pauvreté lorsqu’elles cherchent à se faire soigner. Bien que le pays fournisse des soins de santé gratuits aux 40 % les plus pauvres de sa population, d’importantes lacunes en matière de couverture demeurent. De nombreuses personnes doivent payer de leur poche jusqu’à 50 % de leurs besoins en matière de santé, y compris les ordonnances.
Cette incohérence dans les soins de santé contribue aux 55 millions de personnes qui sont repoussé dans la pauvreté En Inde, les chiffres sont élevés chaque année. Malgré ces chiffres, l’Inde, pays le plus peuplé de la région, consacre moins de 2 % de son produit intérieur brut aux soins de santé. La faiblesse des dépenses a entraîné une pénurie de personnel médical et de ressources. Pour lutter contre cette épidémie de santé mentale, les dirigeants cherchent à mettre en œuvre davantage de modèles de soins communautaires.
Soins de proximité
Traditionnellement, l’institutionnalisation a été le pilier de traiter les personnes atteintes de troubles mentaux. On pensait au départ que cette approche offrait aux personnes atteintes d’un trouble mental un endroit sûr où se ressourcer. Cependant, de nouvelles recherches ont montré que ce n’était pas la méthode la plus efficace. De nouvelles connaissances poussent les responsables de la santé publique à défendre et à développer un nouveau système de soins communautaire. Ce système de soins placera l’individu et sa communauté au cœur du traitement. La directrice de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Asie du Sud-Est, Mme Saima Wazed, explique que « notre compréhension de la santé mentale a évolué, et nos méthodes de soins doivent évoluer également ».
Alors que l’OMS Asie du Sud-Est s’oriente vers un modèle de soins communautaires, il est souligné que ce changement réduira les effets négatifs de l’institutionnalisation. Il offrira un soutien communautaire accru aux personnes atteintes de troubles mentaux. Ce nouveau modèle de soins augmentera le nombre de personnes ayant accès aux soins de santé mentale et offrira de meilleurs résultats de traitement. En mars 2024, une réunion de trois jours s’est tenue à Bangkok, en Thaïlande, pour discuter de la meilleure façon de mettre en œuvre les soins communautaires dans la région.
Ceux qui œuvrent à sensibiliser davantage et à mettre en œuvre des soins communautaires luttent également contre la stigmatisation profonde qui entoure la santé mentale en Inde. Souvent alimentée par la désinformation, la stigmatisation empêche de nombreuses personnes d’accéder aux soins dont elles ont besoin par crainte de marginalisation sociale. Cela contribue à une sous-utilisation des ressources disponibles.
Derniers mots
L'Inde, qui compte l'un des pourcentages les plus élevés de personnes touchées par des troubles de santé mentale, est le pays qui a le plus à gagner de la mise en œuvre de soins communautaires comme pilier du traitement de la santé mentale. Cette nouvelle initiative de l'OMS pour l'Asie du Sud-Est visera à éliminer l'institutionnalisation comme forme principale de thérapie dans la région et à explorer plutôt la communauté comme une alternative hautement étudiée.
Carlee est basée à Pembroke, Caroline du Nord, États-Unis et se concentre sur la santé mondiale pour le projet Borgen.
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