Bien que l'Iran soit un pays riche en ressources naturelles, 28,1 % de la population vit dans la pauvreté et 40 % supplémentaires risquent de tomber dans la pauvreté. La pauvreté du pays est principalement concentrée dans les zones rurales, où près de 50 % de la population vit dans la pauvreté et où une grande partie de la population n'a pas accès aux infrastructures modernes. L'écart socio-économique entre les populations rurales et urbaines est important, mais là où elles se croisent, le pouvoir d'achat des deux populations diminue. Les sanctions économiques et la corruption du gouvernement sont des facteurs qui expliquent pourquoi la majorité de la population iranienne est pauvre. Voici tout ce que vous devez savoir sur la pauvreté en Iran.
Sanctions économiques et corruption
Les États-Unis ont imposé des sanctions pour tenter de freiner le programme nucléaire de l’Iran et son influence régionale, ainsi que pour punir les violations des droits de l’homme commises par le pays et son soutien aux organisations terroristes dans la région. Cependant, il a été démontré que ces sanctions aggravent la pauvreté en Iran.
Les sanctions occidentales ont placé l'Iran dans un isolement économique et ont porté préjudice à des secteurs cruciaux de l'économie comme le pétrole et le secteur bancaire. Le pétrole en particulier est l'épine dorsale de l'économie iranienne et les sanctions ont limité la production et les exportations de pétrole, ce qui a entraîné une perte de recettes publiques. Le pays subit également une inflation massive, qui fait grimper en flèche les prix des produits de première nécessité comme les denrées alimentaires, ce qui a réduit le pouvoir d'achat des Iraniens à revenus faibles et moyens.
Si les sanctions jouent un rôle majeur dans l’aggravation de la pauvreté en Iran, les mesures prises par le gouvernement jouent un rôle tout aussi important. L’économie iranienne fonctionne comme une kleptocratie, où le gouvernement possède la plupart des entreprises et des projets économiques, ce qui a favorisé un environnement dans lequel les connexions politiques d’un individu déterminent en grande partie son accès aux opportunités économiques. De plus, l’argent du contribuable finit souvent dans les poches des fonctionnaires du gouvernement et de leurs proches. En raison de la mauvaise affectation des fonds publics, peu d’argent est consacré à l’amélioration des infrastructures et aux services sociaux, ce qui limite à son tour toute perspective de réduction de la pauvreté.
Réduire la pauvreté en Iran
Malgré les sanctions et la corruption du gouvernement qui ont un impact négatif sur l’économie, certaines organisations à l’intérieur et à l’extérieur du pays visent à réduire la pauvreté en Iran.
Créée en 1994, la Child Foundation organise régulièrement des campagnes pour aider les enfants à accéder à l’éducation et à payer les traitements médicaux, ainsi que des campagnes pour les citoyens touchés par les catastrophes naturelles. Ses rapports financiers montrent que 75 % des fonds envoyés à l’Iran servent à fournir de la nourriture et de l’argent aux personnes aidées par l’organisation, et 92 % de l’argent qui reste aux États-Unis sert à couvrir les coûts de création de programmes.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) vient en aide à 3,4 millions de réfugiés en Iran. Il couvre 80 % des besoins alimentaires des ménages dirigés par des hommes et 100 % des dépenses alimentaires des ménages dirigés par des femmes. En outre, l'organisation a fourni de la nourriture à 8 000 enfants réfugiés et à 600 enseignants. Cette initiative permet aux familles d'économiser de l'argent pour acheter d'autres produits de première nécessité pendant que leurs enfants reçoivent de la nourriture à l'école.
Fondée en 1979, la Fondation de secours Imam Khomeini (IKRF) vient en aide à 4,4 millions d'Iraniens vivant sous le seuil de pauvreté en leur fournissant de l'eau, de la nourriture, un logement et des soins médicaux. Elle a cependant été critiquée pour son manque de transparence financière.
L'avenir
Compte tenu des facteurs contribuant à la pauvreté en Iran, l’avenir semble incertain et la corruption du gouvernement risque de persister, car la République islamique ne veut pas compromettre sa politique intérieure, même pour alléger les sanctions.
En 2015, les États-Unis ont levé les sanctions contre l’Iran, ce qui a eu un impact positif sur son économie en lui permettant de revenir sur le marché mondial du pétrole et de commercer avec un plus grand nombre de pays. L’administration Trump a réinstauré les sanctions, ce qui a replongé l’Iran dans un isolement économique, entraînant une perte de revenus pour le pays. Kamala Harris, quant à elle, partage le point de vue de l’administration Obama, affirmant que le Plan d’action global commun (JCPOA) est l’une des plus grandes réussites du parti démocrate, ce qui signifie qu’elle pourrait probablement lever les sanctions si elle remportait les élections, selon DW.
Floria est basée à Londres, au Royaume-Uni, et se concentre sur les bonnes nouvelles et la politique pour le projet Borgen.
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