Partout dans le monde, le débat autour de la santé mentale est devenu plus ouvert ces dernières années. En réduisant la stigmatisation et en améliorant l’accès à des soins potentiellement vitaux, les gens sont aujourd’hui plus que jamais encouragés à obtenir l’aide dont ils ont besoin. L’Inde ne fait pas exception à cette règle. Le gouvernement indien a lancé le Programme national de santé mentale (NMHP) en 1982 pour améliorer les services de santé mentale et vise à fournir des soins de santé mentale à base communautaire.
Un moment décisif dans la prise de conscience des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale en Inde a été la Loi de 2017 sur les soins de santé mentale. La loi garantit à chaque personne le droit d’accéder à des soins et traitements de santé mentale auprès de services gérés ou financés par le gouvernement ; ces traitements doivent être de bonne qualité, abordables et disponibles sans discrimination.
Le rôle de la pauvreté en Inde
Ces mesures ne suffisent pas à elles seules à surmonter la situation particulièrement défavorisée dans laquelle se trouvent les personnes démunies en Inde. Les personnes en situation de pauvreté en Inde résident souvent dans des zones rurales ou urbaines mal desservies, où les services de santé mentale sont rares, voire inexistants. Même ces établissements de santé mentale gérés par le gouvernement sont limités et inégalement répartis dans le pays. Enquête nationale sur la santé mentale Selon une étude réalisée en 2015-2016 par l'Institut national de santé mentale (NMHS), environ 70 à 80 % des personnes souffrant de troubles mentaux en Inde n'ont pas reçu de traitement, un chiffre alarmant.
De plus, les communautés ne parviennent pas à s’unir pour soutenir ces personnes, près de la moitié des personnes interrogées par le NMHS attribuant leurs problèmes de santé mentale à une faiblesse personnelle. Cette stigmatisation profondément ancrée autour de la santé mentale est répandue en Inde, ce qui conduit les enfants et les adultes en difficulté à se blâmer eux-mêmes pour leurs troubles plutôt que de chercher l’aide nécessaire. Dans ces régions, les systèmes scolaires ont également tendance à avoir moins d’informations pour parler de santé mentale, ce qui permet sans le savoir à des croyances culturelles et à des superstitions profondément ancrées sur la santé mentale de persister au détriment des citoyens en difficulté.
En fait, le Taux d'alphabétisation dans l'Inde rurale Le taux de prévalence de la maladie mentale en milieu urbain est d'environ 68,91 %, contre 84,11 % dans les zones urbaines. Cette disparité limite la diffusion des informations sur la santé mentale. Même les moyens en ligne ne suffisent pas, les habitants des zones pauvres ne représentant qu'environ 25 % de la base de données Internet totale du pays, ce qui entrave l'accès aux ressources en ligne sur la santé mentale et aux services de télésanté.
Persévérance
En raison de la pénurie de professionnels de la santé mentale qualifiés en Inde, les services de télésanté sont absolument essentiels, mais inaccessibles à ceux qui en ont besoin. Malgré les tentatives de changement du gouvernement, leur portée est limitée. Cependant, cela ne signifie pas que tout espoir est perdu. Services de santé mentale sont actuellement intégrés aux soins de santé primaires afin de garantir que l’assistance en santé mentale soit accessible à un niveau de base.
Le Conseil central de l'enseignement secondaire a donné un autre exemple de ses efforts pour obtenir du soutien. Les écoles jouent un rôle essentiel dans la formation des croyances fondamentales des enfants. C'est pourquoi aborder les sujets liés à la santé mentale dans le programme scolaire et proposer des formations aux enseignants pour identifier et soutenir les élèves souffrant de problèmes de santé mentale est le meilleur moyen d'apporter des changements dans le pays.
Abby est basée à Westwood, MA, États-Unis et se concentre sur la santé mondiale pour le projet Borgen.
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