La pollution de l’air est un problème mondial, mais elle touche de manière disproportionnée les communautés pauvres. Selon la Banque mondiale, environ 10 % des personnes vivant dans la pauvreté souffrent d’une mauvaise qualité de l’air. Cela affecte au moins 70 millions de personnes, qui doivent faire face à la pollution de l’air ainsi qu’à d’autres défis liés à la pauvreté.
Les communautés à faible revenu sont souvent confrontées à des désavantages importants en raison de leur emplacement et de leur situation économique. Cela peut entraîner toute une série de problèmes qui peuvent persister pendant des générations. Selon le professeur Robert Shorten, il existe une relation notable entre la pauvreté et la pollution de l’environnement, la pauvreté pouvant entraîner une augmentation de la pollution et la pollution de l’environnement pouvant, à son tour, exacerber la pauvreté. Voici comment la pollution de l’air affecte les pauvres.
La façon dont la pollution atmosphérique affecte les pauvres
Lorsque la pollution affecte une zone, elle entraîne souvent une baisse des prix de l’immobilier. Cela se produit parce que moins de gens veulent vivre dans des zones polluées, donc la demande de logements y est plus faible. En conséquence, les personnes disposant de ressources financières limitées peuvent avoir plus de facilité à se permettre un logement dans ces zones en raison des coûts de propriété réduits par rapport aux régions moins polluées.
Si les zones industrielles et les usines contribuent de manière significative à la pollution de l’air, les ménages jouent également un rôle. Dans de nombreux pays en développement, les familles pauvres utilisent des sources d’énergie peu coûteuses mais nocives et qui polluent l’air. Les combustibles fossiles, en particulier, sont souvent à blâmer en raison des niveaux malsains d’émissions d’oxydes d’azote qu’ils produisent.
Le passage à des sources d’énergie moins nocives, telles que les sources d’énergie renouvelables, est difficile pour les ménages pauvres. Les infrastructures d’énergies renouvelables impliquent des coûts que les personnes pauvres ne peuvent tout simplement pas se permettre.
Les effets de la pollution atmosphérique
La pollution de l’air a un impact significatif sur la santé humaine, car les particules nocives endommagent les poumons et exposent les gens à des risques de cancer, de maladies cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux. Pour les habitants des communautés pauvres, les soins de santé de qualité sont rares, ce qui signifie qu’ils ont du mal à accéder aux services médicaux lorsqu’ils en ont besoin.
Le manque d’établissements de santé adéquats entraîne des retards dans le retour au travail des personnes malades, ce qui se traduit par une réduction des revenus. Pire encore, la pollution de l’air peut entraîner de graves problèmes de santé et, dans certains cas, une mort prématurée.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 7 millions de personnes, principalement dans les pays en développement, meurent chaque année à cause des effets de la pollution atmosphérique. De plus, un chiffre alarmant est que « neuf personnes sur dix sur la planète vivent dans un air pauvre, voire dangereux ».
Conséquences dévastatrices
Les enfants constituent le groupe le plus vulnérable dans cette situation. Une étude a révélé que les enfants des quartiers défavorisés souffrent de lésions cérébrales dues à l’exposition à des polluants atmosphériques neurotoxiques. Ces polluants affectent négativement le développement de leur cerveau, entravant leur croissance cognitive. Il s’agit d’un problème important car les recherches indiquent que les enfants ayant un développement neurologique altéré sont souvent confrontés à des difficultés à l’école.
Les enfants issus de milieux défavorisés sont confrontés à des désavantages éducatifs en raison de la pollution, qui peut les enfermer dans la pauvreté. Cette situation peut entraver leur capacité à terminer leurs études ou à fréquenter des collèges prestigieux, ce qui entraîne une réduction de leurs revenus. En outre, les polluants atmosphériques neurotoxiques peuvent également affecter leur progéniture. Les recherches de l’Institute of Labour Economics soutiennent cette thèse, qui indique que les enfants à faible revenu vivant à proximité d’installations industrielles rejetant des produits chimiques toxiques connaissent, en moyenne, 1,252 années d’éducation en moins et une probabilité réduite de 13,9 % d’obtenir un diplôme d’études secondaires. De plus, les prévisions suggèrent qu’environ 9,3 % de ces enfants pourraient développer des troubles cognitifs à l’âge adulte.
Efforts continus
BreatheLife mobilise les communautés pour réduire l’impact de la pollution de l’air sur la santé humaine et l’environnement. En 2019, BreatheLife, une campagne menée par la Coalition pour le climat et l’air pur, l’OMS et l’ONU Environnement, a mis en œuvre des initiatives dans 55 villes et pays, ayant un impact positif sur plus de 153 millions de personnes. La campagne a convaincu 55 000 personnes de se déplacer régulièrement à vélo ou à pied afin de réduire la pollution de l’air causée par les véhicules. Les efforts de BreatheLife continuent d’avoir un impact. L’organisation est active dans 79 villes, régions et pays, touchant près de 500 millions de personnes.
L’OMS a élaboré un guide complet sur la manière dont les pays peuvent surveiller la qualité de leur air. « L’objectif global des lignes directrices mondiales mises à jour est de proposer des recommandations quantitatives fondées sur la santé pour la gestion de la qualité de l’air, exprimées en concentrations à long ou à court terme pour un certain nombre de polluants atmosphériques clés. »
Espoirs pour l’avenir
Bien que le fait que la pollution de l’air affecte les pauvres soit un problème préoccupant, des efforts sont en cours pour résoudre ce problème. Des initiatives comme BreatheLife ont un impact positif en mobilisant les communautés pour réduire les effets de la pollution atmosphérique sur la santé humaine et l’environnement. En outre, l’OMS a fourni des conseils sur la manière dont les pays peuvent surveiller et gérer la qualité de l’air afin de protéger leurs citoyens. Ces efforts offrent l’espoir d’un avenir plus sain et plus équitable, où le fardeau de la pollution atmosphérique sur les communautés pauvres pourra être allégé.
– Ouzaïr Khan
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