La Fondation Edhi, La plus grande organisation de protection sociale du Pakistan, gère un service non conventionnel qui a permis de sauver plus de 25 000 bébés non désirés depuis sa création : les berceaux. Inspirés par la compassion de l’humanitaire Abdul Sattar Edhi pour les nourrissons sans défense, ces berceaux offrent aux parents désespérés un refuge pour laisser les bébés dont ils ne peuvent pas s’occuper.
Le système de berceau pour sauver les bébés indésirables
Le premier berceau a été créé à Karachi dans les années 1970 par Bilquis Edhi, épouse de l’humanitaire Abdul Sattar Edhi, fondateur de la Fondation Edhi. Bilquis visait à lutter contre le taux alarmant d’infanticide et d’abandon des bébés au Pakistan. Aujourd’hui, environ 300 berceaux Edhi fonctionnent dans les villes du Pakistan, offrant aux mères désespérées un moyen sûr d’abandonner anonymement leurs enfants non désirés. Les berceaux portent des pancartes indiquant : « Ne tuez pas votre bébé ; laissez-les ici.
Une fois que quelqu’un dépose doucement un bébé dans le lit doublé de tissu doux, le parent peut fermer la porte et s’éloigner. Il déclenche une alarme pour alerter le personnel d’Edhi, qui vient rapidement chercher le bébé et lui prodiguer des soins. L’anonymat sauve les mères de la stigmatisation et des poursuites tout en garantissant que leurs bébés soient sauvés au lieu d’être tués ou abandonnés dans des conditions dangereuses. Edhi Cradles reçoit environ 20 nourrissons abandonnés chaque mois. Bien que le projet ait initialement fait face à des réactions négatives, il a permis de sauver de nombreuses vies précieuses.
Histoires inspirantes de bébés sauvés par Edhi
Au fil des décennies, la Fondation Edhi a élevé des milliers de bébés abandonnés dans leurs orphelinats. De nombreuses histoires réconfortantes ont émergé, comme celui de Rabia Bano Osman. Orpheline, elle a été laissée dans un berceau à l’extérieur d’un centre Edhi à Karachi il y a 29 ans. Un couple américain a adopté Rabia à l’âge de six mois. Elle a récemment rendu hommage à Bilquis Edhi, lui attribuant les opportunités qui ont permis à Rabia de devenir une avocate accomplie aux États-Unis.
Histoires de liens qui changent la vie
D’autres histoires inspirantes incluent Geeta, une jeune Indienne sourde et muette qui a accidentellement traversé la frontière du Pakistan vers l’âge de 10 ans. Bilquis Edhi l’a élevée comme sa fille dans un centre Edhi, lui construisant même un petit temple hindou. Des tests ADN effectués en 2015 ont aidé Geeta à réunir sa mère biologique en Inde, même si elle a maintenu ses liens avec Bilquis.
Chaque enfant sauvé représente une vie profondément marquée grâce au dévouement des Edhis. Ces histoires mettent en valeur les liens humains profonds et les liens familiaux qui transcendent les frontières, les handicaps et les circonstances.
Fournir des soins et de l’espoir aux plus vulnérables de la société
Dans les orphelinats d’Edhi, les bébés abandonnés reçoivent souvent des soins dédiés jusqu’à leur adoption. Les orphelinats de la Fondation ont pris soin de nombreuses personnes, comme Geeta, la jeune Indienne que Bilquis a élevée malgré son handicap. Le travail de la Fondation Edhi a même aidé les bébés nés hors mariage, luttant ainsi contre la stigmatisation au Pakistan conservateur. Son travail humanitaire a été salué pour avoir fourni un service social essentiel.
Aujourd’hui, Faisal, le fils d’Abdul Sattar Edhi, dirige l’organisation, poursuivant ainsi l’héritage de ses parents. En prenant soin des nourrissons abandonnés à cause de la pauvreté, la Fondation Edhi contribue à réduire le cycle de pauvreté transmis à la génération suivante.
Le berceau Edhi offre de l’espoir pour la vie innocente des personnes sans voix et indésirables de la société. Grâce à une simple boîte dotée d’une alarme silencieuse, ces berceaux ont sauvé plus de 25 000 bébés et ce n’est pas fini.
– Asie Jamil
Photo : Flickr
*