Comment les énergies renouvelables peuvent sauver l’économie tunisienne

L'économie tunisienneL’économie tunisienne a chuté de manière spectaculaire en 2023 en raison de plusieurs facteurs, notamment les conséquences de la COVID-19, une grave sécheresse et des problèmes financiers. Ces défis ont fait de la Tunisie l’un des pays les plus lents du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord à se redresser et à stabiliser son économie. La crise économique, exacerbée par la COVID-19, a entraîné une augmentation prévue de la pauvreté multidimensionnelle, le seuil de pauvreté national devant baisser en 2024.

Il y a cependant de l’espoir à l’horizon. La Banque mondiale a contribué à la création d’un plan de relance qui montre une amélioration significative. L’initiative, intitulée « Une énergie renouvelée pour l’économie », vise à stimuler l'économie de 2,4 % en 2024. L’une des principales stratégies consiste à valoriser les ressources énergétiques renouvelables de la Tunisie, ce qui devrait contribuer à la croissance économique.

L'impact de l'expansion des énergies renouvelables en Tunisie

Près de 90 % de l’électricité tunisienne est produite à partir du gaz naturel, dont plus de la moitié est importée en raison de la demande croissante. En exploitant les ressources éoliennes et solaires, la Tunisie pourrait répondre à ses besoins en électricité de manière plus durable. Le pays a le potentiel de produire jusqu’à 280 gigawatts (GW) d’énergie solaire, alors que sa production électrique de pointe actuelle n’est que de 5 GW. Cette capacité importante pourrait grandement bénéficier au pays. Ce changement permettrait également de développer les exportations d’énergie et de réduire le montant des dépenses consacrées à l’importation de combustibles fossiles, qui pourraient être réaffectées ailleurs.

Actuellement, le coût du gaz naturel représente plus de 70 % du coût de l'électricité produite. Le plan fixe l'objectif de produire 35 % de l'électricité tunisienne à partir de sources renouvelables, telles que l'éolien et le solaire, d'ici 2030. Cela constituerait un accomplissement important, sachant que le pays n'utilise actuellement que 3 % de ses ressources renouvelables. L'investissement total prévu pour ce projet est de 4,5 milliards de dollars. L'un des principaux systèmes de soutien à cette initiative consiste à renforcer la connexion électrique entre la Tunisie et l'Italie.

Alexandre Arrobbio« Malgré les difficultés actuelles, la Tunisie dispose d’importantes opportunités pour transformer et renforcer son économie. Grâce à des investissements stratégiques, notamment dans les énergies renouvelables, la Tunisie pourrait considérablement améliorer sa résilience et sa durabilité économiques », a déclaré Arrobbio, responsable des opérations de la Banque mondiale pour la Tunisie. Le nouveau plan de transformation est ambitieux et fait face à plusieurs défis environnementaux, mais il pourrait être la solution économique dont la Tunisie a besoin. Selon Arrobbio, la transition vers les ressources renouvelables et la réduction de la dépendance aux combustibles fossiles internationaux amélioreraient non seulement la situation financière du pays, mais favoriseraient également son évolution vers un mode de vie durable, ajoutant ainsi une couche de sécurité pour l’avenir de la Tunisie.

La clé de la durabilité

La Tunisie doit réduire le coût de l’électricité, surtout compte tenu de la hausse des prix du pétrole Depuis 2022, la Tunisie s’appuie de plus en plus sur le gaz naturel pour produire son électricité. Le coût croissant de l’électricité produite à partir de combustibles fossiles devient insoutenable. Les énergies renouvelables peuvent réduire considérablement les coûts globaux de l’électricité, en particulier dans un contexte de volatilité des prix internationaux de l’énergie. La revitalisation des énergies renouvelables a le potentiel d’améliorer l’économie tunisienne, de réduire la pauvreté et de progresser vers une plus grande indépendance financière et une plus grande durabilité.

Charlotte est basée à Londres, au Royaume-Uni, et se concentre sur les bonnes nouvelles, la technologie et les solutions pour le projet Borgen.

*