Éclosion de choléra au Mozambique – Le projet Borgen

épidémie de choléra au MozambiqueLe 24 février, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié un rapport documentant l’épidémie actuelle de choléra au Mozambique. Depuis le premier cas de choléra dans cette épidémie particulière le 14 septembre 2022, les inquiétudes se sont accrues car l’OMS craint que l’épidémie ne s’aggrave en raison des fortes pluies récentes, qui augmentent le risque de choléra. Le nombre de cas a commencé à augmenter en décembre 2022. Toutes les provinces touchées par l’épidémie de choléra au Mozambique sont des zones susceptibles d’être inondées. Au 19 février, le Mozambique enregistrait 5 237 cas possibles de choléra et 37 décès dans six des 11 provinces.

Inquiétudes sur la situation

Le Mozambique est actuellement dans sa saison des pluies et le rapport de l’OMS s’inquiète de la possibilité que de fortes pluies ne fassent qu’aggraver la situation. Le pic de la saison des pluies se produit généralement en février, mais la saison des pluies se poursuit jusqu’en avril.

Le Mozambique signale chaque année des cas de choléra pendant la saison des pluies (d’octobre à avril), mais l’OMS signale que l’épidémie actuelle de choléra au Mozambique a touché plus de zones géographiques que ces dernières années. Au cours des dernières années, le choléra a touché jusqu’à trois provinces par an ; cependant, cette saison, les zones géographiques impactées ont doublé. La province de Niassa signale ses premiers cas depuis plus de cinq ans.

Les fortes pluies et les inondations augmentent le risque de choléra car les inondations peuvent entraîner un accès insuffisant à l’eau potable et aux traitements des eaux usées, provoquant la propagation des bactéries.

Une autre préoccupation est que l’un des pays voisins du Mozambique, le Malawi, est aux prises avec l’épidémie la plus mortelle jamais connue. Même avec l’épidémie au Malawi, il continue d’y avoir beaucoup de mouvements à travers les frontières des deux pays.

Le choléra et sa propagation

Le choléra est une maladie infectieuse causée par l’ingestion d’aliments ou d’eau infectés par la bactérie Vibrio cholerae. Après exposition à des aliments ou à de l’eau contaminés, le choléra incube entre 12 heures et cinq jours. Les symptômes les plus courants sont la diarrhée, la déshydratation et les vomissements.

Selon l’OMS, la bactérie reste dans les matières fécales d’une personne pendant un à 10 jours. Les selles produites par les personnes malades peuvent affecter les autres si elles ne sont pas éliminées correctement. D’autres peuvent ingérer la bactérie si le patient ou le soignant ne se lave pas soigneusement les mains. Les enfants et les adultes peuvent attraper le choléra. Bien qu’il s’agisse d’une maladie évitable, elle peut être mortelle si elle n’est pas traitée.

Réponse à l’épidémie

Le gouvernement et l’OMS travaillent ensemble pour lutter efficacement contre l’épidémie de choléra au Mozambique. Lorsque l’épidémie a commencé, un groupe de travail national sur le choléra s’est formé. L’OMS et le groupe de travail national sur le choléra unissent leurs forces pour créer des réponses préventives et curatives, telles que la distribution de brochures dans les langues locales aux résidences et le placement d’affiches éducatives dans toutes les villes et les centres de traitement des districts touchés. Si les communautés ne comprennent pas les risques associés au traitement des patients et à l’ingestion d’aliments ou d’eau insalubres, la propagation de la maladie ne fera que se poursuivre. L’éducation et la communication d’une contamination potentielle sont nécessaires pour contrôler une épidémie.

La réponse comprenait également la distribution de kits de test rapide dans les zones les plus touchées. Les équipes nationales d’intervention rapide (RRT) supervisent l’enquête sur les cas dans les provinces touchées. Les équipes visent à enregistrer des données et à suivre les membres de la famille ou les amis des patients exposés ou vulnérables à l’exposition.

Le Groupe international de coordination (ICG) sur l’approvisionnement en vaccins a répondu à une demande de 700 000 doses de vaccin oral contre le choléra (OCV) pour faire face à l’épidémie de choléra au Mozambique. Les agents de santé ont commencé à administrer les vaccins oraux le 27 février 2023.

Le gouvernement mozambicain, avec le soutien de l’OMS et d’autres communautés mondiales, travaille à l’administration de vaccins, de protocoles de traitement et de contamination tout en éduquant les habitants sur la propagation de la maladie. Une mesure préventive essentielle que l’OMS mentionne dans son rapport est la mise en place d’infrastructures durables pour l’eau potable. Il est peu probable que les saisons des pluies cessent au Mozambique et dans les pays voisins, mais garantir l’eau potable aux citoyens peut empêcher de nouvelles épidémies.

– Maya Steele
Photo : Flickr

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