Le VIH/SIDA au Nigéria – Le projet Borgen

VIH/SIDA AU NIGÉRIALe VIH/SIDA est un problème de santé répandu au Nigeria, avec 1,3 % de la population adulte vivant avec la maladie à partir de 2021. La prévention, le dépistage et le traitement se sont améliorés ces dernières années, mais des progrès considérables sont nécessaires pour se rapprocher de la fin du VIH/sida au Nigéria d’ici la fin de la décennie.

Statistiques clés

Environ 1,9 million de Nigérians vivaient avec le VIH/sida en 2021 et le pays a noté 74 000 nouvelles infections la même année aux côtés de 51 000 décès liés au sida. L’importante population du pays, d’environ 213 millions d’habitants, signifie que, malgré un taux de prévalence relativement faible, le Nigeria a subi la plus importante épidémie de VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Les femmes nigérianes courent un risque plus élevé de contracter le VIH que les hommes, avec un taux d’infection de 1,6 % contre 1 % pour les hommes. Ce déséquilibre entre les sexes est encore plus prononcé chez les 15-24 ans, le groupe d’âge qui représente 40% des cas de VIH/SIDA dans le pays. Beaucoup d’enfants souffrent aussi. Les enfants nigérians représentent 14 % du total mondial des cas de VIH/sida chez les enfants, avec 260 000 nouveaux cas enregistrés chez les enfants jusqu’à 14 ans rien qu’en 2015.

Le Nigéria n’a pas encore atteint les objectifs 95-95-95 de l’ONUSIDA pour 2025 concernant le dépistage et le traitement, avec seulement 90 % des Nigérians connaissant leur statut en 2021.

Obstacles à l’élimination

Obstacles posant des difficultés à surmonter Le VIH/sida au Nigéria va des difficultés d’accès au traitement, en particulier pour les enfants et les personnes vivant dans les zones rurales, à la stigmatisation généralisée autour de la maladie qui décourage les gens de rechercher un traitement salvateur. Le diagnostic tardif est un problème clé, environ un tiers des personnes ne recevant un diagnostic qu’après que le VIH a déjà évolué vers le SIDA. Les progrès dans la réduction de la transmission mère-enfant ont également été lents. La prévalence de cette forme de transmission uniquement baissé de 15% entre 2010 et 2020, contre un taux de réduction allant jusqu’à 70 % dans d’autres pays, comme l’Ouganda.

De plus, le gouvernement nigérian n’a pas, jusqu’à présent, consacré une part importante de son budget à la riposte au VIH/SIDA. La majorité du financement des programmes dédiés à la prévention, aux soins et au traitement provient d’organisations internationales et de donateurs.

Solutions et Progrès

Ces dernières années, des progrès significatifs ont été réalisés dans la lutte contre le VIH/SIDA au Nigeria. Depuis 2017, le nombre de personnes recevant un traitement a presque doublé et 98 centres de traitement supplémentaires se sont développés. Sur les 1,9 million de Nigérians vivant avec la maladie, environ 1,62 millions sont sous traitement antirétroviral.

La prévention du VIH/SIDA au Nigéria prend de nombreuses formes. Cela comprend l’introduction de médicaments comme la PPE et la PrEP, des services ciblés pour les filles et les jeunes femmes dans les zones à forte prévalence de la maladie et la dispersion des méthodes de contraception barrières telles que les préservatifs.

Les tests sont disponibles dans une multitude de lieux, y compris les espaces communautaires, les maisons, les lieux de travail et les cliniques ouvertes après les heures normales de travail qui desservent les communautés les plus à risque. Les nouvelles infections sont en baisse, le nombre de cas enregistrés diminuant de plus de 10 000 entre 2019 et 2021.

Le travail des organisations joue un rôle essentiel. L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, par exemple, a mené la première enquête nationale pour évaluer l’état de VIH/SIDA, soins de santé et toxicomanie dans les prisons nigérianes, et dans ce cadre, a dispensé une formation sur le VIH aux agents de santé dans les prisons nigérianes.

Un regard sur l’avenir

Les efforts de lutte contre le VIH/sida au Nigeria ont considérablement réduit le nombre de Nigérians vivant avec la maladie. Pour ceux qui sont infectés, les programmes de santé ont amélioré à la fois leur pronostic et leur qualité de vie. Plus de travail est nécessaire pour que le pays atteigne son objectif d’éliminer la maladie d’ici 2030. L’importance de l’aide étrangère pour soutenir ces efforts est particulièrement importante, compte tenu du manque de financement du gouvernement du pays. La communauté internationale peut faire davantage pour assurer un avenir sans VIH/sida au Nigéria.

Marthe Probert
Photo : Flickr

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