Le Honduras, pays riche en culture et en beautés naturelles, est depuis longtemps confronté au problème de la pauvreté. Plus de la moitié de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté et est confrontée à des problèmes tels que le chômage, des soins de santé inadéquats et le manque d’éducation. Les catastrophes naturelles fréquentes qui perturbent la vie et les moyens de subsistance aggravent encore ces problèmes. Pour relever ces défis, il faut adopter une approche globale qui intègre la croissance économique, divers programmes sociaux et des institutions solides.
Croissance économique et réformes structurelles
La croissance économique est essentielle pour réduire la pauvreté. En 2023, le Honduras a enregistré une croissance du PIB d’environ 3,5 %, en légère baisse par rapport aux 4 % de 2022, principalement en raison d’une baisse de la demande de textiles en provenance des États-Unis. Cette tendance devrait se poursuivre, les projections faisant état d’une croissance de 3,4 % en 2024 et de 3,3 % en 2025. Malgré la baisse des exportations, la consommation des ménages et l’investissement ont été soutenus par des transferts de fonds réguliers et une croissance du crédit.
Pour stimuler la croissance économique, le Honduras doit améliorer sa productivité et sa compétitivité. Il s’agit notamment d’investir dans les infrastructures, de rendre l’environnement des affaires plus propice et de soutenir les petites et moyennes entreprises (PME). Par exemple, le Projet de compétitivité rurale (COMRURAL) de la Banque mondiale a considérablement amélioré la productivité et les liens avec le marché pour les petits producteurs ruraux, bénéficiant à plus de 14 000 familles et améliorant l’inclusion financière des petits agriculteurs, selon la Banque mondiale.
Protection sociale et développement du capital humain
Investir dans le capital humain est essentiel pour réduire la pauvreté à long terme. Le Honduras a fait des progrès dans les domaines de l'éducation et de la santé, mais des défis subsistent. Selon le site Internet du pays, le Projet de renforcement de la qualité de l'éducation, de la gouvernance et des institutions de la Banque mondiale a étendu la couverture scolaire dans les zones défavorisées, en améliorant l'accès à l'éducation préscolaire et en fournissant des formations et des ressources aux enseignants bénévoles.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a joué un rôle déterminant dans l'amélioration de la nutrition et de la sécurité alimentaire. En mars, l'aide alimentaire scolaire du PAM a permis de distribuer 38 tonnes de nourriture à 6 598 enfants, grâce au soutien de partenaires privés comme la Fondation Ficohsa. Le programme d'assistance nutritionnelle du PAM a également permis de fournir des produits alimentaires essentiels à 650 personnes vulnérables, dont de jeunes enfants et des femmes enceintes ou allaitantes.
Catastrophes naturelles et gouvernance
Le Honduras est très vulnérable aux catastrophes naturelles, qui aggravent la pauvreté. La Banque mondiale a aidé le pays à gérer les risques de catastrophe et à renforcer sa résilience. Après les ouragans Eta et Iota, des projets financés par la Banque mondiale ont contribué à réhabiliter et à reconstruire les zones touchées, bénéficiant à environ 300 000 personnes, selon son site Internet.
L’amélioration de la gouvernance et de la qualité des institutions est essentielle pour réduire la pauvreté. La transparence et la responsabilité de l’administration publique sont essentielles. La Banque mondiale a aidé le gouvernement hondurien à mettre à jour sa méthodologie de mesure de la pauvreté et à améliorer les capacités de l’Institut national de la statistique, ce qui lui permet de mieux cibler les programmes de protection sociale, selon son site Internet.
Développement économique inclusif et création d'emplois
Créer des opportunités pour les populations vulnérables est essentiel pour favoriser une croissance inclusive. La Banque mondiale soutient activement le Honduras par le biais de prêts, de subventions, d’assistance technique et de partage de connaissances. Cette approche est axée sur la réduction durable de la pauvreté. Son Cadre de partenariat avec le pays (CPF) vise à bâtir une « économie verte, inclusive et résiliente » en améliorant le développement humain, en favorisant la croissance économique et la création d’emplois et en renforçant la résilience aux catastrophes naturelles, selon son site Internet.
Actuellement, la Banque mondiale a engagé 905 millions de dollars dans 12 projets d’investissement et une opération de politique de développement au Honduras, dont 35 millions de dollars de subventions provenant de programmes tels que le Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP).
Depuis le début de la pandémie, la Banque mondiale a aidé le Honduras avec des initiatives telles qu’une réponse d’urgence de 20 millions de dollars au COVID-19, un prêt de réserve de 119 millions de dollars et des investissements dans la préparation aux catastrophes et les services de santé, selon son site Web.
Les projets visent également à améliorer la qualité de l’éducation, l’approvisionnement en eau en milieu urbain, la résilience aux catastrophes et les efforts de reconstruction après les ouragans Eta et Iota. Malgré les progrès réalisés, les défis persistants soulignent la nécessité de poursuivre les efforts pour assurer un développement durable au Honduras.
Défis et initiatives futures
Malgré ces efforts, des défis importants demeurent. Le PAM est confronté à un déficit de financement de 83,4 millions de dollars au cours des six prochains mois (d’avril à septembre 2024). En mars 2024, environ 1,8 million de Honduriens ont été confrontés à une crise de sécurité alimentaire ou ont eu recours à des stratégies d’adaptation basées sur l’alimentation dépassant le niveau de crise. Cela souligne le besoin urgent d’interventions ciblées pour lutter contre l’insécurité alimentaire. En outre, un soutien est nécessaire pour les personnes les plus vulnérables à la faim et à la malnutrition, selon la note d’information du PAM.
Pour répondre à ces défis, le PAM, en partenariat avec l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (SIDA), a effectué une visite stratégique sur le terrain dans les départements de Choluteca et de La Paz. À la suite de cette visite, les deux organisations se sont engagées à mettre en œuvre un programme collaboratif d’intervention d’urgence prévu pour 2024.
La réduction de la pauvreté au Honduras nécessite une approche qui intègre la croissance économique, la protection sociale, les réformes institutionnelles et la résilience aux changements climatiques. Les efforts combinés du gouvernement hondurien, des organisations internationales comme le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ainsi que des partenaires privés ont jeté les bases d’une réduction durable de la pauvreté. Il sera essentiel de continuer à se concentrer sur ces domaines pour réaliser des progrès à long terme et améliorer la vie des Honduriens.
Francheska est basée à Durham, Caroline du Nord, États-Unis et se concentre sur les affaires et la technologie pour le projet Borgen.
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