La Corée du Sud a adopté une approche globale et multidimensionnelle à long terme pour réduire la pauvreté, en intégrant les initiatives gouvernementales, les innovations technologiques et la coopération internationale. Ces stratégies ont permis d'améliorer considérablement l'économie, l'éducation et les infrastructures du pays, faisant de la Corée du Sud la « 12e économie mondiale ». Voici des informations sur la réduction de la pauvreté en Corée du Sud.
Croissance économique et pauvreté
Depuis la fin de la guerre de Corée, l'économie sud-coréenne s'est développée, transformant le pays, qui était autrefois une nation à faible revenu, en un acteur majeur de l'économie mondiale. Selon la Banque mondiale, le produit intérieur brut (PIB) réel de la Corée du Sud a augmenté en moyenne de 5,7 % par an entre 1980 et 2023. De plus, son revenu national brut (RNB) par habitant est passé rapidement de 67 dollars au début des années 1950 à 33 745 dollars en 2023.
La Corée du Sud doit faire face à des défis pour lutter contre la pauvreté relative, en particulier chez les personnes âgées. L'Initiative de mesure des droits de l'homme (HRMI) classe le pays parmi les trois derniers pays de l'OCDE en termes de taux de pauvreté relative. Pour les personnes âgées de 65 ans et plus, la Corée du Sud a le taux de pauvreté relative le plus élevé de l'OCDE.
Droits de l'homme et résultats sociaux
D'un autre côté, le HRMI attribue à la Corée du Sud un score positif en matière de garantie des droits fondamentaux tels que l'alimentation et la santé pour sa population. Le droit à l'alimentation représente 97,3 % de ce qui devrait être possible avec le PIB par habitant de la Corée du Sud, ce qui indique que la majorité de la population a un accès adéquat à la nourriture, selon le HRMI.
L’organisation note cependant que le droit au travail est moins bien pris en compte, la Corée du Sud n’atteignant que 74,4 % de son potentiel en matière d’emploi. Cette disparité est due au taux élevé de pauvreté relative et à l’écart important entre les travailleurs réguliers et non réguliers.
Politiques gouvernementales et programmes de protection sociale
Au cours des dernières décennies, la réduction de la pauvreté en Corée du Sud est devenue plus répandue, en grande partie grâce aux diverses politiques gouvernementales visant à améliorer la protection sociale et les réformes du marché du travail. Les dépenses sociales ont augmenté de manière significative, quadruplant en pourcentage du PIB entre 1990 et 2015. Le gouvernement actuel a poursuivi cette tendance en augmentant le salaire minimum et en augmentant les budgets de protection sociale, selon le HRMI.
Toutefois, les dépenses sociales de la Corée du Sud restent relativement faibles par rapport aux autres pays de l'OCDE. Selon le HRMI, les dépenses sociales en 2020 ne représentaient que 10,4 % du PIB, bien en deçà de la moyenne de l'OCDE de 21,6 %.
Selon le ministère de l'Économie et des Finances, le gouvernement sud-coréen a mis en œuvre diverses initiatives pour stabiliser l'économie par le biais de politiques budgétaires, de réformes réglementaires et de mesures visant à gérer l'inflation et à stabiliser les prix. Ces politiques créent un environnement propice à la croissance des entreprises et à la création d'emplois.
Extension des filets de sécurité sociale
Les efforts déployés par la Corée du Sud pour étendre ses programmes de protection sociale depuis la fin du XXe siècle se poursuivent encore aujourd'hui. Ces filets de sécurité renforcés visent à fournir un soutien économique complet et des garanties aux populations vulnérables. En particulier, nombre de ces programmes visent à fournir des soins de santé personnalisés, des prestations de retraite et une aide financière directe aux personnes âgées et aux résidents ruraux, favorisant ainsi une croissance et un développement équitables.
Cependant, malgré l’extension de ces filets de sécurité, la pauvreté relative des populations vulnérables en Corée du Sud reste un problème à ce jour. Par exemple, l’Étude économique de l’OCDE sur la Corée de 2022 indique que la pension moyenne versée par le Service national des pensions ne représentait qu’un tiers du salaire minimum du pays. Ces facteurs ont contribué au taux élevé de pauvreté relative observé par l’HRMI chez les Sud-Coréens âgés de 65 ans et plus.
La dimension internationale de la stratégie de réduction de la pauvreté de la Corée du Sud se traduit par une participation active aux forums économiques mondiaux et l'accueil d'événements importants comme la 21e réunion de reconstitution des ressources de l'Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale. En seulement six décennies, avec l'aide de l'IDA et de la Banque mondiale, la Corée du Sud est passée du statut de bénéficiaire de l'IDA à celui de contributeur, désormais en mesure de soutenir le développement d'autres pays.
L'avenir
Le passage de la Corée du Sud, ancienne nation déchirée par la guerre, à un géant économique témoigne de sa résilience et de l'efficacité de ses politiques. L'approche intégrée du gouvernement visant à réduire la pauvreté dans le pays grâce à des politiques innovantes, des avancées technologiques et une coopération internationale a connu un succès rapide.
Il reste cependant encore beaucoup à faire. L’amélioration et l’expansion des dépenses sociales, des réformes du marché du travail et des programmes ciblés de réduction de la pauvreté en Corée du Sud sont toujours essentielles pour assurer une réduction durable de la pauvreté en Corée du Sud et améliorer les résultats sociaux pour l’ensemble de sa population.
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