Le manque d’accès à Internet comme une attaque contre le Cachemire

Environ 43% de la population indienne a accès à Internet. Malheureusement, la croissance de l’accès à Internet s’est interrompue en raison de problèmes économiques et de restrictions gouvernementales strictes. Le gouvernement coupe généralement l’accès à Internet pour « les élections, les manifestations, les fêtes religieuses et les examens ».

Les fermetures concernent tout le pays, mais affectent principalement les régions les plus pauvres de l’Inde. L’accès à Internet joue un rôle majeur dans l’économie et l’égalité en matière d’éducation. Les régions qui manquent d’un accès Internet stable et abordable sont confrontées à des problèmes tels que le décrochage scolaire, ainsi que d’autres défis économiques.

De plus, des rapports suggèrent que les régions qui ne soutiennent pas le parti au pouvoir Bharatiya Janata Party (BJP) souffrent d’un accès restreint à Internet. Selon ces rapports, la région du Cachemire est confrontée à d’autres violations des droits de l’homme et le manque d’accès à Internet ne fait que souligner les inégalités économiques que subissent d’autres communautés indiennes marginalisées.

Comprendre le conflit

Le Cachemire est un territoire contesté entre l’Inde et le Pakistan. La région a connu de nombreuses rébellions violentes. En 2019, la région a été reconstituée en deux territoires de l’union, le Cachemire et le Jammu, sous contrôle indien. Avec un pays de plus en plus nationaliste hindou, les tensions se sont intensifiées en raison de la population majoritairement musulmane au Cachemire.

De nombreux habitants ont perdu une grande partie de leurs droits politiques et civils lorsque l’Inde a pris le contrôle de la région. Cet événement a entraîné l’émergence de l’opposition et de la rébellion. Les cinq dernières années ont été marquées par la violence des séparatistes anti-indiens, des rebelles djihadistes et des forces de sécurité indiennes. Et le gouvernement indien, le BJP, a formé et armé des milices pour combattre les « insurrections anti-indiennes », mais il a également attaqué la région rebelle du Cachemire en coupant l’accès à Internet.

Répercussions

L’Inde a imposé des coupures d’Internet dans tout le pays et le Cachemire a connu la majorité de ces perturbations. Le BJP justifie ces fermetures comme des mesures de sécurité pour combattre la rébellion en cours. Récemment, la région a subi une coupure d’Internet de 18 mois, ce qui a encore aggravé les frustrations. Ces fermetures ont entraîné des violations des droits humains, entravant la communication entre les résidents et limitant l’accès aux informations externes. Les journalistes ont été confrontés à des défis dans la vérification des faits et les reportages, devant souvent quitter la zone.

La fermeture de 18 mois a eu un impact économique sur la région et ses habitants. Les services d’accueil n’ont pas pu recevoir de réservations et ont dû compter sur des prêts d’amis et de familles pour maintenir des factures et des paiements réguliers. Les fermetures en cours dans toute l’Inde ont déjà coûté à l’économie environ 600 millions de dollars.

Bien qu’il y ait eu une restauration de l’accès à Internet au Cachemire, la région est toujours confrontée à des coupures intermittentes en conjonction avec un accès lent et limité. L’Inde a fait face à des réactions négatives de la part de pays, comme les États-Unis (États-Unis), pour avoir autorisé des violations des droits de l’homme. Mais même face à de telles critiques, les coupures d’Internet sont toujours courantes, en particulier au Cachemire.

Mises à jour positives

L’Inde a pris des engagements plus forts en faveur des droits de l’homme, avec la décision de la Cour suprême selon laquelle l’accès à Internet est un droit fondamental. Néanmoins, le gouvernement n’a pas encore réduit les coupures d’Internet. Cependant, la pression d’autres pays et de la communauté internationale pourrait continuer à faire avancer l’Inde dans la protection des droits de l’homme.

Une lettre conjointe a été publiée en 2019 sur Access Now, appelant l’Inde à maintenir Internet « ouvert et sécurisé » au Cachemire et dans les régions avoisinantes. Cette lettre a été signée par plus de 20 organisations internationales pour encourager le gouvernement indien à rétablir l’accès à Internet dans la région. De nombreux groupes indiens de la ‘#Keépiton Coalition’ ont dénoncé le manque d’accès à Internet au Cachemire et au Jammu.

Regarder vers l’avant

En 2021, certains accès à Internet ont été mis à niveau vers la 4G après que la Cour suprême indienne, le chef du parti Apni, le président de la Conférence nationale et même certains membres du parti de Modi, le Bharatiya Janata Party, ont appelé à la restauration de l’Internet 4G. Le Cachemire se reconstruit lentement après la dévastation de COVID-19 et le manque d’accès à Internet. Et du coup, plusieurs écoliers peuvent enfin poursuivre leur scolarité.

Catherine Kendrick

Photo : Flickr

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