Le programme d’alimentation scolaire à base de produits locaux au Nigéria

Programme d’alimentation scolaire produit sur placeDans le monde, 244 millions d’enfants et de jeunes âgés de 6 à 18 ans n’ont toujours pas accès à l’éducation. Le Nigeria, en tant qu’économie la plus peuplée et la plus importante d’Afrique, y contribue de manière significative, avec 20 millions de jeunes actuellement en dehors de l’écoleet la menace que des millions de personnes supplémentaires soient confrontées au risque d’abandon scolaire se profile.

Parmi les facteurs complexes qui entravent l’éducation, l’un d’entre eux se démarque nettement : la « faim ». Troubles de la malnutrition infantile touchent plus de 42% des écoliers du pays et sont responsables de 49% de l’absentéisme des enfants en âge d’aller à l’école primaire.

Des études menées par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) révèlent une sombre réalité. Le Nigéria porte le deuxième fardeau mondial en termes de enfants présentant un retard de croissance de moins de 5, avec un taux de prévalence de 32%. Cette malnutrition généralisée a non seulement un impact sur la santé physique, mais entrave également le développement cognitif, les résultats d’apprentissage et la productivité future.

Le cercle vicieux de la faim et de l’éducation

Des études menées par le Programme alimentaire mondial (PAM) démontrent une forte corrélation entre la malnutrition et les résultats scolaires. Plus précisément, des recherches ont montré que le fait de fournir des repas quotidiens à l’école peut avoir un impact plusieurs effets positifsy compris:

  • Amélioration de la concentration et de la concentration chez les enfants.
  • Augmentation des taux d’inscription et de fréquentation.
  • Des taux de rétention plus élevés dans les programmes éducatifs.
  • Capacités cognitives améliorées.

L’analyse des données indique que de tels programmes de repas scolaires peuvent, en moyenne, augmenter les inscriptions de 9 %. Cela suggère que la lutte contre la faim est un facteur essentiel pour éliminer les obstacles à l’éducation.

Participez au programme d’alimentation scolaire produit sur place

Dans une tentative en 2016 de lutter contre la crise de la non-scolarisation au Nigeria, le gouvernement fédéral du Nigeria a relancé le Programme d’alimentation scolaire produit sur place (HGSFP) dans 22 États à travers le pays. Cette initiative de 70 nairas (environ 0,17 dollar) par enfant et par jour visait à augmenter la scolarisation primaire, à améliorer la santé et la nutrition des élèves, le tout dans un cadre de filet de sécurité sociale. Pour y parvenir, le programme a ciblé plusieurs domaines : augmenter les revenus des agriculteurs, autonomiser les femmes, favoriser la collaboration entre les ministères de l’éducation, de la santé, de la justice, de l’agriculture et du budget et de la planification. En outre, il a activement impliqué les gouvernements des États, les conseils scolaires, les dirigeants communautaires, les groupes de femmes et les parents.

Au-delà de la nourriture

S’approvisionnant en ingrédients auprès de 150 000 petits agriculteurs, le HGSFP crée un marché stable pour leurs produits et augmente leurs revenus, favorisant ainsi le développement agricole. Cela a généré 106 000 emplois, en particulier pour les femmes cuisinières et livreuses de nourriture, luttant directement contre le taux de chômage du Nigeria, qui s’élevait à 33,3 % au quatrième trimestre 2020.

Impact quantifié

Visant initialement à atteindre 12,8 millions d’élèves du primaire d’ici juillet 2019, le programme nourrit actuellement au moins 9,4 millions d’élèves dans 46 000 écoles publiques réparties dans 31 États. Ces enfants reçoivent un repas nutritif chaque jour d’école, avec des menus variant selon les régions, du moi moi (pudding aux haricots) aux haricots, au porridge, au riz et à d’autres produits de base locaux.

L’ampleur impressionnante du programme est évidente dans le le grand volume d’ingrédients utilisé. Chaque semaine, 594 bovins, 138 000 poules, 6,8 millions d’œufs et 83 tonnes de poissons contribuent à nourrir les enfants. Cela nourrit non seulement les jeunes esprits, mais stimule également l’agriculture et la production alimentaire nationales.

L’impact positif du programme s’étend au-delà des assiettes. En 2019, le gouvernement fédéral a reconnu la contribution significative du HGSFP à une augmentation de 20 % des inscriptions dans l’école primaire à l’échelle nationale depuis son lancement en 2016. Cette augmentation démontre l’efficacité du programme pour attirer et retenir les enfants à l’école, ouvrant la voie à un avenir meilleur pour les individus et la nation.

Défis et chemin à parcourir

Même si le HGSFP peut se targuer de réalisations impressionnantes en matière de nourrir des millions d’enfants et de stimuler l’agriculture locale, il fait face à plusieurs obstacles qui menacent son plein potentiel. Un financement limité restreint la qualité et la portée des repas, tandis que la corruption impliquant certains cuisiniers nécessite une surveillance plus stricte. Une gestion inefficace, notamment l’absence d’évaluations régulières, conduit à une demande non satisfaite et à une mauvaise gestion potentielle. En outre, des écarts existent entre les succès rapportés et les expériences dans des domaines spécifiques, ce qui suscite des inquiétudes quant à une mise en œuvre inégale.

Un coup de pouce technologique

Le PAM a déclaré le programme national d’alimentation scolaire à base de produits locaux (NHGSFP) du Nigéria comme le meilleur d’Afrique. Il s’associe au gouvernement pour renforcer encore son impact. Le PAM fournira des tablettes équipées de l’application PLUS Schools Menus pour promouvoir de meilleures habitudes nutritionnelles et alimentaires, permettant ainsi aux responsables de la nutrition de concevoir des repas nutritifs et économiques pour les écoles. Cette décision découle d’une évaluation conjointe visant à renforcer, étendre et pérenniser le NHGSFP.

Une assiette pleine de potentiel

Le HGSFP offre un antidote puissant à la lutte des Nigérians contre la faim et l’accès inégal à l’éducation. Nourrissant à la fois l’esprit et le corps, il ouvre la voie à un avenir plus prometteur pour des millions d’enfants. Avec un engagement continu et des efforts de collaboration, une assiette de nourriture peut véritablement transformer des vies et remodeler l’écosystème éducatif du Nigéria.

–Abraham Ikongshul

*