Les repas scolaires rongent la faim chez les enfants à Madagascar

La faim des enfants à MadagascarMadagascar est une île au large de la côte sud-est de l’Afrique qui est très vulnérable aux phénomènes météorologiques extrêmes tels que les cyclones et les inondations. Entre 2018 et 2022, il a subi son pire sécheresse prolongée depuis 40 ansdévastant les récoltes et laissant 48,5 % de sa population sous-alimentée. Une série de cyclones ont aggravé la situation, décimant la production alimentaire, qui en 2022 a laissé 500 000 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë. Avec un taux de pauvreté de plus de 80%réduisant la faim chez les enfants Madagascar est un défi de taille.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) est en partenariat avec le gouvernement malgache depuis plus de 30 ans pour mettre en œuvre un programme d’alimentation scolaire qui fournit aux enfants des écoles primaires un déjeuner et des collations. En 2022, ce programme a soutenu 325 300 enfants dans 937 écoles.

Nutrition

Les pénuries alimentaires ont conduit à niveaux élevés de faim chez les enfants à Madagascar, ce qui entraîne un retard de croissance de 40 % des enfants et une émaciation chez 7,7 % des enfants de moins de 5 ans, ce qui entraîne des risques de mortalité et de morbidité plus élevés.

Le programme d’alimentation scolaire résout ce problème en garantissant que les enfants reçoivent au moins un repas nutritif par jour. Il s’agit d’aliments riches en micronutriments qui manquent autrement à leur alimentation, tels que des fruits, des légumes, du poisson et de l’huile enrichie pour fournir la vitamine A indispensable. Ils donnent également aux enfants des suppléments de micronutriments et du riz biofortifié pour un supplément de protéines.

Le PAM favorise également la Programme d’alimentation scolaire à base de produits locaux (HGSF) diversifier l’alimentation des enfants, qui relie les repas scolaires aux petits exploitants agricoles. Ce programme rend l’alimentation des enfants plus variée et nutritive tout en stimulant l’économie locale. Les enfants reçoivent également une éducation nutritionnelle pour inculquer des changements de comportement alimentaire à long terme et promouvoir une meilleure santé.

De plus, certaines écoles participent au Projet de jardins scolaires, qui encourage les cantines scolaires à utiliser des légumes frais cultivés dans des micro-potagers urbains. Ce programme encourage la pratique de l’agriculture urbaine au sein de la population générale tout en améliorant la nutrition et la sécurité alimentaire des enfants.

L’économie

Alimentation scolaire est un filet de sécurité sociale qui soulage les parents d’une partie de leurs dépenses alimentaires et leur permet d’économiser environ 10 % de leurs revenus, leur permettant ainsi de dépenser de l’argent pour d’autres nécessités, stimulant ainsi davantage l’économie.

De plus, HGSF offre aux petits exploitants agricoles un marché stable pour leurs produits en les connectant aux écoles. Les agriculteurs peuvent ensuite investir ces revenus dans de meilleures pratiques agricoles, ce qui augmente la productivité.

En plus d’être préjudiciable à la vie des populations, la faim des enfants dans Madagascar représente un fardeau important pour l’économie, les coûts de santé associés totalisant 14,5 % du PIB. Le gouvernement peut consacrer son argent à d’autres projets indispensables en réduisant la dénutrition infantile.

L’alimentation scolaire a également des impacts à long terme, puisqu’elle permet aux enfants de recevoir une éducation, de trouver du travail et de contribuer à l’économie. Le programme d’alimentation scolaire du PAM ne coûte que 26 $ par étudiant et par an, mais il génère 935 $ tout au long de la vie du bénéficiaire.

Éducation

Des taux élevés de malnutrition affectent non seulement le développement physique des enfants, mais entravent également leur développement cognitif. Les enfants souffrant de malnutrition chronique ont plus de difficultés à comprendre le matériel scolaire et à s’y intéresser que leurs camarades bien nourris et ont de moins bons résultats d’apprentissage en lecture et en mathématiques. Ils abandonnent également l’école à un taux plus élevé.

Les écoles où les enfants reçoivent des repas ont amélioré leurs résultats d’apprentissage, réduisant ainsi l’absentéisme et le taux d’abandon scolaire. Ils ont également une fréquentation 14 % plus élevée ; en moyenne, les élèves restent à l’école un an de plus. Inciter les enfants à fréquenter l’école régulièrement et plus longtemps leur donne accès à une meilleure éducation et à un avenir plus prometteur.

Beaucoup d’enfants dans Madagascar ne peuvent pas aller à l’école parce qu’ils doivent travailler pour subvenir aux besoins de leur famille. Un tel manque d’accès à l’éducation favorise le cycle de la pauvreté en privant les enfants de leurs perspectives d’emploi futur. L’alimentation scolaire incite les parents à envoyer leurs enfants à l’école car ils ont la garantie d’un repas nutritif et d’une éducation.

Regarder vers l’avant

L’importance de l’alimentation scolaire dans la lutte contre la pauvreté ne peut être sous-estimée. Le PAM a tout mis en œuvre pour réduire la faim des enfants à Madagascar en leur fournissant la nutrition dont ils ont besoin pour se développer physiquement et cognitivement tout en les incitant à poursuivre leurs études et à échapper à la pauvreté.

–Marcos Caro

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