L’exode vénézuélien représente l’une des migrations de masse les plus notables de l’histoire récente, avec plus de 7,5 millions de Vénézuéliens ayant fui le pays entre 2015 et 2024 en raison de la répression politique et des crises économiques. Ces migrants quittent leur pays d'origine à la recherche de produits de première nécessité tels que la nourriture, la sécurité, l'eau, l'assainissement, l'hygiène et les soins médicaux, qui sont rares au Venezuela. Dans leur état désespéré et vulnérable, de nombreux Vénézuéliens sont confrontés à des abus de la part de groupes armés, notamment au trafic sexuel et au recrutement forcé.
Le rôle de la Colombie en tant qu'hôte
Le voisin du Venezuela, la Colombie, a historiquement connu des relations fluctuantes avec le Venezuela et se trouve désormais au centre de l'exode vénézuélien. Un rapport de la Banque mondiale a révélé qu'en octobre 2022, la Colombie accueillait environ 2,9 millions de migrants vénézuéliens. Le pays relève les défis de l’immigration de masse en mettant en œuvre des politiques qui intègrent les migrants dans la population colombienne au sens large sur les plans économique et social. La Colombie reste déterminée à garantir le droit des migrants à travailler, à vivre et à s'intégrer pleinement dans la société.
Soutien institutionnel aux migrants
La réponse de la Colombie à l'augmentation du nombre de migrants comprend la mise en place d'un cadre juridique et institutionnel plus solide pour protéger et faciliter l'intégration à long terme des migrants dans les régions d'accueil. La création du Bureau présidentiel de gestion des frontières et des migrations a été au cœur de cet effort. Ce bureau délivre les permis nécessaires au transit et au séjour des migrants en Colombie. Ils visent à régulariser le statut migratoire des nouveaux arrivants. Grâce à la mise en place de ce bureau, davantage de migrants ont accès à des marchés et à des services essentiels qui pourraient autrement leur manquer. Les services du Bureau de gestion des migrations comprennent les soins de santé, l'éducation, la protection sociale, l'emploi et le logement. D'autres efforts ont également été déployés pour déployer des services développés pour protéger les populations vulnérables, tels que des initiatives de regroupement familial, de protection de l'enfance et d'aide aux victimes de la traite des êtres humains.
Une approche globale de l’intégration
La Colombie a géré l’exode vénézuélien en trois phases. Initialement, en 2015, le pays s’est concentré sur les efforts humanitaires en faveur des rapatriés colombiens et des migrants vénézuéliens entrants. Elle s'est ensuite orientée vers une stratégie durable visant à garantir l'accès des migrants aux services sociaux essentiels. La troisième phase impliquait une approche globale à long terme, mettant l’accent sur la régularisation massive ainsi que sur l’intégration sociale et économique des migrants vénézuéliens. En outre, un élément clé de la phase la plus récente de la Colombie est le statut de protection temporaire pour les migrants vénézuéliens (ETPV), lancé en 2021. L'ETPV accorde aux migrants des permis de séjour et de travail en Colombie pour une durée maximale de 10 ans. Les permis facilitent leur intégration dans le pays d’accueil et leur permettent d’échapper à la vulnérabilité et à la pauvreté.
Stratégies efficaces d’intégration des migrants en Colombie
Les procédures de régularisation claires et durables de la Colombie améliorent l'intégration des migrants. Ils génèrent des résultats positifs en matière de développement, conduisant à des salaires et à des taux d’emploi plus élevés. L’adaptation des cadres institutionnels, tels que le Bureau présidentiel de gestion des frontières et des migrations, rationalise les efforts d’intégration aux niveaux national et local. La réponse actuelle de la Colombie à l'exode vénézuélien établit une norme de réussite significative que d'autres pays pourraient adopter.
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