En Afrique subsaharienne, où l’agriculture occupe 52 % de la main-d’œuvre, l’agroforesterie gagne du terrain en tant que pratique agricole transformatrice. Cette partie de l'agriculture implique la dispersion des arbres parmi d'autres cultures ou pâturages et est très prometteuse pour diversifier la production tout en améliorant la production agricole et en augmentant considérablement les revenus des praticiens. Pour lutter contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté, la plantation d’arbres en Afrique offre des avantages substantiels aux petits exploitants agricoles. Grâce aux subventions des gouvernements locaux et à l’aide étrangère, de plus en plus de travailleurs agricoles adoptent l’agroforesterie, entraînant ainsi des changements positifs pour des millions de personnes.
Améliorer la productivité grâce à l'agroforesterie
La plantation d’arbres en Afrique offre aux agriculteurs une méthode agricole polyvalente, leur permettant de choisir parmi une variété d’espèces d’arbres indigènes. Ces espèces se répartissent en trois catégories principales : les engrais, les espèces fruitières ou à noix et le bois de feu. Les arbres fertilisants augmentent la fertilité du sol et la densité des éléments nutritifs, souvent plus efficacement que les alternatives synthétiques. En intégrant ces espèces grâce à des techniques de cultures intercalaires, les agriculteurs améliorent considérablement la productivité agricole et renforcent la résilience des cultures aux inondations et à d’autres conditions difficiles.
Diversifier les revenus grâce à la plantation d’arbres
Les arbres fruitiers et à noix offrent aux populations rurales africaines une opportunité importante de gagner un revenu supplémentaire en vendant leurs sous-produits. Pour les éleveurs, ces arbres sont particulièrement précieux. Le feuillage constitue un aliment important, améliorant la productivité des animaux au pâturage. Ces arbres offrent une ombre et un abri essentiels au bétail pendant les saisons chaudes ou les sécheresses.
Les arbres à bois de feu, également appelés arbres à bois, sont connus pour leur taux de croissance rapide. Bien qu’ils ne soient pas directement intégrés aux pratiques agricoles, ces arbres apportent des bénéfices importants. Les agriculteurs peuvent vendre leur bois comme combustible ou comme construction. Ils peuvent également utiliser le bois pour fabriquer des meubles ou d’autres biens à vendre, augmentant et diversifiant ainsi leurs opportunités de revenus.
Quelle que soit la variété d’arbres privilégiée par chaque agriculteur, la plantation d’arbres en Afrique offre des avantages économiques importants. Les gouvernements africains et les initiatives d'aide internationale reconnaissent le potentiel de l'agroforesterie, offrant des subventions et des programmes éducatifs pour encourager la participation des agriculteurs. Ces programmes sont souvent organisés par région, en mettant l'accent sur les initiatives en Afrique de l'Ouest et du Sud-Est.
L'agroforesterie en Afrique de l'Ouest
L'agroforesterie s'impose comme une méthode agricole clé en Afrique de l'Ouest, notamment dans des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Ghana. Le Burkina Faso et le Mali ouvrent la voie, avec environ 50 % des ménages engagés dans l'agroforesterie. Cela contribue à ce que les produits à base d'arbres représentent environ 25 % de leurs revenus. Ces pays utilisent activement les subventions agricoles et les initiatives de renforcement des capacités pour renforcer leurs communautés agricoles. Ce soutien stimule la croissance économique et contribue à réduire la pauvreté parmi les populations rurales.
L'aide étrangère joue un rôle central en soutenant les agriculteurs de ces pays avec des subventions et des programmes éducatifs. Un exemple clé est le programme de recherche en Afrique sur l'intensification durable pour la prochaine génération (Africa RISING), soutenu par l'USAID dans le cadre de l'initiative Feed the Future du gouvernement américain. Ce programme aide les agriculteurs à adopter des pratiques agricoles innovantes, telles que la plantation d'arbres en Afrique. Axé sur la valeur ajoutée, l’amélioration de l’accès aux marchés et la création de partenariats, Africa RISING a réalisé des progrès significatifs en Afrique de l’Ouest et au-delà, ciblant 1,1 million de ménages entre 2016 et 2021.
L'USAID collabore également avec le gouvernement du Mali à travers sa stratégie de coopération au développement du pays, qui vise à fournir une assistance agroforestière à plus de 64 000 agriculteurs en subventionnant des technologies améliorées et en offrant une formation sur des pratiques de gestion améliorées. Avec le potentiel de bénéficier à près de 200 000 personnes, cette initiative devrait à elle seule réduire la prévalence de la faim au Mali de 14 %.
Initiatives en Afrique du Sud-Est
En Tanzanie, la productivité des terres a chuté de 70 % au cours des 15 dernières années. Pour atténuer ce problème, Africa RISING a développé un indice de dégradation des terres (IDL), qui a facilité une cartographie efficace des zones qui pourraient bénéficier considérablement de l’adoption de l’agroforesterie. Des stratégies globales comme celles-ci sont essentielles pour interagir avec les agriculteurs et résoudre rapidement les problèmes liés à la diminution de la production et constituent des étapes cruciales pour atténuer les graves impacts de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté.
Les recherches menées par le CIFOR-ICRAF, une organisation agroforestière financée au niveau international, ont joué un rôle central en soutenant les efforts de la Zambie visant à établir une politique agroforestière nationale. Alors qu'environ 80 % de la population zambienne dépend directement des ressources naturelles pour sa subsistance, plusieurs programmes soutenus par le CIFOR-ICRAF font des progrès significatifs dans l'aide aux citoyens. Ces initiatives comprennent l'octroi de subventions, la mise à l'échelle des activités et la facilitation des liens entre les producteurs privés et les entités locales.
Regarder vers l'avant
L’agroforesterie en Afrique subsaharienne représente une lueur d’espoir pour une agriculture durable et la réduction de la pauvreté. Avec le soutien croissant des gouvernements locaux et de l’aide internationale, de plus en plus d’agriculteurs sont prêts à adopter cette pratique transformatrice, ouvrant ainsi de nouvelles possibilités économiques et améliorant la sécurité alimentaire. L’engagement en faveur de l’expansion des initiatives agroforestières promet d’autonomiser les communautés, de favoriser la résilience environnementale et d’ouvrir la voie à un avenir plus vert et plus prospère à travers le continent.
Matthew est basé à Fife, au Royaume-Uni et se concentre sur
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