L’impact du COVID-19 sur la pauvreté en Algérie

Impact du COVID-19 sur la pauvreté en Algérie
La pandémie de COVID-19 a eu un impact significatif sur l’économie mondiale, entraînant des pertes d’emplois généralisées et une forte baisse de l’activité économique. Le COVID-19 a particulièrement touché la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA). L’impact du COVID-19 sur la pauvreté en Algérie s’est ajouté aux défis économiques et sociaux du pays, qui a subi un double choc en raison d’une chute soudaine des revenus étrangers et des mesures de confinement induites par la récession.

L’économie algérienne dépendante du pétrole

L’économie algérienne dépendante du pétrole a subi un coup dur, représentant plus de 95 % du budget de l’État. L’économie a connu des difficultés en raison d’années de baisse des prix mondiaux du pétrole depuis 2014. L’Algérie dépend fortement des exportations de pétrole et de gaz, plutôt que de se diversifier dans d’autres secteurs, ce qui l’a rendue vulnérable à la perturbation du commerce mondial due au COVID-19.

Avant la pandémie, l’Algérie était déjà confrontée à des défis économiques importants, notamment des niveaux élevés de chômage des jeunes qui atteignaient 26 %, tandis que le taux de chômage des femmes était en hausse et creusait l’écart entre les sexes. Les inégalités et les difficultés économiques ont conduit à des grèves et des manifestations à l’échelle nationale.

Par ailleurs, l’Algérie souffre d’une pauvreté multidimensionnelle qui touche toutes les dimensions de la pauvreté : éducation, santé, conditions de vie, chômage et inclusion financière. Un article du Forum de recherche économique de 2021 a déclaré que malgré les lois qui prévoient l’enseignement obligatoire pendant neuf ans et la loi sur la santé qui suppose que les soins de santé sont gratuits pour tous, l’Algérie doit encore atteindre ces objectifs.

De plus, plus de 75% de la population n’a accès ni à l’eau chaude, ni au chauffage, ni à la télévision ou au réfrigérateur, ni à Internet. En comparaison, 60% de la population n’a pas accès à la gestion des déchets et 43% des ménages ont au moins un enfant non scolarisé.

Diminution de l’activité économique

La pandémie de COVID-19 a aggravé les défis économiques de l’Algérie, entraînant la fermeture d’entreprises, des pertes d’emplois et une forte baisse de la confiance des consommateurs, ce qui a entraîné une baisse significative de l’activité économique, aggravant les niveaux de pauvreté dans le pays.

Pour freiner la propagation du virus, le gouvernement algérien a mis en place des couvre-feux et des heures de fermeture obligatoires pour les entreprises. Cependant, ces mesures ont touché de manière disproportionnée les travailleurs à bas salaires et informels qui ne pouvaient pas travailler à distance et n’avaient pas de sécurité d’emploi.

Les mesures du gouvernement algérien

En réponse à l’impact de la pandémie de COVID-19 sur la pauvreté en Algérie, le gouvernement a pris plusieurs mesures, notamment en apportant un soutien financier aux petites et moyennes entreprises, des subventions alimentaires et des transferts monétaires aux populations les plus vulnérables.

Il a également lancé une grande campagne de vaccination pour atteindre 70% de la population et atténuer l’impact de la pandémie sur l’économie, selon l’Institut du Moyen-Orient (MEI). Le succès de cette campagne de vaccination a été essentiel pour restaurer la confiance des consommateurs et relancer la croissance économique dans le pays, réduisant ainsi le taux de pauvreté et ses effets. En avril 2021, le Fonds monétaire international (FMI) a classé l’Algérie comme « inoculateur lent » dans son indice économique régional, indiquant que le pays accusait un retard dans ses efforts de vaccination.

Le gouvernement a entièrement financé un programme massif pour assurer l’accessibilité des vaccins à tous les résidents. Il a également «priorisé les travailleurs de la santé, les personnes vulnérables et les policiers» en premier pour recevoir les vaccins contre le SRAS-CoV-2. Le gouvernement devrait tester périodiquement son système de santé pour améliorer ses capacités opérationnelles et évaluer son système financier pour assurer des remboursements adéquats, ce qui dotera le pays d’une meilleure capacité à atténuer l’impact du COVID-19 sur la pauvreté en Algérie.

Les ONG qui aident

Les ONG en Algérie ont également joué un rôle crucial en soutenant le système de santé pour fournir des soins vitaux aux Algériens. En août 2022, le Réseau médical algérien a lancé une campagne de collecte de fonds pour acheter du matériel médical et des fournitures hospitalières alors que le pays faisait face à une augmentation des cas de COVID-19.

Nas Al-Khair, une ONG locale opérant dans le nord-ouest de l’Algérie, a lancé une campagne de sensibilisation, de distribution de masques et de désinfectants et de livraison de nourriture aux habitants en toute sécurité afin d’atténuer la propagation du COVID-19 et ses effets sur la communauté.

Malgré les défis auxquels l’économie algérienne est confrontée avant et pendant la pandémie, il y a des signes de lente reprise et ces mesures ont contribué à atténuer l’impact du COVID-19 sur la pauvreté en Algérie. Cependant, les perspectives économiques restent incertaines et difficiles car les vulnérabilités pré-pandémiques persistent. Le FMI a souligné la nécessité pour l’Algérie de faire face à la baisse de ses revenus énergétiques et de soutenir le secteur privé pour assurer une croissance économique durable. Le gouvernement algérien a mis en œuvre des plans pour relever ces défis et promouvoir la reprise économique.

– Nisan Ahmado
Photo : Flickr

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