Ancienne colonie portugaise, la Guinée-Bissau est touchée par une instabilité chronique depuis son indépendance en 1974. En septembre 2023Le handicap et la pauvreté sont chroniques et 64,4 % de la population de Guinée-Bissau vit en dessous du seuil de pauvreté. Un nombre surprenant de 68 % des personnes interrogées ne peuvent pas se permettre une alimentation saine et nutritive. Les enfants et les adultes handicapés, en particulier, sont confrontés à des obstacles majeurs, compte tenu des préjugés et des normes sociales négatives liées au handicap et à la pauvreté en Guinée-Bissau.
Selon un processus de cartographie que la Fédération des Associations de Défense et de Promotion des Droits des Personnes Handicapées en Guinée-Bissau a développé, en 2021, il y a 11 548 personnes handicapées dans toutes les régions du pays. Cependant, Oio compte le plus grand nombre de personnes handicapées. Plus précisément, environ 16 % des enfants entre le 5 et 17 ans vivent avec une certaine forme de handicap.
À la lumière de cela, des organisations internationales telles que le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et Humanité & Inclusion (HI) s'associent aux responsables gouvernementaux et aux organisations locales pour lutter contre la pauvreté et la stigmatisation imminentes en Guinée. Jeunes Bissau vivant avec un handicap.
Les obstacles à une vie épanouie en Guinée-Bissau
Handicap et pauvreté en Guinée-Bissau sont des phénomènes étroitement liés qui se renforcent mutuellement. En Guinée-Bissau, les personnes handicapées connaissent des niveaux plus élevés de pauvreté, de malnutrition et de marginalisation sociale. En effet, les pays à revenu faible ou intermédiaire, en particulier, ont tendance à avoir un accès inadéquat aux ressources et services essentiels tels que les soins de santé, l’eau potable, l’assainissement et les aliments nutritifs. Par conséquent, cela conduit à l’exclusion du travail, de l’éducation et des services sociaux, creusant ainsi les inégalités et exacerbant la pauvreté.
En fait, on estime qu'au moins 59 % des jeunes handicapés ne vont pas à l'école. L’éducation et l’inclusion sociale sont devenues des réalités profondes pour de nombreuses personnes handicapées en Guinée-Bissau. Cependant, comme de nombreux pays de la région, le pays reste aux prises avec une discrimination culturelle à l’égard des personnes handicapées.
Dans toute l'Afrique de l'Ouest, les croyances dominantes selon lesquelles les enfants handicapés sont « bizarres » ou « démoniaques » persistent, ce qui donne lieu à d’innombrables histoires de négligence, de discrimination et d’ostracisation. Ces croyances culturelles sont souvent profondément influencées par les origines religieuses. Dans les zones rurales de Guinée-Bissau, les enfants handicapés sont généralement confrontés à des niveaux élevés de marginalisation sociale. Cela entrave leur accès à l’éducation et, dans certains cas, conduit à leur confinement à domicile.
Alimentation scolaire inclusive pour les personnes handicapées
Les approches inclusives des droits de l'enfant restent essentielles pour lutter contre les taux élevés d'analphabétisme. Ils sont également bénéfiques pour les inégalités extrêmes entre zones urbaines et zones rurales. Les enfants handicapés courent un risque bien plus élevé de malnutrition et d’insécurité alimentaire. En conséquence, les organisations ont réorienté leur attention vers l’éducation et la sécurité alimentaire comme moyen de promouvoir les droits des personnes handicapées et l’éducation inclusive. Selon Guide pratique du PAM 2023 sur « L’alimentation scolaire inclusive pour les personnes handicapées », « les pays présentant des niveaux élevés de malnutrition et de carences nutritionnelles signalent souvent des taux plus élevés de handicap et de retards de développement ».
L'alimentation scolaire est apparue comme une solution innovante pour lutter contre le handicap et la pauvreté en Guinée-Bissau. Fournir accès à l'éducation et des repas nutritifs gratuits ont permis aux enfants vivant avec un handicap et à leurs familles de se responsabiliser, leur suscitant l'espoir d'un avenir meilleur.
En collaboration avec le gouvernement et diverses organisations à but non lucratif, le PAM a lancé des initiatives visant à soutenir l'intégration et le bien-être des enfants handicapés dans le système scolaire public. L'une des initiatives est Bengala Branca, la première école inclusive de Guinée-Bissau qui s'adresse aux enfants handicapés et non handicapés.
De plus, Mariposa est une école située dans la capitale de la Guinée-Bissau qui propose un enseignement spécialisé aux apprenants malentendants et malentendants. L'école intègre désormais le programme de rations à emporter du PAM pour les élèves. Depuis mai 2023, un programme pilote crée activement des potagers dans les écoles, notamment à Mariposa, pour les enfants handicapés. Cette initiative consiste à offrir une formation aux jeunes, leur permettant de se procurer des aliments produits localement et d’en apprendre davantage sur l’autosuffisance et la diversité alimentaire.
Le PAM fournit des repas nutritifs et chauds à près de 179 000 enfants des écoles primaires de Guinée-Bissau, y compris ceux handicapés. Dans une tentative concertée de lutter contre le handicap et la pauvreté en Guinée-Bissau, ainsi que contre les préjugés et la discrimination bien ancrés, le projet Éducation sans frontières du PAM, lancé en 2020, a désormais atteint avec succès les 852 écoles du pays.
Autres efforts
D’autres efforts ont également été observés dans toute la Guinée-Bissau. Entre 2020 et 2022, HI a travaillé activement accroître l’accès à l’éducation des enfants handicapés en améliorant l’accessibilité des cantines scolaires. En outre, elle a mené des campagnes de sensibilisation aux problèmes du handicap dans les régions de Bissau, Oio, Bafata, Biombo et Cacheu.
Malgré l’existence de programmes alimentaires, les écoles du pays manquent souvent de formation sur l’éducation inclusive et l’égalité. Ils manquent également d’infrastructures scolaires accessibles, notamment d’installations sanitaires, ce qui rend difficile la fréquentation des élèves handicapés.
Pour résoudre ce problème, l'UNICEF, en collaboration avec HI, a directement soutenu la construction d'infrastructures WASH dans 27 écoles. Dans le cadre du programme d'assainissement et d'hygiène, l'UNICEF a également formé environ 3 000 enseignants en matière d'accessibilité aux personnes handicapées. Cela s’ajoute à la création d’initiatives comprenant des clubs d’hygiène inclusifs. Ces mesures contribuent à réduire certains des obstacles liés à l’assainissement qui empêchent les enfants handicapés de s’inscrire et de fréquenter l’école.
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