Mariage d’enfants et droits des femmes au Burkina Faso

Droits des femmes au Burkina FasoLe Burkina Faso, qui compte 3 millions de jeunes mariées, est aux prises avec l’un des taux de mariage d’enfants les plus élevés au monde. Étonnamment, parmi ces enfants, 500 000 filles sont mariées avant l’âge de 15 ans. Cette pratique profondément enracinée trouve ses racines dans un ensemble complexe de facteurs allant de la tradition à la pauvreté et, surtout, à l’inégalité entre les sexes. Le mariage des enfants non seulement prive les filles de leur enfance, mais les prive également de la possibilité de jouir de leurs droits et de réaliser leur plein potentiel. Cela perpétue un cycle dans lequel les voix des filles sont réduites au silence, leurs rêves anéantis et leurs aspirations sacrifiées. Mettre fin à cette pratique signifie donner aux filles les moyens d’être en bonne santé, de poursuivre leur éducation et de participer activement au développement.

L’impact

Les conséquences du mariage des enfants se répercutent tout au long de la vie des filles et des jeunes femmes au Burkina Faso. Le manque d’éducation est l’un des résultats les plus courants. Comme l’adolescent taux de natalité est de 132,3 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 19 ans, les filles qui se marient tôt sont plus susceptibles d’abandonner l’école pour élever leurs enfants.

En outre, les implications sanitaires de ces violations des droits des filles ne peuvent être négligées. Le Burkina Faso possède l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde, avec une femme sur vingt-deux succombant à des causes liées à la grossesse. En fournissant simplement à ces filles une éducation concernant l’éducation sexuelle, parallèlement à de meilleurs programmes de soins de santé en place, ces décès pourraient être considérablement réduits. Ces statistiques alarmantes soulignent le besoin urgent de solutions globales permettant aux filles et aux femmes de faire des choix éclairés concernant leur vie, leur santé et leur avenir.

Une lueur d’espoir

Cela dit, malgré ces statistiques choquantes, le Burkina Faso, en tant que nation, reconnaît la nécessité d’un changement, et les développements récents le démontrent. En février 2020, le gouvernement du Burkina Faso a annoncé son engagement à éradiquer le mariage précoce et non consensuel des filles en augmentant l’âge légal du mariage à 18 ans et en veillant à ce que le code pénal du Burkina Faso interdise clairement le mariage forcé.

Un an plus tard, en juillet 2021, le Burkina Faso s’est également engagé dans un accord quinquennal parcours d’action améliorer l’égalité des sexes d’ici 2026 en investissant 40 millions de dollars dans le développement de changements juridiques et sociaux visant à mettre fin non seulement au mariage des enfants, mais aussi à la violence sexiste, aux mutilations génitales féminines et bien plus encore. Ces efforts démontrent un véritable engagement à protéger les droits des filles et des femmes dans tout le pays.

Impact : réussites et renforcement du changement

Au Burkina Faso, où le conflit perturbe l’éducation et pousse certaines familles à se marier précocement, des histoires de résilience et d’espoir émergent.

Au refuge Sainte Maria Goretti, lueur d’espoir, plus d’une centaine de jeunes femmes ont trouvé refuge, chacune déterminée à raviver ses rêves. Sœur Véronique, gardienne du refuge, a été témoin de leurs incroyables voyages. « Certains ont été confrontés à la violence, tandis que d’autres ont enduré des épreuves qui décourageraient les plus courageux », a-t-elle expliqué. Véronique s’occupe de filles comme Evelyne, 16 ans, dont le grand-père envisageait de la forcer à épouser un homme plus âgé après qu’une attaque contre leur village les ait fait fuir.

« J’ai entendu ses intentions et j’ai fait le choix courageux de trouver refuge ici », a déclaré Evelyne. « Je suis encore une enfant et, en plus, je veux étudier », souligne-t-elle. Même si les parents d’Evelyne l’ont finalement localisée au refuge, le soutien des travailleurs sociaux et leur reconnaissance de la passion d’Evelyne pour l’apprentissage les ont convaincus de la laisser poursuivre ses études.

Ces histoires rayonnent l’esprit indomptable des jeunes filles du Burkina Faso qui, même face à l’adversité, restent résolues dans leur quête d’éducation et de rêves. Leurs parcours incarnent le pouvoir transformateur de permettre aux filles de faire des choix qui façonnent leur propre vie et leur avenir, résumant ainsi la promesse et l’espoir des droits des femmes au Burkina Faso.

Une voie à suivre pleine d’espoir

Au Burkina Faso, la lutte contre le mariage des enfants se poursuit, mais il existe une lueur d’espoir qui éclaire la voie pour les droits des femmes au Burkina Faso. La prévalence de cette pratique néfaste diminue progressivement à mesure que les réformes juridiques et les campagnes de sensibilisation prennent de l’ampleur. Même s’il reste beaucoup de travail à faire, la voie à suivre est claire : en brisant le cycle du mariage des enfants, non seulement nous autonomisons les filles individuellement, mais nous ouvrons également la voie à toute une génération pour qu’elle s’élève, s’épanouisse et façonne un avenir meilleur pour les droits des femmes au Burkina. Faso.

– Phoebe Abrahams

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