La République de Djibouti abrite 1,1 million d'habitants. Avec une croissance du PIB de 6,7% en 2023, Djibouti a connu une pente économique gracieuse grâce au commerce portuaire et aux échanges commerciaux. Bien qu’il ait atteint le statut de revenu intermédiaire-faible, le taux de pauvreté à Djibouti s’élève actuellement à 79 %. La pression socio-économique sur les familles djiboutiennes vivant avec des revenus faibles ou en dessous du seuil de pauvreté a entraîné une exposition généralisée au travail des enfants et à la malnutrition. Les enfants vivant dans les zones rurales sont plus susceptibles de souffrir de soins prénatals et de services sociaux insuffisants, tels que les établissements d’éducation et de santé. Compte tenu des enfants qui représentent un tiers de la population du pays, la réduction de la pauvreté des enfants à Djibouti continue d'être une étape essentielle de l'aide humanitaire gouvernementale et internationale.
Un compte rendu de la crise de malnutrition à Djibouti
Le bilan d'insécurité alimentaire de Djibouti découle de sa forte dépendance à l'égard de l'aide étrangère et de sa lutte contre « des sécheresses et des pénuries alimentaires persistantes ». La météo à Djibouti favorise une production agricole constante avec des précipitations de 130 mm par an, selon la Banque mondiale, et des sécheresses récurrentes. En tant que l'un des plus petits pays d'Afrique, le manque de terres arables de Djibouti entrave sa capacité à produire de la nourriture, rapporte la Banque mondiale. La production insuffisante de ressources alimentaires est disproportionnée par rapport aux besoins nutritionnels nécessaires d'un être humain, affectant de manière significative 42% de la population de Djibouti qui vit dans une extrême pauvreté, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). En conséquence, le pays importe 90 % de sa production alimentaire via les marchés mondiaux.
L’augmentation des prix de produits tels que le logement, l’électricité et l’eau alimente la pression financière sur les familles à revenus faibles et moyens. Les dépenses des ménages, ajoutées aux prix gonflés des importations alimentaires internationales, rendent difficile pour les parents de protéger leurs enfants et adolescents contre les carences nutritionnelles. En raison des opportunités économiques limitées pour les familles djiboutiennes à faible revenu, la priorité financière accordée aux besoins de base des ménages laisse peu de place à une couverture alimentaire impérative.
Djibouti détient l’un des cas de malnutrition infantile les plus élevés par rapport aux autres pays des régions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. En raison des pénuries alimentaires exacerbées, des conditions météorologiques et des difficultés économiques, un enfant djiboutien sur trois souffre de malnutrition sévère, selon SOS Villages d'Enfants. Plus de 10 % des enfants djiboutiens âgés de 6 à 59 mois vivent dans des ménages en situation d'insécurité alimentaire et souffrent de malnutrition aiguë, selon un rapport de 2011. La fréquence élevée de malnutrition due aux pratiques alimentaires limitées des enfants de Djibouti s'accompagne d'une détérioration du développement physique, telle qu'un retard de croissance et une insuffisance pondérale critique.
Susceptibilité au travail des enfants
En raison de la pression financière sur les familles, les enfants doivent faire partie du marché du travail dès leur plus jeune âge. Selon le rapport de la Banque mondiale, les enfants djiboutiens sont plus susceptibles de travailler à l'âge de 5 ans que de fréquenter l'école ou d'autres services destinés à l'enfance. Souvent, ces enfants ont du mal à faire face à des conditions de travail agressives pour aller à l’école ou contribuer au revenu familial. Qu’il s’agisse de s’occuper du bétail ou de travailler dans la rue, comme cirer des chaussures ou laver des voitures, les enfants djiboutiens actifs jouent divers rôles. Cependant, les enfants djiboutiens sont également vulnérables aux activités illicites telles que la traite des êtres humains. L’exploitation sexuelle commerciale se produit en raison de l’absence d’inspecteurs du travail.
Alors que le ministère du Travail de Djibouti a promulgué des lois qui fournissent des lignes directrices standardisées sur le travail des enfants ; il existe encore des lacunes juridiques en matière de protection contre l’exploitation sexuelle. Le pays a proposé la stratégie nationale d'inspection du travail en 2020, mais celle-ci s'est avérée inefficace pour appliquer une protection adéquate contre le travail des enfants. L'exploitation des enfants est due à l'absence d'inspecteurs du travail, selon Humanium. La pression financière qui pèse sur le gouvernement de Djibouti interdit l'adoption de nouveaux protocoles d'application de la loi pour protéger les enfants vulnérables contre les formes de travail contraires à l'éthique. Le travail des enfants a tendance à compromettre l'engagement d'un enfant dans l'éducation en raison des circonstances physiquement et psychologiquement exigeantes auxquelles il est soumis.
Aller de l’avant avec l’effort international
Les organisations internationales aux côtés du gouvernement djiboutien sont en train d'élaborer des politiques et des services visant à garantir de la nourriture, un logement convenable et des opportunités d'éducation pour les enfants vivant dans des conditions difficiles. Par exemple, SOS Villages d'Enfants apporte depuis 2011 un soutien aux enfants privés de protection parentale à Djibouti. SOS Villages d'Enfants a énormément soutenu 190 enfants et familles djiboutiens vivant dans la pauvreté dans la ville de Tadjourah.
De plus, l’UNICEF et le PAM élaborent simultanément des stratégies visant à réduire la malnutrition aiguë par le biais de plaidoyers politiques. L'UNICEF a lancé un appel de 2,5 millions de dollars au gouvernement américain, dont 36 % seraient consacrés à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène, environ 8 % seraient alloués à l'éducation et environ 17 % à la sécurité alimentaire. L'UNICEF s'est également associé au gouvernement de Djibouti pour fournir de l'eau et des produits nutritionnels accessibles à plus de 6 000 enfants.
En 2022, la Banque mondiale a approuvé une subvention de 30 millions de dollars de l'Association internationale de développement (IDA) à Djibouti afin de fournir des moyens financiers pour protéger les familles exposées à de soudaines disparités économiques. En raison de la répétition de graves sécheresses, la tarification à Djibouti a eu un impact significatif sur les ménages à faible revenu. Le projet de réponse d’urgence à la crise en matière de protection sociale a pour mission de générer des filets de sécurité sociale pour les ménages de Djibouti confrontés à de multiples crises.
Une enfance sécurisée
Cette forme de protection financière pourrait protéger les familles vulnérables des crises nationales et de celles qui ne peuvent pas être substantiellement soutenues par le gouvernement. En atténuant la rareté des ressources pour les familles vivant dans la pauvreté, les enfants de Djibouti sont poussés encore plus loin vers une enfance sûre, comme tout enfant le devrait. Un environnement sûr pour les enfants à Djibouti commence par une éducation de qualité, un accès à la nutrition et une protection contre l’exploitation par le travail. L’attention internationale a contribué de manière remarquable à la protection des droits et des libertés des jeunes générations de Djibouti et à la prévention d’une nouvelle pauvreté des enfants à Djibouti.
Abigail est basée en Ontario, au Canada et se concentre sur Bonnes nouvelles et technologie pour le projet Borgen.
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