Le Bangladesh, situé en Asie du Sud, compte plus de 170 millions d’habitants. La capitale, Dhaka, a vu sa population grimper à 9 millions d’habitants. Cette urbanisation rapide, ainsi qu’une classe moyenne en pleine expansion et un secteur manufacturier robuste, ont entraîné une augmentation significative de la production de déchets plastiques. Chaque année, le pays génère environ 977 000 tonnes de déchets plastiques, dont une part substantielle provient de Dhaka. Un rapport de la Banque mondiale indique que le résident moyen de Dhaka produit 22,5 kg de déchets plastiques par an, un chiffre qui devrait augmenter à mesure que la population de la ville continue de croître.
Risques pour la santé liés à l'élimination des déchets
Alors que le volume des déchets plastiques continue d’augmenter, le secteur du recyclage de Dhaka a de plus en plus de mal à les traiter de manière durable. Bien que l’industrie du recyclage de Dhaka emploie environ 5 400 personnes, il s’agit d’un secteur relativement informel, qui expose de nombreux travailleurs à des conditions dangereuses sans protection sanitaire efficace. Sans financement ni soutien, les volumes croissants de déchets peuvent potentiellement submerger les systèmes de recyclage actuels. En conséquence, une grande partie de ces déchets finit dans des décharges et dans les rivières, mettant la population des villes en danger de mauvaise santé. L’ingestion de microplastiques et la contamination de l’eau et des sols sont liées à l’augmentation des cas de dengue, qui a fait 327 morts en sept mois en 2023. Cette crise met à rude épreuve les systèmes de santé locaux et touche de manière disproportionnée les citoyens les plus pauvres, qui ont du mal à payer les traitements médicaux nécessaires.
Recyclage des déchets au Bangladesh
Conscient de la pression que l’augmentation des déchets plastiques exerce sur ses infrastructures et ses citoyens, le ministère de l’Environnement du Bangladesh a formulé un Plan d’action national pour une gestion durable du plastique. Cette initiative vise à augmenter de 50 % le recyclage des déchets au Bangladesh d’ici 2025 et à réduire la consommation globale de plastique d’ici 2030. Le plan met l’accent sur l’adoption d’une économie circulaire pour atténuer les effets dangereux de l’élimination des déchets. En renforçant les efforts de recyclage dans un premier temps et en s’attaquant ensuite au problème fondamental de l’utilisation excessive de plastique, cette stratégie vise à atténuer les risques sanitaires liés aux déchets dans tout le pays.
Les micro-entreprises au Bangladesh
Si les initiatives gouvernementales s’attaquent à la gestion des déchets à grande échelle en mettant en œuvre des politiques, la véritable dynamique vient souvent des efforts locaux. Un récent rapport des blogs de la Banque mondiale révèle le travail de nombreux entrepreneurs qui accordent la priorité au recyclage des déchets plastiques dans leurs petites entreprises. Avec le soutien du projet Sustainable Enterprises (SEP) de la Banque mondiale, Md Jashim Uddin, un micro-entrepreneur, par exemple, recycle les déchets des usines de chaussures locales pour produire de nouvelles chaussures. Ce modèle économique circulaire à petite échelle non seulement atténue l’impact environnemental, mais améliore également les conditions de santé locales en réduisant la pollution et en créant de nouveaux emplois avec de meilleures conditions de travail.
Regarder vers l'avant
Le Bangladesh est confronté à un problème croissant de déchets plastiques à mesure que l'urbanisation et la croissance industrielle se poursuivent. Les initiatives gouvernementales visent à accroître les taux de recyclage et à réduire l'utilisation du plastique, tandis que les efforts locaux et les micro-entreprises contribuent à la gestion des déchets et à la santé environnementale. Ces stratégies combinées peuvent potentiellement améliorer la santé publique et parvenir à un développement durable. Un engagement continu en faveur de solutions innovantes et d'une gestion efficace des déchets pourrait être vital pour l'avenir du Bangladesh.
Aimee est basée à Londres, au Royaume-Uni, et se concentre sur la technologie et la santé mondiale pour le projet Borgen.
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