Le Bangladesh a réalisé des progrès significatifs dans le domaine de la garde d’enfants, dépassant l’objectif du Millénaire pour le développement fixé par l’ONU en 2010 et réduisant systématiquement les taux de mortalité infantile au cours de la dernière décennie. Cette réussite peut être largement attribuée à l’augmentation du nombre de sages-femmes au Bangladesh qui ont reçu une excellente formation grâce au programme national de sages-femmes. Ce programme a efficacement formé et déployé plus de sages-femmes au Bangladesh que jamais auparavant, fournissant des soins maternels sûrs et dignes de confiance tout en créant simultanément de nouvelles opportunités de carrière pour les jeunes femmes au Bangladesh.
Le programme
Le programme national de sages-femmes est un cours de trois ans menant à un diplôme actuellement offert par 60 collèges d’infirmières différents et 105 instituts de sages-femmes privés à travers le pays. Selon MD Saiful Hassan Badal, l’honorable secrétaire de la Division de l’éducation médicale et du bien-être familial du ministère de la Santé et du Bien-être familial, ce programme a créé « un cadre de sages-femmes professionnelles de niveau international ». Il offre aux sages-femmes une formation en technologie et des compétences en conseil les préparant à fournir un excellent service à la fois pendant l’accouchement mais aussi les soins pré et post-natals.
Succès
- Le taux de mortalité infantile a chuté de près de 50 % depuis 2012.
- Au cours de la dernière décennie, 8 646 sages-femmes ont obtenu leur diplôme du programme.
- Près de 3 000 sages-femmes bangladaises sont employées dans le système de santé publique.
- 403 complexes de santé publique, connus sous le nom de Upazila Health Complexes (UzHCs), emploient des sages-femmes formées par ce programme.
- Les sages-femmes réalisent désormais 87 % des accouchements dans ces complexes, contre 24 % en 2018.
- Environ 400 sages-femmes formées par ce programme travaillent dans les camps Rohingya.
La confiance de la communauté dans les sages-femmes du secteur public a considérablement augmenté, les gens choisissant désormais d’avoir une sage-femme présente plutôt qu’une accoucheuse traditionnelle lors de l’accouchement.
Financement et acteurs clés
Le programme national de sages-femmes est en grande partie financé par le gouvernement britannique, qui entretient un solide partenariat d’aide bilatérale avec le Bangladesh. Le Royaume-Uni soutient un total de 38 écoles de sages-femmes et fournit une assistance financière et technique au quatrième programme du secteur de la santé du gouvernement du Bangladesh. Ce programme vise à améliorer les soins de santé au Bangladesh, conformément à l’objectif de développement durable 3, qui vise à mettre fin aux décès évitables de nouveau-nés et à réduire le taux de mortalité maternelle à moins de 70 pour 100 000 naissances vivantes d’ici 2030.
La mise en œuvre du quatrième programme du secteur de la santé est supervisée par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) en collaboration avec le gouvernement du Bangladesh. Lors d’un séminaire tenu en mars 2022 à Dhaka, au Bangladesh, le représentant du Bangladesh de l’UNFPA, le Dr Eiko Narita, a personnellement remercié le gouvernement britannique pour son « soutien généreux » aux sages-femmes bangladaises. Elle a reconnu que ce soutien « a permis [UNFPA] former des milliers de sages-femmes au cours de la dernière décennie et intégrer leurs services vitaux dans le système de santé national.
Autonomisation des femmes
L’impact du programme de sage-femme va au-delà des soins maternels et des accouchements sans risques ; il autonomise les femmes et leur offre un nouveau cheminement de carrière. Le programme offre une formation gratuite, la rendant accessible à tous et s’alignant sur les priorités du Royaume-Uni dans sa stratégie de développement international visant à « donner aux femmes et aux filles la liberté dont elles ont besoin pour réussir ». Le Midwifery Newsletter au Bangladesh sert de plate-forme aux sages-femmes pour partager leurs expériences et leurs histoires. L’une de ces histoires est celle de Tanjina Akter, une sage-femme bangladaise basée à Baharchara qui a réussi à accoucher d’une petite fille à un couple de réfugiés rohingyas. Le bébé s’est présenté en siège, ce qui a entraîné une naissance peut-être complexe. Akter a géré les complications de manière indépendante, car elle était la seule sage-femme de service, et les parents ont décidé de nommer leur fille Tanjina en l’honneur de la sage-femme qui l’a mise au monde. Ce bulletin sert de preuve tangible du succès du programme et de son impact sur la vie à travers le pays.
L’avenir
À l’avenir, le Bangladesh a encore besoin de plus de 20 000 sages-femmes pour répondre aux besoins du pays. Le gouvernement prend déjà des mesures et envisage de créer 5 000 postes de sages-femmes supplémentaires. Certaines écoles d’infirmières offrent également un baccalauréat ès sciences en pratique de sage-femme comme alternative au cours menant à un diplôme, ce qui élève le programme à un niveau d’enseignement supérieur, offrant de plus grandes opportunités aux participants.
Conclusion
Le programme bangladais de sages-femmes a connu un succès remarquable au cours de la dernière décennie, sauvant des vies et améliorant les soins de santé maternelle et infantile. Grâce à une formation et un déploiement efficaces, au soutien du gouvernement britannique et à la collaboration avec l’UNFPA, ce programme a non seulement réduit les taux de mortalité infantile, mais a également autonomisé les femmes et créé de nouvelles perspectives de carrière. Avec des efforts et une expansion continus, le Bangladesh est sur la bonne voie pour améliorer encore son système de soins de santé et sauver encore plus de vies à l’avenir.
– Danielle Chorley
Photo : Flickr
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