Traiter le VIH/SIDA en Colombie – Le Projet Borgen

VIH/SIDA en ColombieL’Amérique latine se bat depuis les années 1980 pour améliorer l’accès aux soins de santé pour les patients séropositifs. Le ministère colombien de la Santé a officiellement reconnu l’importance des plans colombiens de traitement du VIH pour éliminer les obstacles liés aux brevets et les coûts élevés. Cette reconnaissance vise à garantir l’accès du public à des médicaments anti-VIH abordables, en particulier le dolutégravir (DTG). En octobre 2023, le gouvernement colombien a pris la « décision historique de déclarer d’intérêt public le médicament anti-VIH Dolutegravir, permettant au pays d’acheter ou de fabriquer des versions génériques plus abordables de ce médicament anti-VIH qui sauve des vies », a rapporté l’ONUSIDA. Voici comment le VIH/SIDA est traité en Colombie.

La percée d’un traitement abordable

Des pays comme le Costa Rica, l’Argentine et le Brésil ont amélioré leur accès aux traitements liés au VIH dans l’espoir de contrôler l’épidémie du VIH/SIDA. Malheureusement, en 2022, la prévalence du VIH en Colombie, de 0,5 %, était l’une des plus élevées d’Amérique latine, avec environ 190 000 adultes infectés. La Colombie continue de faire face à des défis, avec 13,8 % de sa population gagnant moins de 49 dollars par mois en 2022.

En 2022, le taux de pauvreté parmi les Colombiens est tombé à 36,6 %, soit 18,3 millions de personnes sur une population totale de 50 millions. La proportion de personnes vivant dans une extrême pauvreté s’est élevée à 13,8%, ce qui représente environ 6,9 millions de Colombiens.

Cependant, la récente approbation du Dolutegravir marque une avancée significative dans l’approche colombienne du traitement du VIH. La déclaration défie la société pharmaceutique ViiV Healthcare en autorisant l’importation de versions génériques à faible coût du médicament anti-VIH sans avoir besoin de l’autorisation du titulaire du brevet. Cette décision permet au gouvernement colombien de délivrer une licence obligatoire, brisant le monopole et rendant le médicament plus abordable à la fois pour l’achat et pour la fabrication locale. Cette décision semble être une étape cruciale dans le renforcement des mesures de santé publique pour le traitement du VIH/SIDA en Colombie.

Non seulement le dolutégravir générique est disponible dans le monde entier à une fraction du prix du ViiV, mais l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le recommande comme traitement de première intention privilégié pour les personnes vivant avec le VIH, y compris les femmes enceintes.

Les traitements utilisant des médicaments à base de dolutégravir se sont révélés plus fidèles au traitement en raison de moins d’effets secondaires, tout en présentant également un risque réduit de résistance aux médicaments.

Comment l’accès au traitement du VIH pourrait avoir un impact sur l’Amérique latine

ViiV Healthcare a empêché la Colombie et d’autres pays peuplés à revenu intermédiaire de bénéficier des progrès en matière de santé grâce à la licence, protégeant ainsi son monopole et son autorité de facturer des prix plus élevés pour les médicaments. Désormais, la déclaration de la Colombie va aider les pays voisins, comme le Brésil, à accéder à des médicaments génériques plus abordables.

La délivrance d’une licence obligatoire pourrait signifier que le prix du médicament vital serait « réduit jusqu’à 80 % ». Avec cette décision, le gouvernement colombien estime qu’il pourra prescrire du Dolutegravir à 28 personnes pour le même prix qu’il lui est alloué aujourd’hui pour traiter une seule personne. La mise en œuvre de la déclaration permettra au pays d’accéder à des médicaments moins chers, mais tout aussi efficaces, disponibles dans le monde entier. Les projections indiquent que la portée de médicaments de cette qualité augmentera considérablement, ce qui bénéficiera au traitement du VIH/SIDA en Colombie et sauvera des millions de vies.

Cette action est non seulement cruciale pour sauver des vies en Colombie, mais revêt également une importance pour l’ensemble de la région latino-américaine. La Colombie accueille actuellement la plus grande population de migrants vénézuéliens au monde, avec 2,9 millions en octobre 2022. Ces migrants dépendent des ressources sanitaires colombiennes. Des études récentes indiquent une prévalence du VIH de 0,9 % parmi ce groupe, soit presque le double de la prévalence de 0,5 % dans la population adulte du pays. Cette décision permet au gouvernement de produire ou d’obtenir des versions plus rentables du traitement antirétroviral vital de première intention. Cela inclut toutes les personnes vivant avec le VIH en Colombie, y compris les migrants vénézuéliens, souligne Luisa Cabal, directrice régionale de l’ONUSIDA pour l’Amérique latine et les Caraïbes.

La position de la Colombie en faveur de l’équité en santé mondiale et du changement systématique

Alors que la Colombie se met audacieusement à l’avant-garde de la contestation des normes pharmaceutiques, la déclaration visant à rendre les médicaments anti-VIH d’intérêt public, associée à la recherche de traitements génériques abordables, marque un moment charnière. L’engagement de la Colombie à offrir des soins de santé égaux redéfinit les normes de soins pour ceux qui ont besoin d’un traitement contre le VIH en Colombie. Cette décision courageuse transforme non seulement l’accessibilité aux médicaments vitaux, mais crée également un précédent en matière d’équité en santé mondiale. Ces affaires ont servi d’initiative pour la croissance des litiges en matière de soins de santé en général, une expansion du concept de droit à la santé et une transformation systémique.

– Samantha Rentfro

*