Une entreprise sud-africaine révolutionne la prévention du VIH grâce à la PrEP injectable

Une entreprise sud-africaine révolutionne la prévention du VIH grâce à la PrEP injectable : un tournant dans la lutte contre le sidaDans une démarche révolutionnaire contre le VIH/SIDA, une société sud-africaine est à la tête d’une approche révolutionnaire de la prévention grâce à un médicament injectable, le cabotegravir à action prolongée (CAB LA). Cette Journée mondiale de lutte contre le SIDA a apporté de l’espoir car les essais ont montré des résultats prometteurs, en particulier dans un pays confronté à l’un des taux de VIH les plus élevés au monde. Ce développement pourrait potentiellement changer la donne, offrant une alternative discrète et conviviale à la PrEP orale conventionnelle.

Le paysage du VIH en Afrique du Sud

L’Afrique du Sud est à l’avant-garde de la lutte mondiale contre le VIH, avec plus de sept millions de personnes vivant actuellement avec le virus. Malgré des progrès substantiels en matière de traitement, le pays a enregistré environ 160 000 nouvelles infections l’année dernière, soulignant les défis persistants. L’introduction d’un prophylaxie pré-exposition injectable (PrEP) représente une lueur d’espoir, en particulier pour les personnes à haut risque.

L’avantage de la PrEP injectable

CAB LA, la PrEP injectable, démontre un changement de paradigme dans la prévention du VIH. Contrairement à son homologue orale quotidienne, cette variante dure deux mois, offrant une option discrète et conviviale. Linda-Gail Bekker, PDG de la Desmond Tutu HIV Foundation, souligne une réduction de 89 % des infections à VIH chez les femmes africaines utilisant la PrEP injectable par rapport à la PrEP orale, soulignant sa supériorité.

Défis d’abordabilité et d’accessibilité

Bien que son utilisation soit approuvée en Afrique du Sud, le coût de l’injectable reste un obstacle important, puisqu’il coûte plusieurs milliers de dollars par injection. La société qui le produit a partagé des licences pour répondre à ce problème. Cependant, des défis persistent en termes d’accessibilité financière et de capacité de fabrication qui nécessitent des efforts concertés pour une accessibilité généralisée.

Collaboration internationale pour le progrès

La collaboration internationale est essentielle à l’introduction de CAB LA en Afrique du Sud, en particulier avec les États-Unis. Le Dr John Nkengasong, coordinateur mondial de la lutte contre le sida aux États-Unis, reconnaît l’évolution du paysage de la lutte contre le VIH, soulignant l’innovation apportée par les injectables PrEP à action prolongée.

L’Afrique du Sud se prépare à un projet pilote début 2024 pour évaluer la mise en œuvre de la PrEP injectable, ciblant spécifiquement les adolescentes et les jeunes femmes. Initialement prévus pour 2023, selon les rapports de VOA, ces projets ont connu des retards, repoussant le lancement au début de 2024. Dirigé par Unitaid, ce projet de démonstration crucial aborde les subtilités de l’introduction de cette méthode de prévention innovante depuis les milieux cliniques vers les communautés locales. Malgré les revers, l’enquêteur en chef Pontiano Kaleebu souligne l’importance de développer un vaccin contre le VIH pour l’Afrique.

Défis de mise en œuvre et perspectives d’avenir

La mise en œuvre de la PrEP injectable au-delà des contextes cliniques présente des défis. Des infirmières qualifiées administreront probablement les injections, ce qui nécessitera une formation supplémentaire. Cependant, la question plus vaste tourne autour des modèles de prestation décentralisés et de l’acceptation par la communauté. Des « cliniques de vaccination » communautaires sont proposées, offrant une solution potentielle pour administrer la PrEP injectable d’une manière plus accessible et plus conviviale.

Le Dr François Venter, directeur divisionnaire de l’institut de recherche Ezintsha, remarque : « Il faut faire un petit bilan avant de faire cela. Mais nos patients vont nous pousser à aller très vite. »

L’impact sur le terrain

Au milieu des développements révolutionnaires en matière de prévention du VIH, des ONG comme Campagne d’action pour le traitement (TAC) continuent de jouer un rôle crucial en Afrique du Sud. TAC, un défenseur clé de l’accès au traitement du VIH, est sur le point d’adapter ses stratégies avec le lancement prévu de la PrEP injectable début 2024. Cette méthode préventive innovante s’aligne sur la mission de TAC, offrant l’opportunité d’améliorer les efforts de sensibilisation et d’éducation. La nature plus longue et conviviale de la PrEP injectable pourrait permettre à des ONG comme TAC de renforcer leurs campagnes, offrant ainsi des outils supplémentaires dans la lutte en cours contre le VIH/SIDA. Dans l’ensemble, ces avancées offrent aux ONG de nouvelles voies pour contribuer efficacement à l’éradication du VIH en Afrique du Sud.

Suivi et mesure du succès

La surveillance des modes d’utilisation de la PrEP orale et injectable présente un défi important car ces méthodes préventives évoluent constamment. Par conséquent, il pourrait être nécessaire de développer des mesures plus efficaces pour évaluer l’impact de la PrEP au niveau de la population.

De plus, l’efficacité de la PrEP injectable dépend de son intégration dans de vastes services de santé sexuelle et reproductive. Il est crucial d’éduquer les communautés sur les différentes options disponibles pour la prévention du VIH, reliant ainsi la PrEP injectable à des messages stimulants sur le bien-être.

L’Afrique du Sud prend les devants

Le rôle de premier plan de l’Afrique du Sud dans le développement et la mise en œuvre de la PrEP injectable marque un moment charnière dans la lutte contre le VIH. Alors que le pays se prépare à lancer des projets pilotes, la perspective d’une méthode de prévention discrète, conviviale et plus efficace redonne l’espoir d’un avenir où le VIH ne constitue plus une menace omniprésente. La collaboration entre les initiatives locales et le soutien mondial souligne l’engagement collectif en faveur de l’éradication du VIH et de la création d’un monde plus sain.

–Ed Santana

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