Aperçu de la pauvreté au Mali

La pauvreté au MaliLe Mali, un pays de 22,9 millions d’habitants, est confronté à l’un des taux de pauvreté les plus élevés au monde. Le taux d’extrême pauvreté du pays, défini comme un revenu inférieur à 2,15 dollars par jour, n’a fait qu’augmenter depuis la COVID-19, atteignant 19,1 % en 2022. Les populations les plus vulnérables ont continué à perdre du pouvoir d’achat alors que les prix grimpent et que la croissance économique s’essouffle. Pourtant, l’économie elle-même a continué de croître, augmentant de 3,5 % en 2022. Cet article présente quelques faits marquants sur la pauvreté au Mali.

La pauvreté au Mali : contexte politique et besoins fondamentaux

Depuis son indépendance de la France en 1960, le Mali a connu cinq coups d’État militaires, le plus récent ayant eu lieu en 2021. Le coup d’État de 1991 a été relativement réussi, mais le pays est confronté à une certaine instabilité depuis celui de 2012. Un autre effondrement du gouvernement a eu lieu en 2020 et un chef d’État a été nommé en 2021, mais celui-ci a été rapidement renversé par les premiers dirigeants du coup d’État. Cela a entraîné une plus grande instabilité gouvernementale et un manque d’accès aux services publics, contribuant à la pauvreté au Mali.

En 2020, 2021 et 2022, seulement 45 % des Maliens avaient accès à l’assainissement de base, 48 % à l’électricité et 40 % à l’eau potable, respectivement, selon l’Indice de transformation Bertelsmann (BTI). L’accès à ces besoins de base est inégal selon les régions, l’accès étant le plus faible dans la région du Nord et dans les zones rurales clairsemées.

Le chômage et les droits des enfants

L'agriculture représente 80 % des emplois au Mali, mais 65 % du territoire est entièrement désertique ou semi-désertique. Cette situation contraint la plupart des exploitations agricoles à rester le long du fleuve Niger, ce qui rend le secteur beaucoup plus vulnérable aux catastrophes naturelles. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), le pays est également confronté à la dégradation des terres, au manque d'engrais et aux pertes après récolte dues aux faibles capacités de stockage et de transformation. Tous ces facteurs contribuent à ce que les petits exploitants agricoles aient des taux de pauvreté supérieurs à la moyenne.

Selon l’UNICEF, « plus de 2 millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans ne vont pas à l’école », malgré les efforts déployés par le pays pour améliorer l’éducation au cours de la dernière décennie. Plus de la moitié des jeunes maliens ne savent toujours pas lire et écrire. Les enfants maliens doivent souvent abandonner l’école pour travailler, se marier ou fermer leurs écoles. Outre les taux d’abandon scolaire, les écoles maliennes ont également du mal à trouver suffisamment d’enseignants qualifiés et de manuels scolaires pour les élèves. Seulement 73,8 % des filles et 85,5 % des garçons sont inscrits à l’école primaire et seulement 15 % des filles et 21 % des garçons poursuivent leurs études secondaires, rapporte l’UNICEF.

Chaque année d’études peut augmenter les revenus d’un individu jusqu’à 10 %. L’éducation permet aux individus d’acquérir les compétences et les connaissances dont ils ont besoin pour trouver un emploi et devenir financièrement indépendants. Elle est considérée comme l’un des moyens les plus efficaces de lutter contre la pauvreté au Mali, mais de nombreux Maliens n’y ont toujours pas accès.

Conflits et déplacements

Au Mali, de nombreuses personnes parmi les plus pauvres sont confrontées à des déplacements internes. Fin 2023, les déplacements internes ont touché environ 344 000 personnes au Mali en raison de conflits et de violences ou de catastrophes naturelles telles que des inondations. De nombreuses personnes perdent leurs revenus en raison du déplacement, ce qui les plonge dans la pauvreté. Près des deux tiers des ménages déplacés à l’intérieur du pays n’avaient pas de source de revenus stable en 2023, contre moins de 20 % des ménages non déplacés, selon l’Internal Displacement Monitoring Center (IDMC).

La combinaison des problèmes susmentionnés, du conflit armé et de l’accès humanitaire restreint pousse près d’un million d’enfants maliens de moins de cinq ans vers la malnutrition aiguë. Près de 5 millions d’enfants ont un besoin urgent d’aide humanitaire au Mali et au moins 200 000 d’entre eux risquent de mourir de faim s’ils ne reçoivent pas d’aide. Dans le nord du Mali, le désert du Sahara s’étend rapidement et empiète sur les terres agricoles, ce qui entraîne directement des pénuries alimentaires dans le pays.

Lutte contre la pauvreté au Mali

De nombreuses organisations internationales s’efforcent de remédier à l’enchevêtrement complexe de problèmes qui contribuent à la pauvreté au Mali. L’UNICEF, par exemple, a mis en place des programmes visant à renforcer et à élargir l’accès à l’éducation dans le pays. L’UNICEF soutient le ministère de l’Éducation nationale, le ministère de la Formation professionnelle et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique du Mali pour soutenir l’éducation à tous les niveaux, selon son site Internet. L’organisation travaille également avec des partenaires locaux pour offrir des possibilités d’éducation aux enfants non scolarisés. L’organisation s’efforce de renforcer les capacités des comités de gestion des écoles, de former davantage d’enseignants et d’améliorer l’accès des enseignants et des élèves aux fournitures scolaires.

L’USAID mène actuellement huit programmes actifs au Mali pour lutter contre la malnutrition. Le Mali est l’un des 12 pays ciblés par l’USAID dans le cadre de l’initiative « Nourrir l’avenir » pour un investissement ciblé dans le cadre de la stratégie mondiale de sécurité alimentaire du gouvernement américain. Les États-Unis ont réalisé des investissements stratégiques dans 113 communautés pour lutter contre la malnutrition, la faible diversité alimentaire, l’amélioration du commerce et des investissements agricoles et la capacité de lutte contre l’intimidation parmi les agriculteurs, le secteur privé, la société civile et les institutions publiques. Ces programmes font partie de la stratégie quinquennale de l’USAID/Mali en matière de santé, qui « vise à obtenir des améliorations durables en matière de santé et à faciliter le cheminement du Mali vers l’autosuffisance ».

Anna est basée à Omaha, NE, USA et se concentre sur les bonnes nouvelles pour le projet Borgen.

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