En seulement dix ans, plus de 7,7 millions de personnes ont fui leur foyer en raison de la crise au Venezuela, ce qui en fait l’un des plus grands exodes de l’histoire récente de l’Amérique latine et l’un des plus grands déplacements de population au monde. Le pays est confronté à trois crises simultanées : un exode massif, une escalade de la crise humanitaire et une intensification de la répression contre la dissidence gouvernementale.
Déclin économique
Le Venezuela, qui abrite les plus grandes réserves de pétrole au monde, est devenu très dépendant de ses revenus issus des combustibles fossiles depuis la découverte du pays, devenant ainsi ce que l'on appelle un « État pétrolier ». À mesure que la dépendance du pays au pétrole augmentait, le pouvoir politique s'est de plus en plus concentré entre les mains d'une minorité d'élite, ce qui a affaibli les institutions politiques et conduit à une corruption généralisée. Cependant, à partir de 2014, la production pétrolière a commencé à décliner en raison d'investissements et d'entretiens inadéquats. Entre 2014 et 2021, le produit intérieur brut du Venezuela a diminué des trois quarts, entraînant une grave détresse économique.
L'implication de CARE dans la gestion des crises
Depuis 1945, CARE, une organisation à but non lucratif, travaille activement pour résoudre la crise au Venezuela au niveau local et pour construire des institutions durables qui soutiennent les citoyens vénézuéliens et les réfugiés. Opérant dans 109 pays, CARE a mis en œuvre plus de 1 600 projets de développement visant à lutter contre la pauvreté. En 2024, son travail a touché 167 millions de personnes. CARE se concentre sur la création et le financement de projets de développement à long terme qui visent à réduire la pauvreté, plutôt qu'à simplement alléger les besoins immédiats.
CARE se concentre sur six questions principales : les crises, l’alimentation et l’eau, la santé, l’éducation et le travail, le climat et l’égalité. L’organisation aborde ces questions par le biais du plaidoyer, de l’innovation, de la justice économique pour les femmes, du renforcement des systèmes sociaux et de l’amélioration des partenariats locaux. En réponse aux crises, CARE vise à fournir une aide humanitaire localisée et axée sur le genre à 10 % des personnes touchées par des crises majeures d’ici 2030, ce qui aura un impact sur au moins 50 millions de personnes. Au Venezuela, CARE met activement en œuvre des programmes de réponse aux crises pour soutenir les citoyens et les réfugiés touchés par la crise humanitaire.
Soutien régional aux réfugiés et réponse de CARE
La crise au Venezuela a contraint environ 20 % de la population du pays à devenir des réfugiés. CARE se concentre principalement sur l’aide à ces personnes dans les pays voisins. La plupart des réfugiés vénézuéliens se trouvent en Colombie, en Équateur et au Pérou. Cependant, l’Équateur a limité son afflux de réfugiés en 2019 en exigeant des visas d’entrée pour les citoyens vénézuéliens, tandis que la Colombie a accueilli près de 1,7 million de réfugiés vénézuéliens. Depuis 2018, CARE a étendu ses opérations en Amérique latine, notamment en Équateur, en Colombie et dans le sud du Venezuela, pour répondre à cet exode massif.
CARE offre des bons d’achat en espèces pour la nourriture et l’hébergement, des billets de transport, des cartes SIM pour téléphones et des kits sanitaires pour les femmes. En Colombie, les nouveaux arrivants bénéficient également de services de conseil et d’information juridiques par l’intermédiaire de CARE. Près d’un million de Vénézuéliens ont fui vers le Pérou, où CARE fournit une aide alimentaire et financière et rénove des abris et des cliniques de santé. En outre, CARE collabore avec des partenaires locaux et s’appuie sur le soutien international pour aider les pays d’accueil des réfugiés à promouvoir l’intégration à long terme. Cela comprend l’éducation, les services de santé, la protection sociale, les conseils juridiques et les opportunités d’entrepreneuriat.
Initiatives communautaires et sexistes de CARE
Au Venezuela, CARE organise des campagnes de sensibilisation et des activités pour lutter contre la violence sexiste et lance des efforts pour lutter contre la malnutrition infantile à Caracas. Actuellement, CARE opère à Caracas et Miranda, en collaboration avec des partenaires d’intervention pour soutenir les familles vulnérables, les ménages dirigés par des femmes, les familles avec enfants de moins de 5 ans et les personnes âgées. Elle fournit de l’eau, des installations sanitaires, des services d’hygiène, une sécurité alimentaire et nutritionnelle, des abris, une éducation à la santé sexuelle et reproductive et une aide sous forme de bons d’achat. Dans tous ses programmes, CARE vise à mobiliser 30 % de la communauté pour favoriser la cohésion sociale.
CARE consacre 90 % de ses dépenses au financement de programmes comme ceux destinés à répondre à la crise au Venezuela, mais n’a collecté que 54 % des fonds nécessaires pour aider les personnes actuellement en crise. La répartition de ces fonds entre tous les pays concernés signifie que de nombreux projets ne peuvent pas atteindre toutes les personnes qu’ils visent à aider. CARE encourage les gens non seulement à faire des dons, mais aussi à s’exprimer sur ces questions. L’organisation fournit des ressources où les gens peuvent apporter leur aide, participer à des événements de sensibilisation et de collecte de fonds, organiser des événements locaux et rester en contact avec la communauté CARE.
Regard vers l'avenir
La crise actuelle au Venezuela a entraîné le déplacement de millions de personnes et de graves problèmes humanitaires. CARE continue de jouer un rôle essentiel dans le soutien aux réfugiés et aux citoyens vénézuéliens, en fournissant des services essentiels tels que de la nourriture, un abri et une assistance juridique dans toute l'Amérique latine. Malgré un financement limité, CARE reste déterminé à faire face à la crise, en soulignant l'importance de l'engagement communautaire et des initiatives spécifiques au genre pour favoriser le rétablissement et la stabilité à long terme.
Anna est basée à Omaha, NE, USA et se concentre sur les bonnes nouvelles pour le projet Borgen.
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