Au Mozambique, pays d’Afrique du Sud-Est, environ 63 % de la population vivait dans la pauvreté en 2020, survivant avec moins de 1,90 dollar par jour. L’inégalité entre les sexes aggrave encore ce phénomène : le Mozambique se classe au 139e rang sur 159 pays selon l’indice d’inégalité entre les sexes du PNUD. La pauvreté liée au genre au Mozambique se traduit par des femmes ayant moins de possibilités d’éducation et d’emploi et étant confinées à un rôle traditionnel de mère. Bien que le gouvernement ait lutté contre ce problème, il reste encore beaucoup à faire pour apporter l’égalité des sexes et la prospérité économique aux Mozambicains.
L'état actuel de la pauvreté selon le genre
La plupart des femmes mozambicaines ont un emploi, mais elles travaillent principalement dans le secteur informel pour des salaires de misère. Par exemple, dans l'agriculture, la plus grande industrie du pays, 52,9 % des employés des zones rurales sont des femmes.
La plupart des femmes travaillent dans l’agriculture pour subvenir aux besoins de leur famille, mais elles continuent pour la plupart à occuper des postes traditionnels, tandis que les hommes recherchent davantage d’emplois dans le secteur privé et une plus grande mobilité économique. La COVID-19 a touché de manière disproportionnée les jeunes femmes en interrompant leur accès à l’éducation, à l’emploi et à la nourriture. Elles sont donc devenues encore plus enclines à se marier tôt et à vivre dans la pauvreté que les hommes mozambicains.
Le gouvernement mozambicain a tenté de lutter contre la pauvreté liée au genre. Par exemple, une loi de 2019 a interdit le mariage des filles de moins de 18 ans afin de promouvoir l'autonomie des femmes et leur participation à l'économie plutôt que de devenir mères trop jeunes.
En outre, la loi sur la famille et la loi contre la violence domestique protègent les droits des femmes dans le mariage et la famille, tels que l’héritage, le divorce et les droits personnels.
Au niveau international, le gouvernement du Mozambique a signalé son intention de protéger les droits individuels et familiaux des femmes en adoptant la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et le Protocole facultatif à la Charte africaine relatif aux droits de l’homme et des peuples et aux droits des femmes.
Bien que l’accent mis sur l’égalité des sexes ait eu des effets positifs, comme une représentation presque égale des femmes aux postes de bas niveau du gouvernement, les politiques gouvernementales n’ont pas fait assez pour faire de l’égalité des sexes un outil de lutte contre la pauvreté.
Efforts internationaux
Au contraire, l’aide étrangère et les organisations internationales ont intensifié leurs efforts pour renforcer l’égalité des sexes. Par exemple, l’Agence des États-Unis pour le développement international a mis en œuvre plusieurs programmes ciblant les femmes pauvres au Mozambique. En collaboration avec le gouvernement mozambicain, l’USAID a présenté aux agricultrices des variétés de cultures et des semences plus nutritives tout en partageant des stratégies et des technologies agricoles efficaces pour répondre aux besoins d’une population croissante, selon son site Internet.
L'USAID a également mis en œuvre le Plan d'urgence du président pour la lutte contre le sida (PEPFAR) au Mozambique, réduisant ainsi les taux de VIH dans le pays et fournissant des tests sûrs et du matériel médical aux Mozambicains atteints du VIH/SIDA, principalement aux femmes.
De plus, le programme Vamos Ler ! de l'USAID favorise des taux plus élevés de fréquentation scolaire des filles grâce à un programme qui encourage les modèles des deux sexes, tout en garantissant que les élèves ont l'hygiène dont ils ont besoin pour rester inscrits à l'école, selon son site Web.
Un autre effort qui reconnaît le rôle de l’éducation dans l’éradication de la pauvreté est le programme « Eu Sou Capaz », financé par la Banque mondiale, qui distribue des uniformes scolaires et des vélos aux jeunes filles scolarisées en guise d’incitation à l’éducation et offre une formation professionnelle aux filles qui ont déjà terminé leur scolarité, selon la Banque mondiale.
L’initiative a permis de réduire l’écart entre les sexes en matière d’éducation et vise à étendre ses ressources pour couvrir davantage de jeunes Mozambicains dans les années à venir.
Avoir hâte de
Ces efforts en faveur de l'égalité des sexes constituent la première étape de la lutte contre la pauvreté au Mozambique. Grâce à la diminution du sida et de la mortalité maternelle et à l'amélioration des possibilités d'éducation et d'emploi, les femmes mozambicaines pourront sortir de chez elles et devenir des membres à part entière de l'économie de leur pays en développement. Cependant, ces programmes ne pourront pas exercer toute leur influence sans un changement des mentalités au Mozambique. Actuellement, la société reste dominée par les hommes dans la pratique et dans l'esprit des Mozambicains qui considèrent les structures familiales traditionnelles comme l'épine dorsale de la nation.
Une approche combinée de changements nationaux, internationaux et culturels mettant l’accent sur un nouveau rôle pour les femmes pourrait aider le Mozambique à sortir de l’extrême pauvreté.
Cole est basé à Carlsbad, Californie, États-Unis et se concentre sur les bonnes nouvelles et la technologie pour le projet Borgen.
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