Le Gabon est une nation d’Afrique centrale avec une abondance de culture, de faune et de paysages. Cependant, le pays est confronté à une série de défis, notamment sa lutte continue et aggravée contre la traite des êtres humains. Le Gabon se trouve dans une situation difficile car il est devenu un lieu populaire pour la traite des êtres humains, en particulier la traite des enfants. Mélanie Mbadinga Matsanga, directrice générale des affaires sociales du Gabon, a même qualifié le Goban d’Eldorado de la traite des êtres humains.
Il y a eu une décadence constante de la gravité de la traite des êtres humains au Gabon. Le pays a connu une croissance effrénée et en plein essor de la traite sans mécanismes systémiques rigoureux pour s’attaquer au problème.
Entre 2003 et 2010, il n’y a eu aucune condamnation liée à la traite au Gabon, tandis que le pays a été rétrogradé à une liste de surveillance de niveau 2 dans le rapport 2022 du Département d’État américain.
La réalité de la traite des êtres humains au Gabon
Le Gabon est devenu une destination transitoire ou finale populaire pour les victimes de la traite des êtres humains d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Le Gabon reçoit et source à la fois des personnes victimes de la traite. Ceux qui finissent souvent par la traite deviennent des vendeurs de rue, des assistants de transport, des mécaniciens, des pêcheurs, des domestiques, des chercheurs d’or illicites, des trafiquants d’espèces sauvages ou des travailleurs du sexe, selon le Département d’État.
L’état de la traite des êtres humains au Gabon est dû à ses systèmes inadéquats pour prévenir et traiter le problème en question. Un indicateur flagrant de cette absence d’instruments systémiques est l’incapacité du pays à adopter un plan d’action national (PAN) de lutte contre la traite pour la troisième année consécutive. Pour compliquer le problème, le gouvernement fédéral a négligé de créer un système de coordination anti-traite fonctionnel au sein de la commission interministérielle nationale.
De plus, le manque de coordination nationale a également rendu la collecte et l’utilisation des données considérablement plus compliquées, entravant ainsi la capacité de comprendre, d’enquêter et de poursuivre correctement. Par exemple, les autorités gabonaises affirment avoir ouvert 10 enquêtes liées à la traite des êtres humains, alors qu’il n’y en avait aucune en 2020 et seulement trois en 2019, selon le Département d’État.
Corruption et collusion
Pour aggraver la situation, il y a eu des accusations persistantes et une rareté des enquêtes pour corruption gouvernementale et collusion dans la traite des êtres humains. Les experts ont allégué qu’il y a eu un report ou un rejet intentionnel d’affaires de traite causées par des juges corrompus. Le Département d’État suggère que si le gouvernement soutient que les retards sont dus à des insuffisances juridiques et à l’absence de connaissances, le manque d’action concrète contre les accusations de corruption suscite des inquiétudes.
En outre, les programmes et comités anti-traite existants au Gabon manquent de transparence et d’engagement. Le gouvernement n’a pas divulgué le financement des programmes nationaux de lutte contre la traite et le comité interministériel du gouvernement contre la traite ne s’est pas réuni depuis 2019. Il y a une aura décourageante de dépréciation et d’inconséquence pour résoudre ces crimes odieux.
Pauvreté et traite des êtres humains au Gabon
Dans l’ombre de la traite des êtres humains au Gabon se cache un catalyseur fondamental d’inégalités et de disparités systémiques. La pauvreté rend certains groupes nettement plus vulnérables à l’exploitation et à la traite éventuelle. Les conflits, le manque d’accès aux opportunités professionnelles et éducatives et les déplacements massifs ont tous la pauvreté comme élément central qui rend les individus particulièrement vulnérables.
La rapporteure spéciale des Nations Unies sur la traite des personnes, Joy Ngozi Ezeilo, souligne que la pauvreté, certains travaux traditionnels d’Afrique de l’Ouest et la forte demande de travail domestique dans la haute société gabonaise sont à la base des problèmes de traite des êtres humains dans le pays. Les conditions extrêmes auxquelles les personnes sont confrontées dans l’extrême pauvreté les rendent désespérées et plus susceptibles d’accepter des emplois risqués ou de vendre leurs filles en mariage. Les trafiquants repèrent méticuleusement les victimes potentielles qui vivent dans un cycle de pauvreté, de mauvaise éducation, de chômage, de désespoir et de violence.
Organisation internationale pour les migrations (OIM)
Malgré les inquiétudes et les lacunes de la gestion par le Gabon de sa situation de traite des êtres humains, le gouvernement national et les institutions internationales ont fait de véritables efforts pour s’attaquer au problème.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) est l’une des institutions qui a joué un rôle essentiel dans la lutte contre la traite des êtres humains. L’OIM aide le gouvernement gabonais à gérer les problèmes liés à la migration, en mettant l’accent sur les mouvements de population mixtes, la gouvernance des migrations et les flux migratoires.
Le retour et la réintégration des migrants, y compris les mineurs dans les centres d’accueil et les migrants adultes, est une composante essentielle de l’activité de l’OIM au Gabon. L’OIM a aidé 143 migrants, dont la majorité étaient des victimes de la traite, à rentrer en toute sécurité et à s’intégrer dans leurs communautés rien qu’en 2020 et 2021.
En outre, l’OIM Gabon s’efforce de faire progresser les objectifs énoncés dans le Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière (GCM). L’organisation contribue à garantir que la migration est sécurisée, gérée efficacement et avantageuse tant pour les migrants que pour les sociétés qu’ils rejoignent en coopérant avec cette entreprise mondiale.
Espoirs futurs
Le Gabon a un besoin urgent d’action et de changement d’attitude afin de résoudre correctement la traite dans son pays. « Je suis convaincu que le Gabon peut devenir un modèle pour d’autres pays de la région et au-delà dans la lutte contre la traite », a déclaré Joy Ngozi Ezeilo
Avec les mécanismes appropriés en place qui renforcent la prévention, assurent la protection et la réinsertion des victimes, couplés avec le soutien des organisations internationales, il existe une réelle possibilité d’amender la traite des êtres humains au Gabon et de créer un avenir meilleur pour son peuple.
– Agustín Pino
Photo : Flickr
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