Faim et systèmes alimentaires en Corée du Nord

Systèmes alimentaires en Corée du Nord
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a convoqué une réunion d’urgence pour discuter de l’agriculture en février 2023, alors que le pays fait face à des préoccupations croissantes concernant l’insécurité alimentaire. Kim ne tient ces réunions qu’une ou deux fois par an, mais cela ne faisait que deux mois depuis la précédente. Bien que le régime réfute ces affirmations, les réunions récurrentes peuvent indiquer des circonstances urgentes concernant les systèmes alimentaires en Corée du Nord.

Effets persistants d’une famine dévastatrice des années 1990

Une famine au milieu des années 1990 a tué plus de 3% de la population. Les effets de cette famine persistent encore dans les systèmes alimentaires en Corée du Nord aujourd’hui. De plus, selon les médias, la situation n’a fait qu’empirer depuis la pandémie de COVID-19, avec la mise en place de nouvelles fermetures de frontières. Le régime a eu recours à la réservation des ressources disponibles uniquement pour les développements militaires.

La Corée du Nord souffre également d’un manque d’infrastructures agricoles, notamment de carburant et d’engrais, qui sont devenus plus chers en raison de la pandémie. Les engrais chimiques, en particulier, semblent manquer dans le pays à l’approche de la saison des semis.

En décembre 2022, l’agence de développement sud-coréenne a estimé une baisse de 3,8 % de la production agricole du Nord depuis 2021. Le ministère de l’Unification du Sud a commenté la crise alimentaire actuelle comme « semblant s’être détériorée », bien que le régime nord-coréen refuse toute affirmation qui infèrerait sa incapacité à fournir suffisamment de nourriture à la population.

Le manque de terres arables du pays est en partie responsable de sa crise d’insécurité alimentaire. La Brookings Institution à Washington, DC rapporte que seulement 20% des terres semblent convenir à la production agricole. Les conditions météorologiques extrêmes et les inondations constantes peuvent également avoir détruit certaines des plantations existantes.

Aide humanitaire internationale en Corée du Nord

Malgré le problème d’insécurité alimentaire en Corée du Nord, le régime du pays refuse l’aide internationale. Un journal local, Rodong Sinmun, a même qualifié l’aide étrangère de « bonbons empoisonnés ». Cependant, la Chine, un allié de longue date, a accepté de redémarrer une petite partie du transport ferroviaire de diverses marchandises, notamment des médicaments, des engrais et de la nourriture entre les deux pays. L’une des seules options de la Corée du Nord est de redémarrer tout le commerce ferroviaire, mais le gouvernement chinois semble réticent.

Depuis la pandémie de COVID-19, les conditions de vie des Nord-Coréens semblent s’être considérablement dégradées. L’isolement économique limite considérablement les possibilités d’aide humanitaire internationale et les fermetures de frontières n’ont eu qu’un effet négatif sur le pays. Selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), la Corée du Nord n’a accepté qu’environ 2,3 millions de dollars d’aide d’organisations internationales en 2022. La majeure partie de l’aide provenait de pays européens, avec 1,6 million de dollars de la Suisse, 510 000 et 200 000 dollars de la Croix-Rouge suédoise et norvégienne respectivement.

L’espoir d’un soulagement économique en Corée du Nord

L’espoir pour les systèmes alimentaires actuels en Corée du Nord réside dans la levée des sanctions économiques imposées au pays. Les tensions persistantes entre la Corée du Nord et les États-Unis, ainsi que ses alliés, sont dues à la possession d’armes nucléaires par le pays et à des affrontements politiques. La dissolution de cette tension pourrait en partie remédier à l’insécurité alimentaire du pays. Si la Corée du Nord peut commercer avec des pays autres que la Chine et la Russie, elle aurait accès à des ressources qui pourraient résoudre certains des problèmes liés à la pénurie alimentaire, bien que le pays n’ait fait aucun effort.

Des organisations comme Liberty en Corée du Nord et le Programme alimentaire mondial (PAM) s’efforcent d’aider la population du pays par le biais de diverses initiatives. Par exemple, le PAM gère le Plan stratégique national provisoire de la RPDC (2019-2023) qui propose un plan pour améliorer la nutrition des enfants de moins de 7 ans, des femmes enceintes et allaitantes et des patients tuberculeux d’ici 2025. Bien qu’il soit difficile de prédire le résultat à ce stade, une aide humanitaire soutenue en Corée du Nord peut aboutir à des résultats positifs.

– Ambre Kim
Photo : Flickr

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