Insécurité des retraites en Afrique – Le projet Borgen

Précarité des retraites en Afrique L’insécurité des retraites en Afrique constitue un défi important, non seulement en raison du manque actuel de protection sociale pour les personnes âgées, mais également en raison de la croissance rapide attendue de leur population dans les années à venir.

Les recherches démographiques prévoient une forte augmentation du nombre de personnes de plus de 60 ans en Afrique subsaharienne. Malgré l’idée fausse selon laquelle la population est majoritairement jeune, les projections montrent que le nombre de personnes âgées en Afrique subsaharienne doublera d’ici 2030. Ce changement démographique pose des problèmes. Un défi dans la mesure où le marché du travail est essentiellement informel aggrave la situation, laissant de nombreuses personnes sans système de retraite formel.

En 2018, le travail informel, y compris l’agriculture, le travail manuel et la vente ambulante, représentait 89,2 % de l’emploi, signalant un avenir d’insécurité financière pour un grand nombre de travailleurs africains. De plus, l’évolution des structures des ménages, passant de foyers multigénérationnels à des foyers à générations sautées ou à une seule génération, diminue encore davantage le soutien social aux personnes âgées, contribuant ainsi à cette insécurité financière.

Protection sociale améliorée en Afrique

Un document de travail sur les fonds de pension en Afrique, publié en août 2022, soulève d’importantes inquiétudes quant à la sécurité des retraites. Il révèle que malgré la nature contributive des fonds de pension, seulement 8,9 % de la population active d’Afrique subsaharienne cotise à un régime de retraite, un contraste frappant avec la moyenne mondiale de 53,7 %. Ainsi, seulement 22,7 % des personnes âgées de 60 ans ou plus bénéficient d’une pension, qu’elle soit contributive ou non, contre 68 % dans le monde. Le rapport souligne les faibles revenus et le manque critique d’accès aux régimes contributifs pendant la vie professionnelle des individus comme des problèmes clés, soulignant le besoin urgent de mécanismes de protection sociale renforcés.

Cette lacune systémique laisse la majorité des travailleurs sans aide financière ni sécurité à la retraite. Les changements dans les structures familiales ont un impact significatif sur l’Afrique subsaharienne, où les opportunités d’emploi limitées pour les personnes âgées et la rareté des retraites augmentent la dépendance à l’égard des systèmes de soutien familial, qui deviennent insoutenables. Le rapport souligne également l’effet disproportionné de cet écart systémique sur les femmes âgées, qui, souvent exclues des emplois formels et mieux rémunérés, travaillent dans le secteur informel sans accès aux régimes de retraite dont disposent certains de leurs homologues masculins. La prévalence du travail informel, associée à l’évolution de la structure familiale, exacerbe l’insécurité de la retraite chez les personnes âgées en Afrique.

Protection des retraites en Afrique

La 4e édition annuelle de l’Association africaine des superviseurs de retraite (ASPA) a constaté que « 600 millions des 778 millions de personnes en âge de travailler en Afrique sont exclus des régimes formels de retraite et de protection sociale ». Ce manque extrême de soutien aux retraités pourrait conduire à un désastre, car la population vieillissante pourrait être confrontée à une pauvreté extrême. En discutant de ces problèmes, ils proposent leur solution : l’African Supervisors Pension Association.

Le rôle et l’impact de l’ASPA

L’ASPA a été créée en 2019 et héberge une plateforme permettant aux superviseurs et aux régulateurs du secteur des retraites de réseauter et de faciliter le développement des retraites en Afrique. Ses pays membres fondateurs sont le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Ouganda, la Zambie et le Rwanda, et les membres actuels sont composés d’organismes de réglementation de 15 pays. L’ASPA vise à créer un avenir de retraite sûr et digne pour tous les Africains, et son impact est notable. Il est responsable de plus de 86 % des actifs des retraites en Afrique, détenant 350 milliards de dollars américains.

Sa structure actuelle ignore les travailleurs largement importants du secteur « informel », les empêchant d’obtenir un salaire réel et durable. Il suggère de nombreuses solutions, notamment l’amélioration des connaissances financières et l’instauration de la confiance parmi ceux qui épargnent pour la retraite. Il met également en évidence les succès relatifs des régimes de micro-retraite mis en place par des pays comme l’Ouganda.

En Ouganda, l’Autorité ougandaise de réglementation des prestations de retraite (URBRA) supervise, réglemente et gère les régimes de retraite et vise à promouvoir un secteur des prestations de retraite « stable et efficace ». Il note que la couverture des prestations de retraite couvre désormais 18 % de la population ougandaise. ASPA vise à imiter et à s’appuyer sur le succès d’URBRA, ouvrant la voie à un avenir plus durable pour les peuples africains.

Regarder vers l’avant

En établissant un vaste réseau de délégués africains et d’experts mondiaux, les conférences peuvent potentiellement favoriser des solutions innovantes et créatives, telles que des collaborations entre parties prenantes, ayant un impact significatif sur l’insécurité de la retraite en Afrique.

– Beth Keith

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