La famine chez les femmes à Gaza – Le projet Borgen

La famine chez les femmes à GazaL’attaque du Hamas d’octobre 2023 a laissé des dégâts irréversibles dans toute la ville de Gaza. Chaque heure, deux mères sont tuées et près d’un million d’autres sont contraintes de vivre dans les décombres, sans abri sûr et sans suffisamment de nourriture ou d’eau potable pour survivre. L’insécurité alimentaire et la famine affectent les femmes de Gaza de multiples façons. « ONU Femmes estime qu’au moins 557 000 femmes de Gaza sont confrontées à une grave insécurité alimentaire et se retrouvent confrontées à des vulnérabilités sexistes anciennes et nouvelles. »

La famine chez les femmes à Gaza

Pour les malades et les blessés, pour les femmes enceintes et les mères qui allaitent, il n’y a pratiquement plus d’aide médicale. Non seulement il n’y a plus d’aide médicale, mais les mères qui allaitent utilisent 25 % de l’énergie de leur corps pour nourrir leurs enfants, alors que le cerveau n’en utilise que 20 %. Par conséquent, les mères souffrent de faim et luttent désespérément pour garder leurs enfants en vie. « La situation est particulièrement préoccupante pour les mères et les femmes adultes, qui donnent souvent la priorité à nourrir les autres plutôt qu’à elles-mêmes et déclarent avoir plus de difficultés à accéder à la nourriture que les hommes, ce qui conduit beaucoup d’entre elles à sauter des repas ou à réduire leur consommation pour s’assurer que leurs enfants sont nourris », rapporte l’ONU.

« Sept femmes sur dix interrogées par ONU Femmes ont déclaré avoir perdu du poids au cours des 30 derniers jours, et plus de la moitié d’entre elles souffrent fréquemment de vertiges. » Cette statistique illustre bien la famine qui frappe les femmes à Gaza. « Je préfère donner à manger aux enfants en premier. Ensuite, en tant que mère, je risque de ne pas manger pour pouvoir nourrir mes enfants. C’est comme ça que ça se passe maintenant. C’est ça la maternité », a déclaré une mère déplacée à Rafah, dans le sud de Gaza.

PAM et Action Contre la Faim

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a prévenu qu’il ne pouvait atteindre que 20 % de ses objectifs mensuels, laissant des milliers de familles en danger de famine. Ce chiffre de 80 % est régulièrement atteint, en particulier lorsqu’une femme enceinte sur cinq souffre de malnutrition dans une clinique du centre de Gaza. Malgré une forte demande, seul un faible pourcentage de personnes reçoivent de l’aide. Le PAM vient en aide à plus d’un million de personnes par mois à Gaza, car 96 % de la population de la ville est en situation de crise alimentaire ou pire.

À Gaza, Action contre la Faim a soutenu plus de 200 000 femmes et filles en leur fournissant des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène, ainsi que des paniers alimentaires, selon son site Internet. Elle a notamment mis en place un programme de « prévention de la malnutrition chez les femmes enceintes et allaitantes et les enfants de moins de 5 ans ».

WEFAQ

La Wefaq Society for Women and Child Care, une organisation locale de femmes, parvient à maintenir l'aide et le soutien malgré les conditions de vie dangereuses qui prévalent aujourd'hui à Gaza. Elle fournit des repas chauds par l'intermédiaire de la cuisine communautaire pour aider à réduire le taux de faim au sein de la population féminine. Des vêtements et des accessoires d'hiver sont fournis ainsi que des couvertures et des matelas pour le confort et la chaleur. Des kits d'hygiène et d'autres articles essentiels comme des produits menstruels, du lait et des couches pour bébés. WEFAQ fournit également des conseils pour aider et reconstruire la confiance des femmes en elles-mêmes et en leur communauté.

La situation de famine chez les femmes à Gaza va évidemment devenir un problème permanent, mais grâce au soutien de nombreuses organisations comme AAH et WEFAQ, les femmes obtiendront enfin le soutien dont elles ont réellement besoin.

Sadie est basée à Newport, au Pays de Galles, au Royaume-Uni et se concentre sur les bonnes nouvelles pour le projet Borgen.

*