Le Yémen utilise la collecte des eaux de pluie pour lutter contre la crise de l’eau

Le Yémen utilise la collecte des eaux de pluieLa crise actuelle de pénurie d’eau au Yémen continue de s’aggraver. Actuellement, le pays est l’une des régions les plus pauvres en eau du monde. Les conflits et le changement climatique rendant de plus en plus difficile l’accès aux sources d’eau douce, l’accès à l’eau potable est une préoccupation majeure pour les habitants du Yémen. La Banque mondiale et ses partenaires ont lancé un projet prometteur dans lequel le Yémen utilise des techniques de collecte des eaux de pluie pour fournir de l’eau potable accessible et propre à la population locale.

La crise de l’eau au Yémen

Le Yémen est une région en situation de stress hydrique et le conflit en cours a considérablement exacerbé la crise. L’épuisement rapide des réserves d’eau souterraine au Yémen a un impact négatif sur l’économie du pays, qui repose principalement sur l’agriculture irriguée. Le Comité international de la Croix-Rouge rapporte que le découvert des eaux souterraines du Yémen est le double du taux de recharge, ce qui entraîne une diminution et des réserves d’eau non durables. De plus, la guerre civile yéménite a considérablement perturbé les infrastructures essentielles. Le déplacement de 4,2 millions de personnes au Yémen et la mauvaise gestion extrême de l’eau ont aggravé la crise de l’eau.

L’Agence des États-Unis pour le développement international indique qu’environ 20,7 millions de personnes au Yémen manquent d’eau potable et de services de santé essentiels, ce qui entraîne plusieurs maladies dangereuses telles que le choléra. Les épidémies de choléra et de diarrhée aqueuse aiguë sont des problèmes de santé majeurs dans les communautés yéménites depuis le début des épidémies en octobre 2016. Selon la Croix-Rouge, environ 2,5 millions de cas ont été signalés, avec plus de 4 000 décès lors de l’épidémie de choléra au Yémen.

Solution de récupération d’eau de pluie

Avec 60 % des Yéménites vivant dans des zones rurales, le plus grand défi infrastructurel du pays est de fournir un accès à l’eau aux communautés isolées. Selon la Banque mondiale, les habitants du Yémen éprouvent des difficultés à recueillir de l’eau pour un usage quotidien en se rendant à des puits éloignés. La Banque mondiale et ses partenaires ont collaboré avec les communautés yéménites pour construire des systèmes de collecte des eaux de pluie.

La collecte des eaux de pluie n’est pas un processus complexe. Des citernes sont construites, généralement à partir de pierres ou d’autres matériaux facilement accessibles dans les villages yéménites, et placées sur les toits pour recueillir l’eau de pluie. L’effort de collaboration a construit de nombreuses citernes dans trois villes : Al-Adn, Al-Anin et Hawf. Le projet a permis aux villages de stocker de grandes quantités d’eau exempte de contaminants.

Avantages de la récupération des eaux de pluie

Les citernes de collecte des eaux de pluie ont fourni de l’eau potable et créé des opportunités d’emploi pour les habitants. La Banque mondiale a proposé des programmes de travail contre rémunération dans les villages, permettant aux habitants de construire des citernes et d’acquérir une précieuse expérience de travail. Les citernes ont également allégé le fardeau des femmes et des enfants dans les villages. Haliya Al-Jahal, l’une des femmes interrogées par la Banque mondiale, a déclaré : « Nous n’avons plus à lutter pour aller chercher de l’eau dans des régions reculées. Les citernes, comme le déclare Al-Jahal, ont « mis fin à [their] misère. »

L’avenir du programme

Le projet de réponse d’urgence à la crise au Yémen (YECRP) a soutenu la construction d’environ 1 279 citernes publiques et 30 686 citernes domestiques à travers le Yémen. Cela a permis de fournir 900 000 mètres cubes d’eau potable aux communautés. Le YECRP a montré des résultats plus prometteurs là où le Yémen utilise la collecte des eaux de pluie pour améliorer des domaines tels que la santé publique, la production agricole et les gains économiques.

– Umaima Munir
Photo : Flickr

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