La Somalie possède l’un des taux les plus élevés de mutilations génitales féminines (MGF) dans le monde, avec près de 100 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ayant subi cette intervention. Cette pratique est ancrée dans des normes culturelles, religieuses et sociales, perpétuant le contrôle sur la sexualité féminine et confirmant l’inégalité entre les sexes. Bien qu’elle soit illégale, la mutilation génitale féminine persiste en raison des pressions sociales, de la faible application des lois existantes et de l’instabilité de la gouvernance. Les praticiens traditionnels, souvent des femmes plus âgées de la communauté, pratiquent généralement les MGF, ce qui entraîne de graves complications de santé pour les victimes.
Raisons de la persistance
- Croyances culturelles et religieuses : Les MGF sont considérées comme une pratique culturelle visant à marquer la transition de l'enfance à la féminitéCette pratique est également liée à tort à des attentes et croyances religieuses.
- Pression sociale: Les familles qui ne se conforment pas à cette pratique collective risquent d’être ostracisées. Cette pratique s’apparente souvent à des pratiques telles que le mariage d’enfants. Les MGF sont un moyen de préserver l’honneur de la famille et de garantir que les filles soient des femmes « pures » et « vierges ».
- Accès limité à l’éducation : Il existe un manque de sensibilisation concernant la douleur, le danger et l’injustice des MGF.
Le Plan national de développement
Le Neuvième Plan national de développement Le PND 9 est un cadre gouvernemental global conçu pour guider la Somalie vers une croissance économique durable et une réduction de la pauvreté entre 2020 et 2024. Ce plan aborde les questions politiques, l'amélioration de la sécurité, la croissance économique et le développement social. En outre, l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes sont des objectifs essentiels du PND 9. Une attention particulière est accordée à la lutte contre les pratiques néfastes comme les MGF.
Le PND9 intègre des stratégies de lutte contre les MGF par le biais de lois, de campagnes de sensibilisation du public et de programmes d'éducation ciblant les hommes comme les femmes. Cela comprend la campagne « Chère fille » de la Fondation Ifrah, qui espère réduire les MGF en promouvant l'autonomisation personnelle et en demandant aux parents de s'engager à ne pas exciser leurs filles. L'objectif est qu'une approche à trois piliers, à savoir l'éducation, le plaidoyer et l'action, commence à jeter les bases durables de l'éradication des MGF.
Comparaison avec le Kenya
Avec des taux de MGF auparavant élevés, des initiatives et une législation similaires au Kenya ont permis de réduire les MGF à environ 15 % chez les femmes Les efforts de sensibilisation, de mobilisation et de soutien des organisations non gouvernementales (ONG) ont permis de réduire considérablement la prévalence des MGF, ainsi que la criminalisation des personnes qui les pratiquent. Des organisations comme le Kenyan anti-FGM Board et Amref Health Africa ont joué un rôle déterminant dans ces efforts. Cette comparaison suggère qu’une stabilité gouvernementale accrue et des groupes spécifiques de lutte contre les MGF peuvent faciliter une éradication plus rapide des MGF en Somalie.
Activisme, plaidoyer et conseils
Des militants comme Shamsa Sharawe Les MGF ont joué un rôle crucial dans la lutte contre cette pratique en Somalie et en Europe. En attirant l'attention de la communauté internationale sur cette problématique, le plaidoyer de Sharawe met en lumière les dommages physiques et psychologiques causés par les MGF. Ses efforts et ceux de diverses ONG ont contribué à faire pression en faveur de politiques plus rigoureuses et d'interventions communautaires. Ils démontrent que ce problème n'appartient pas au passé. Les MGF sont une injustice permanente et une atteinte à l'autonomie, à la dignité et aux libertés des femmes.
Les survivantes des MGF, comme Ifrah Ahmed (fondatrice de «Chère fille« ), sont devenues de ferventes défenseuses de la fin de cette pratique. Elles soulignent l'importance de l'éducation, du dialogue communautaire et de la coopération internationale. De plus, en partageant leurs histoires, les survivantes contribuent à briser les stéréotypes et les stigmates associés aux mutilations génitales féminines, en plaidant pour le soutien des survivantes et en défendant la dignité et l'intégrité des femmes.
Olivia est basée à Londres, au Royaume-Uni, et se concentre sur la technologie et la santé mondiale pour le projet Borgen.
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