L’organisation pour la promotion des droits des Tamouls au Sri Lanka

Tamouls au Sri LankaLe tamoul désigne à la fois une langue et deux groupes ethniques minoritaires au Sri Lanka. Les « Tamouls du Sri Lanka », qui ont émigré du sud de l’Inde dès le cinquième siècle avant notre ère (AEC) et les « Tamouls indiens », qui sont les descendants des ouvriers amenés sur l’île par les Britanniques à l’époque coloniale. Les deux groupes ont formé des communautés principalement dans les parties nord et est de l’île.

À la chute de l’Empire britannique, de nombreux Tamouls se sont retrouvés apatrides en vertu des lois sur la citoyenneté de 1948-49 et les promesses faites par le gouvernement indien de conférer la citoyenneté à 600 000 Tamouls n’ont pas été tenues. Groupe de défense des droits des minoritésune ONG travaillant avec les peuples autochtones du monde entier, affirme qu’en 2000, environ 300 000 Tamouls étaient encore apatrides.

Cette situation et le désespoir d’être traité de manière égale, tant socialement que politiquement, a donné lieu à un grave conflit depuis la chute de l’Empire britannique. La guerre civile sri lankaise s’est déroulée de 1983 à 2009, au cours de laquelle le groupe politique des Tigres de libération de l’Eelam tamoul ou Tigres tamouls s’est battu pour créer un État tamoul indépendant, mais a été vaincu après des milliers de morts des deux côtés. Le résultat a été une oppression et une marginalisation continues des Tamouls au Sri Lanka.

Quelle est la situation actuelle?

En septembre 2023, neuf groupes de défense des droits humains différents, dont Amnesty International et Human Rights Watch, a publié une lettre ouverte critiquant la Commission nationale pour l’unité et la réconciliation proposée par le gouvernement sri-lankais. Ils ont écrit qu’il était peu probable que la commission aboutisse à un changement significatif pour les groupes minoritaires, demandant plutôt au gouvernement de reconnaître la discrimination généralisée et les inégalités auxquelles les Tamouls sont encore confrontés.

Ces dernières années, les groupes de défense des droits de l’homme ont vivement critiqué la loi sur la prévention du terrorisme (PTA) de 1979, avec le Guardian l’appelant « une tache sur le bilan du Sri Lanka en matière de droits humains » car elle permet l’arrestation, les aveux forcés et la torture de toute personne soupçonnée de terrorisme. En 2020, la Commission des droits de l’homme du Sri Lanka a fait état d’actes de torture généralisés et d’un recours excessif à la force par la police. En outre, plus de 130 hommes politiques et militants tamouls étaient documentés comme étant en détention malgré les dénégations du gouvernement. Le gouvernement a fait valoir que ces individus avaient été emprisonnés pour des crimes violents. En 2022, Amnesty International a rapporté que les musulmans et les Tamouls sont touchés de manière disproportionnée par la PTA au Sri Lanka. Cette situation met en évidence les préoccupations persistantes concernant les questions de droits de l’homme, en particulier concernant les Tamouls au Sri Lanka.

Quels progrès sont réalisés aujourd’hui ?

Malgré cela, divers groupes à travers le Sri Lanka et dans le monde se battent pour les droits des Tamouls et le Tamil Rights Group (TRG) prend des mesures pour tenir le gouvernement sri-lankais responsable de ses actions contre le peuple tamoul. En décembre 2023, TRG a engagé des discussions en personne avec la Cour pénale internationale (CPI) aux Pays-Bas. Les discussions ont porté sur les crimes contre l’humanité, en particulier la persécution des Tamouls et le rôle de l’armée, explorant d’éventuelles actions en justice.

Une présentation de suivi est actuellement en préparation pour continuer à aborder ces questions critiques. Dans une déclaration à propos de la réunion, TRG souligne son engagement à « poursuivre toutes les voies juridiques disponibles pour demander des comptes à l’État srilankais et aux auteurs individuels ». Cela promet un changement juridique pour les Tamouls, mettant en lumière leur sort et potentiellement faisant progresser la justice pour les communautés affectées.

Remarque finale

La fin de l’année 2023 a été marquée par une prise de conscience et une reconnaissance mondiale accrue des crimes commis contre les Tamouls. Cela entraînera probablement des changements tangibles susceptibles de remédier au sort des personnes les plus touchées.

–Alice Brayford

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