Le mariage d’enfants, une union formelle ou informelle impliquant une personne de moins de 18 ans, est une violation des droits de l’homme internationalement reconnus, diminuant la capacité des jeunes à réaliser leurs droits à l’éducation, à la santé, à la qualité de vie, à la sécurité et à la dignité. Les taux de mariage d’enfants en Zambie sont parmi les plus élevés au monde, mais l’action croissante du gouvernement zambien et des organisations internationales conduit à des améliorations de la protection juridique et à des changements dans les croyances concernant le mariage des enfants.
Le mariage des enfants en Zambie relève de trois catégories :
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Mariages entre deux adolescents, généralement entre 11 et 14 ans.
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Mariages intergénérationnels dans lesquels une adolescente épouse un homme plus âgé, souvent deux fois plus âgé.
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Un mariage d’enfants tactique qui est fait dans le but d’éviter de déshonorer la famille en raison de situations telles que la grossesse chez les adolescentes.
Pauvreté et mariage d’enfants
Divergences juridiques
Le système juridique zambien ne fonctionne pas actuellement d’une manière qui puisse soutenir la fin des mariages d’enfants. Le pays adhère aux lois statutaires et coutumières, ce qui crée des divergences et une incertitude autour des protections juridiques. Selon la loi statutaire, la loi de 1964 sur le mariage stipule que le mariage n’est légal que pour les personnes âgées de plus de 21 ans, bien qu’une personne en dessous de cet âge puisse se marier avec le consentement parental. Cependant, la protection légale est insuffisante pour empêcher le mariage d’enfants, car la loi ne spécifie pas de seuil inférieur à partir duquel le consentement parental ne peut pas permettre qu’un mariage ait lieu. En outre, le droit écrit permet à un juge du tribunal de grande instance d’autoriser un enfant de moins de 16 ans à se marier.
Mettre fin au mariage des enfants en Zambie
Premièrement, les efforts doivent respecter et intégrer les différentes valeurs et systèmes communautaires à travers la Zambie. Ceci est particulièrement important lorsqu’il s’agit de droit coutumier, car il s’agit d’un élément clé de l’histoire de nombreuses communautés. L’UNFPA a suggéré que les efforts devraient commencer par aligner les lois coutumières sur une Constitution amendée basée sur une définition plus claire du mariage qui l’énonce comme un acte licite uniquement entre deux adultes consentants. Il suggère que les coutumes et les traditions autour du mariage peuvent changer au fil du temps grâce à des campagnes d’éducation axées sur l’impact que les mariages précoces peuvent avoir sur les enfants. Deuxièmement, les efforts doivent accorder la priorité à la sécurité et aux soins des adolescentes, principalement en s’efforçant de maintenir les jeunes filles à l’école. Certaines des principales raisons pour lesquelles les jeunes filles quittent l’école et finissent par se marier sont la pauvreté, la vulnérabilité sociale et la grossesse chez les adolescentes.
Selon le rapport, la création d’incitations financières pour que les familles pauvres maintiennent leurs filles à l’école pourrait surmonter les problèmes posés par la pauvreté. Des campagnes d’éducation, ainsi que la création d’« espaces sûrs » pour les filles à la fois dans les écoles et dans les communautés, pourraient réduire la vulnérabilité sociale. Enfin, la réduction des taux de grossesse chez les adolescentes nécessite une planification à long terme pour améliorer l’éducation sexuelle et les services de santé reproductive dans toute la Zambie.
Une étude de cas sur la communauté zambienne
Basé sur une approche de l’USAID utilisée pour impliquer les communautés zambiennes dans la prévention du VIH/SIDA, ce projet visant à minimiser le mariage des enfants utilise des travailleurs communautaires qui comprennent la communauté et ont déjà leur confiance. Cela permet à l’approche du CWAC d’être appropriée et ciblée. Les agents communautaires du CWAC recherchent des signes de vulnérabilité et identifient les facteurs de risque pour les jeunes filles. Une fois qu’ils ont identifié ceux qui ont besoin d’aide, les travailleurs font appel à un réseau de membres de la communauté pour soutenir la famille et engager des discussions sur le bien-être de leur enfant.
En 2020, il y avait 140 travailleurs CWAC formés à Katete et Senanga. Cette même année, le projet a aidé 49 filles des deux régions à éviter un mariage prématuré. Bien qu’il existe actuellement des données limitées pour évaluer pleinement l’impact de ce projet, les travailleurs du CWAC ont déjà eu une influence positive sur les communautés dans lesquelles ils ont travaillé, comme en témoigne le nombre de filles sauvées de mariages d’enfants.
Prendre soin des survivants d’un mariage d’enfants en Zambie
Pour les enfants mariées comme Tichoke, les décisions de leurs familles ne doivent pas être la fin de leurs objectifs et aspirations.
L’avenir du mariage des enfants en Zambie
La Zambie continue d’avoir l’un des taux de mariages d’enfants les plus élevés au monde. Cependant, les efforts internationaux tels que le programme UNFPA-UNICEF et l’action croissante du gouvernement zambien suggèrent que le pays se dirige dans la bonne direction. Parallèlement au soutien général à la réduction de la pauvreté, l’accent mis sur les facteurs atténuants et la prise en charge des survivants suscite l’espoir dans la lutte contre le mariage des enfants en Zambie.
-Polly Walton
Photo : Flickr
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