Maya Ch'orti' au Guatemala : lutter contre l'insécurité alimentaire

Maya Ch'orti' au Guatemala : lutter contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté Dans les régions montagneuses de l’est du Guatemala, les Mayas Ch’orti’ renouent avec des pratiques agricoles ancestrales pour lutter contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté. Ces communautés autochtones sont confrontées à des défis considérables, notamment la dégradation des terres, le changement climatique et un accès limité aux marchés. Avec le soutien d’organisations comme Slow Food International et son réseau autochtone Terra Madre, les Mayas Ch’orti’ réintroduisent des méthodes agricoles durables. Ces méthodes traditionnelles préservent non seulement leur héritage culturel, mais offrent également une voie durable pour sortir de la pauvreté.

Le défi de l'insécurité alimentaire

Le Guatemala est l'un des pays les plus touchés par l'insécurité alimentaire en Amérique latine. Plus de la moitié de la population souffre d'une pauvreté multidimensionnelle et les communautés autochtones rurales comme les Mayas Ch'orti' sont touchées de manière disproportionnée. Historiquement, les Mayas Ch'orti' pratiquaient une agriculture durable, cultivant du maïs, des haricots et des courges en utilisant des méthodes traditionnelles de culture intercalaire. Cependant, la combinaison des pressions agricoles modernes et de la dégradation de l'environnement a conduit au déclin de ces pratiques. En outre, cela a entraîné de faibles rendements agricoles et une augmentation de la pauvreté.

Le changement climatique aggrave actuellement ces problèmes. Il rend plus difficile pour les Mayas Ch'orti' de cultiver suffisamment de nourriture pour nourrir leur famille. De nombreux ménages souffrent de malnutrition et de revenus limités, ce qui perpétue un cycle de pauvreté qui dure depuis des générations. C'est là qu'entre en jeu l'agriculture indigène du Guatemala, qui fait revivre des méthodes ancestrales pour lutter contre l'insécurité alimentaire.

La renaissance du système Milpa

En réponse à ces défis permanents, des organisations comme Slow Food International sont intervenues pour aider les Mayas Ch'orti' à récupérer leurs connaissances agricoles traditionnelles. Slow Food International est une organisation mondiale dédiée à la préservation des cultures alimentaires locales, à la promotion de la biodiversité et au soutien de l'agriculture durable en permettant aux communautés, y compris les peuples autochtones, de maintenir les pratiques agricoles traditionnelles et de protéger leurs ressources naturelles.

Grâce au financement et à l’assistance technique du réseau autochtone Terra Madre, la communauté réintroduit le système Milpa, une méthode traditionnelle de culture intercalaire qui consiste à planter ensemble du maïs, des haricots et des courges. Ce système, un exemple typique de l’agriculture autochtone au Guatemala, s’avère être une solution efficace pour augmenter les rendements des cultures et améliorer la santé des sols.

Le système Milpa est très durable : le maïs fournit une structure aux haricots pour grimper, les haricots fixent l'azote dans le sol pour améliorer la fertilité et les feuilles de courge couvrent le sol, empêchant les mauvaises herbes de pousser et conservant l'humidité. Cette méthode a fait vivre le peuple maya pendant des milliers d'années et est aujourd'hui remise au goût du jour pour améliorer la sécurité alimentaire et la résilience face au changement climatique.

Avantages économiques et sociaux

La réintroduction du système Milpa a eu un impact profond sur la communauté Maya Ch'orti'. Ce système permet aux familles de produire davantage de nourriture et de diversifier leurs cultures. Cela améliore la nutrition et réduit la dépendance aux produits achetés sur le marché, renforce la souveraineté alimentaire et protège la communauté des fluctuations des prix des denrées alimentaires. La renaissance de l'agriculture traditionnelle améliore non seulement la sécurité alimentaire, mais crée également des opportunités économiques pour les Maya Ch'orti'. Avec le soutien de Slow Food International, les agriculteurs se connectent aux marchés nationaux et internationaux qui valorisent les cultures biologiques et traditionnelles. La vente des excédents de production permet aux familles de gagner des revenus durables et de sortir de la pauvreté, révélant ainsi les nombreux avantages de l'agriculture indigène au Guatemala.

Autonomisation des femmes et résilience communautaire

L’un des aspects essentiels du soutien de Slow Food International a été l’autonomisation des femmes au sein de la communauté Maya Ch’orti’. Les femmes jouent un rôle central dans la production alimentaire traditionnelle. En leur donnant accès aux ressources, à la formation et aux marchés, le projet leur a permis de jouer un rôle de premier plan dans l’économie agricole. Cela a non seulement amélioré la sécurité alimentaire, mais aussi renforcé l’égalité des sexes et l’indépendance économique des femmes de la communauté. De plus, le projet a contribué à renforcer la résilience de la communauté face au changement climatique.

La capacité du système Milpa à améliorer la santé des sols et à retenir l'humidité le rend plus adaptable aux changements climatiques. En revitalisant ces pratiques autochtones, les Mayas Ch'orti' sont mieux équipés pour résister aux défis environnementaux et assurer leur survie à long terme. Cette initiative montre comment l'agriculture autochtone au Guatemala peut potentiellement offrir une solution durable aux défis mondiaux.

Regard vers l'avenir

La renaissance de l’agriculture traditionnelle chez les Mayas Ch’orti’, soutenue par Slow Food International, met en évidence le potentiel des solutions menées par les autochtones pour lutter contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté dans le monde. Les Mayas Ch’orti’ associent connaissances culturelles et soutien moderne pour forger un avenir durable pour leur communauté. Le succès de cette initiative démontre qu’investir dans l’agriculture autochtone au Guatemala préserve la biodiversité et le patrimoine culturel. En outre, elle offre une solution viable aux défis mondiaux urgents.

Safa est basé à Londres, au Royaume-Uni, et se concentre sur la santé mondiale pour le projet Borgen.

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